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L'oiseau de malheur...

Publié le 24 décembre 2010 par Philippejandrok

1b023f342e3b042ad24a32d04a8a5fb7.jpgEn règle générale, lorsque je rédige mes notes, la plupart d’entre-vous dort du sommeil du juste, oiseau de nuit, je vis le jour et travaille la nuit, ce qui laisse peu de place au repos. Durant ces heures avancées, il m’arrive de piquer du nez sur mon clavier et de faire des fautes d’orthographe, d’omettre des détails et de ne pas dresser le tableau complet d’une histoire, d’une chronique, c’est pourquoi je les corrige systématiquement et que, souvent, ce que vous avez lu la veille a été corrigé, agrémenté d’un nouveau commentaire, c’est une écriture en mouvement.

Pourquoi vous dis-je cela ?

Il m’arrive en me relisant de corriger des fautes énormes qui ne m’ont pas sautées aux yeux lors de la rédaction, et pour cause.

D’ailleurs pourquoi ai-je omis ce détail de la note sur le restaurant Vangioni’s à Akaroa, ce terrible restaurant tenu par des Français :

… Lorsque nous sommes arrivés, le garçon a voulu nous mettre à l’écart, là, au fond du patio dans le fond autour une table en bois énorme avec en guise de chaise, un banc ciré en vis à vis. Nous aurions pu être plus d’une dizaine autour de cette table trop grande pour nous, et nous n’étions que 3, j’ai donc demandé au serveur à changer de place :

-  

Mais bien sûr pas de problème

, me répondit le serveur Panaméen.

Lorsque le petit français est revenu il nous a dit contrarié :

-  

Mais, je vous avais placé là-bas, qu’est-ce que vous faîtes là ?

-   Oui, mais votre collègue nous a autorisé à nous placer ici.

-   Oui, mais cette table est réservée, c’est pour ça que je vous avais mis au coin.

-   Alors prenons celle-ci ou celle-là.

-   Hum, mais non, heu, j’en aurais éventuellement une sous la véranda…

-   Cela me semble parfait.

-   Oh et puis non, restez là, c’est bon, je vais m’arranger.

-   Vous êtes certains, nous ne voudrions pas vous embêter.

-   Oui, oui, je vais m’arranger, c’est très bien comme ça.

Alors, s’il pouvait s’arranger, pourquoi ne l’a-t-il pas fait immédiatement ?

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Une mouette s’est soudain posée sous la véranda pour être certaine de profiter des restes, le garçon n’a pas apprécié sa présence et il l’a chassé en disant :

    

- Go away…. Bitch (va-t-en S…)

Le patron est même sorti pour chasser l’oiseau qui n’avait aucun droit de rester sous Sa véranda, dans Son restaurant, il m’est apparu d’emblée, imbu de lui-même, du genre de ceux qui savent mieux que personne et qui vous regarde de haut tout en étant persuadé d’avoir La science infuse, c’est souvent l’attitude que prennent les « petits », ces mêmes petits que décrit si bien Marcel Aymé dans « Le Vin de Paris » (La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara, que vous avez tous vu) ; dès que j’en rencontre un, je repense à cette scène dans le bistrot durant le couvre feu « Salauds de pauvres », ceux qui jugent et qui condamnent et qui ne valent jamais mieux et souvent moins que ceux qu’ils exécutent. Jean Gabin est admirable dans son rôle à lancer les verres et les bouteilles sur le « rad », à tout détruire de rage à force de constater le niveau de bêtise et de méchanceté de ces êtres abjectes qui font des autres des victimes et oui, des salauds, ça existe encore, et partout dans le monde. Et bien, c’est l’étrange impression que j’ai ressentie en voyant ce cuistot de mes f… débouler sur sa terrasse à chasser cet oiseau de « malheur » et je me suis demandé qui était l’oiseau de malheur à cet instant, lorsque j’ai payé, j’ai su...

Nous vivons une époque formidable…

 


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