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Paris : appel à une assemblée publique le 8 janvier 2011 au Bourdon, contre la LOPPSI 2

Publié le 26 décembre 2010 par Unpeudetao

Appel à une assemblée publique le 8 janvier 2010 à 17h au « Bourdon », 7 boulevard Bourdon, Paris, métro Bastille

http://paris.indymedia.org/IMG/pdf/mise_en_page_1_loppsi_Mise_en_page_1.pdf

Appel à tous ceux qui se sentent concernés par ces lois, à ceux touchés directement et qui voudraient raconter comment cela change leur vie, leur travail, leur façon se loger… Appel à tous pour se demander comment réagir face à ces lois, comment les contourner ou se défendre face à celles-ci.

Pourquoi lutter contre une énième loi sécuritaire ? Nous ne devrions plus cultiver d’illusions sur les libertés publiques, à l’heure où les dispositifs sur lesquels ces mesures s’appuient sont déjà largement entrés dans la vie quotidienne, où la police est déjà omniprésente. La seule revendication de l’abrogation de cette loi n’offre, il faut bien l’admettre, aucune perspective.

Si nous voulons nous battre contre cette loi, c’est pour ouvrir des perspectives d’émancipation qui réclament d’emblée d’aller plus loin que sa simple abrogation.
Pour ceux qui aspirent à la liberté, qui voudraient que leur vie ne se résume pas au respect d’un parcours administratif, pour tous ceux qui tentent de s’en sortir par des voies détournées, cette loi sonne comme une condamnation supplémentaire. Seule une logique s’impose, et elle proclame régulièrement son triomphe en intensifiant son contrôle sur le monde sans rencontrer beaucoup de résistance.

En ce moment même le mouvement social est en pleine effervescence en Europe. En Angleterre, en Italie et en Grèce, les manifestants et les grévistes font face aux lois d’austérité imposés par le gouvernement. En France, il y a quelques semaines seulement, salariés, chômeurs, lycéens et tutti quanti prenaient la rue pour s’élever contre la réforme des retraites, contre la précarité organisée et le recul du moment où l’on s’arrache du travail.

Les réponses des gouvernements sont l’austérité et la sécurité. Ici et là, les luttes, le mouvement social paraissent notre seul horizon viable. Et c’est en reprenant les choses en main, partout, dans nos rues, sur nos lieux de travail, et dans tous les lieux où l’on subit l’oppression, que s’éclaircira notre avenir, nous en sommes convaincus. La liberté ne s’incarne pas pour nous dans la méfiance des uns contre les autres, dans la performance dans un travail qui n’a pas de sens. La liberté prend sens dans l’hospitalité, dans les luttes joyeuses et collectives, dures et déterminées, qui renouent avec les mouvements sociaux de nos anciens.

Les difficultés rencontrées jusqu’à présent pour qu’émerge une opposition à la loi LOPPSI II doivent nous questionner. On a pu, par exemple, constater la faiblesse des vieilles organisations dites de la « société civile », qui n’ont même pas su assumer leur rôle traditionnel de relais d’information et de garde-fou. Effet de la multiplication des lois sécuritaires ou conséquences de formes de pensée et d’action trop déliées des premiers concernés ?

Il nous faut, en tout cas, en prendre acte, et commencer à nous donner de nouveaux instruments de veille, d’information, repenser à nouveau frais la dénonciation du « sécuritaire » et être en mesure d’avancer sur ce terrain sans être pris dans le coup par coup du pouvoir. En apprenant à nous protéger des différents dispositifs policiers (caméras, mouchards informatiques, etc.), nous avons déjà emprunté la voie d’une lutte concrète et immédiate contre la logique sécuritaire, et devons approfondir ce mouvement en mutualisant nos pratiques et en les renforçant à mesure qu’avance cette logique — jusqu’à ce qu’enfin on y mette un terme.

Performer la sécurité intérieure, poésie pour un Noël enflammé

Promulguée en 2002, la Loi d’Orientation et de Programmation de la Sécurité Intérieure (LOPSI) qui voulait définir les orientations nationales des politiques de sécurité, réorganisant à grand frais de moyens humains et financiers, les services de police nationale et de gendarmerie, a connu un tel succès (avec une augmentation d’environ 30% du nombre de gardes à vue, la généralisation des fichages STIC et JUDEX), qu’elle appelait une suite.

Au ministère de l’Intérieur, on nous a donc préparé la LOPPSI II qui sera votée mardi 21 décembre à l’Assemblée nationale et rééxaminée au Sénat en janvier.
Un P de plus pour « performance ». On entend ainsi performer la sécurité intérieure, c’est-à-dire « augmenter son rendement ». Cette loi dont on entend très peu parler devrait pourtant nous inquiéter, ne serait-ce que par cet ambitieux objectif qu’elle se donne ! Ainsi, « performer la sécurité intérieure », c’est achever de transformer la France en un gigantesque commissariat, asseyant encore un peu plus solidement les cadres d’un système que même le Syndicat de la magistrature qualifie de « société du contrôle ».

Un système où la vidéosurveillance est généralisée, tout comme le fichage de la population, où votre voisin pourra faire partie d’une sorte de milice policière et votre logement ou votre voiture héberger un mouchard informatique à votre insu, où votre enfant de 13 ans peut se voir imposer un « couvre-feu individuel ». Berk ! un monde avec des uniformes partout, où les contrôleurs pourront manu militari faire descendre les dangereux fraudeurs des bus ou rames de métro, un système où la sécurité et l’autorité ne sont plus l’apanage de la « police nationale », puisqu’on privatise la sécurité, et qu’on recrée les milices privées… bref, un environnement jovial et convivial.

Petits éléments de contexte concernant la sécurité intérieure

Cette loi, qui peut être présentée comme un véritable « fourre-tout » avec des volets portant sur des sujets complètement différents, présente en réalité une vraie cohérence qui est la même depuis 2002. De LOPSI à LOPPSI II, pas moins de 9 textes en 8 ans ont défini une nouvelle réalité pénale (c’est à dire un dispositif législatif, des lois, quoi). Le non respect des règles entraîne des sanctions de plus en plus lourdes tandis que des comportements auparavant non condamnés entrent dans la sphère des actes répréhensibles et sanctionnés.

 Appel issu du Transquat Paris-Montreuil. Pour plus d’infos, ou prendre contact, aller sur le blog :
http://abasloppsi.flext.net/

Transquat Paris-Montreuil

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 L'article complet,
squat!net :

http://squat.net/fr/


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