Rare Exports de Jalmari Helander

Résumé: Lors de fouilles dans la montagne Korvatunturi, en Finlande, un groupe d’ingénieurs américains déterre ce qui semble être le légendaire Père Noël. Sauf que comme le jeune Pietari ne tarde pas à s’en douter, ce Père Noël-là est bien loin de celui auquel Coca Cola nous a habitué. Et lorsque les autres enfants du village commencent à disparaître, Pietari va devoir convaincre son père et les amis chasseurs de celui-ci qu’une grande menace pèse sur eux…

Depuis quelques années, les pays scandinaves commencent à s’imposer dans le cinéma de genre, proposant des films souvent ambitieux et maîtrisés (Morse, les deux Cold Prey, la trilogie Millenium…). Et voilà que maintenant la Finlande se lance dans le conte fantastique à base de mythologie locale. A la base du film Rare Exports, il y a deux excellents courts métrages qui ont fait le tour du net. Ceux-ci présentaient des chasseurs de Père Noël dont le business consistait à dresser ces « bêtes sauvages » pour ensuite les exporter dans le monde entier. Une idée originale ici développée en long-métrage par l’équipe à la base des courts.

Mais plutôt que de se lancer dans une pure comédie ou un film d’horreur  premier degré (difficile avec un sujet pareil), le scénariste et réalisateur Jalmari Helander a préféré proposer une sorte de conte de Noël pervers pour enfant. Et devant les yeux ébahis des trentenaires, c’est toute une époque bénie que Helander ressuscite ici. Impossible en effet à la vision du film de ne pas être pris de nostalgie, tant Helander arrive avec brio à retrouver l’ambiance des productions Amblin de la grande époque. Avec son mélange d’humour noir et de féérie, Rare Exports évoque tour à tour Gremlins, Les Goonies, Le Secret de la Pyramide, voire même The Thing dans cette histoire de fouilles qui tournent mal. A l’instar des bestioles créées par Joe Dante, les Père Noël du film (des vieux messieurs tout nus qui sont en fait les elfes du véritable Père Noël comme on s’en apercevra plus tard) sont agressifs et dangereux (mais beaucoup moins blagueurs). Du coup certaines scènes marient à merveille l’humour avec une certaine tension, comme celle où les trois chasseurs tentent de communiquer avec l’un des elfes qu’ils ont capturé. D’autres passages du film, notamment le magnifique final, arrivent a proposer une ambiance digne des premiers Tim Burton (Edward aux Mains d’Argent en tête), grâce à une photographie magnifique et une musique symphonique du plus bel effet. Helander arrive aussi à très bien cacher la maigreur de son budget, en jouant notamment sur la suggestion et l’imagination du spectateur (le bloc de glace contenant le Père Noël).

L’interprétation est plutôt bonne, autant du côté des adultes qui malgré leur peu de dialogues ont un charisme certain, que du côté des enfants. Le jeune Omni Tommila, qui incarne le héros du film, fait preuve d’une fraîcheur et d’un naturel qui font plaisir à voir et en font un parfait référent pour les spectateurs.

A vrai dire, le seul reproche que l’on pourrait faire au film, c’est de parfois avoir un peu de mal à broder autour de l’histoire des deux courts métrages desquels il est tiré. Les événements s’enchaînent un peu rapidement, notamment en début de film, le jeune héros arrivant immédiatement à comprendre ce qui se passe, avant même que les premiers enlèvements ne se produisent. Mais ce léger hiatus n’empêche pas d’apprécier ce conte de Noël original et différent, qui devrait plaire à toute la famille.

Note : 7/10

Finlande, Norvège, France, Suède, 2010
Réalisation : Jalmari Helander
Scénario : Jalmari Helander
Avec : Per Christian Ellefsen, Peeter Jakobi, Tommi Korpela, Jorma Tommila, Onni Tommila

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