Un poème à l’occasion de la Noël, avec une pensée pour ceux qui sont tristes en ce jour. Ce texte avait paru dans l’Express en 1996.
LES MISEREUX.
à mon petit frère Dany
Se détournant d’une vitrine
Il m’a regardé
Un air pathétique dans ses yeux de môme
Pour découvrir aux miens
La cause de l’effervescence
Qui régnait dans la ville
Moi, je passais rêveur
Le spleen trottant dans ma tête
Comme la Valse triste
De Sibelius
Mes pas rythmaient la cadence des cloches
Des luminaires écrivaient l’innocence
Dans l’air tiède et carillonné
L’étoile du berger
Etait la destination chérie de tous
En cette nuit magique d’ingénuité
Plus loin
Un autre petit, esseulé
Qui s’amusait avec une babiole de jouet
M’a souri
Sans savoir qu’il n’aurait pas toujours
Ce bonheur qu’il goûtait
Un vieillard en nippes qui l’admirait
Séchait ses larmes
Cette nuit
La clarté de l’étoile
Humait les chants de louange
Qui accueillaient l’avènement d’un divin
Enfant
De saintes larmes se répandaient secrètement
Comme la rosée d’un nouveau matin
J’allais d’un pas ferme porter à Santa Claus
Le pathétique sourire
Des miséreux.