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L'Enfant de Kaboul de Barmak Akram (Drame afghan, 2008)

Publié le 23 décembre 2010 par Florian @punkonline

L'Enfant de Kaboul de Barmak Akram (Drame afghan, 2008)Khaled est un chauffeur de taxi à Kaboul. Un après-midi, il se retrouve dans une situation délicate. Il a pris une femme vêtue d'un tchadri qui plus tard a laissé son bébé dans la voiture. Abandon ? Oubli ? Khaled ne va pas s'en apercevoir tout de suite et lorsqu'il revient sur le lieu de l'abandon la femme a disparu. Le couvre-feu étant imminent et les bureaux de police fermés, il va devoir amener le bébé chez lui pour la nuit. En recherchant un lieu d'accueil pour l'enfant, Khaled va se questionner sur cette arrivée providentielle d'un bébé mâle. En effet, il n'a eu que des filles et la société afghane, même post-talibans, reste très patriarcale et avoir un fils est une grande fierté (même s'il aime ses filles).
Ce film est d'abord une découverte de Kaboul et du mode de vie rudimentaire (pas d'eau courante, ni d'électroménager abondant, murs fissurés, etc.). La Ville est un brouhaha permanent avec son bazar et surtout la circulation moyennement régulée. En France, la prise en charge des personnes âgées fait débat dans la société : parent ou enfant, quid de la prise en charge des vieux ? Khaled héberge son père, bien que celui-ci soit autonome, puisqu'il va même reprendre son travail. Cette situation est normale là-bas, d'ailleurs comme dans la plupart des pays du tiers-monde ou dans nos contrées occidentales, avant que la civilisation/progrès ne devienne un dogme et ne mette au rang de gadget les relations humaines.
Les vestiges de la guerre sont encore là avec les ruines des bâtiments bombardés. Mais les multinationales occidentales sont là pour reconstruire (et surtout se faire de l'argent) la Ville. Khaled, progressiste sans être pour autant pro-américain s'en félicite. L'intervention américaine a eu ses avantages, maintenant il peut écouter toute la musique qu'il veut dans son taxi, les femmes ne sont plus obligées de porter le tchadri.
Mais être en faveur des Américains n'est pas bien vu et éveille de vives tensions lorsque le sujet est abordé. 25 années de guerre (depuis 1978 et l'arrivée de l'URSS) ont laissé un pays meurtri, en ruine, où les routes sont à certains endroits difficilement praticables et où les bâtiments ne sont pas encore reconstruit, où une l'administration est déficiente, où des enfants errants mendient à tous les coins de rue de la Ville, où un couvre-feu imposé pour évité les attaques terroristes, etc.
Même si la guerre semble être finie dans la plupart des régions du pays, la sécurité n'est pas optimum. Les institutions étatiques ne sont pas organisées et l'extrême pauvreté s'est amplifiée avec la guerre. L'abandon du bébé est symptomatique de l'extrême détresse que vivent les habitants de Kaboul et particulièrement les femmes. C'était soi-disant le but recherché de l'intervention militaire étasunienienne en 2003, celui de l'émancipation des femmes avec bien sur, la capture de Ben Laden. Force est de constater que les objectifs n'ont pas été atteints. Pire, la situation s'est aggravée et s'étend maintenant sur l'ensemble des habitants.


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