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Allaiter son amoureux...

Publié le 27 décembre 2010 par Sibellia @Sibellia

27 December 2010, 11:35 | Ajouté par : Gaëlle, dans Reagir

Lu sur : www.entre2ebats.ca
Voir aussi : Blog sur Châtelaine.

“Oubliez le débat sur l’allaitement ou non de son bébé. Depuis quelques jours, un nouveau sujet secoue la blogosphère: l’allaitement de son amoureux.

La source: un nouveau blogue (Blog privé nécessitant une inscription), allaiter son conjoint, animé par un couple québécois dans la fin trentaine, qui veut partager son mode de vie et cette «expérience enrichissante» qu’est l’allaitement «adulte».

«Nous voyons cette approche comme une relation de “nursing” non comme une course à l’obtention du lait, ou pire encore, comme une activité “fétichiste”», écrit le couple en introduction sur le blogue, soulignant au fil des billets qu’il ne s’agit pas d’un geste érotique. Elle a 39 ans et n’allaite plus son enfant depuis deux ans. Il en a 35.
Josée Blanchette, chroniqueuse au Devoir en parle ici et dans son blogue sur Châtelaine (NDLR : à lire également, dont le ton tolérant et la légèreté de style nous a touché).

Le couple en question touche à un sujet bien tabou et en est très conscient. Voilà un mode de vie peu commun. Étrange ? Pervers ? Fétichiste ? Le nursing, ou Adult Nursing Relationship, serait plutôt un mode de vie qui leur permet de se rapprocher, et non pas un simple loisir, tient à préciser le couple.

Un mode de vie qui comprend huit tétées par jour, 20 minutes par tétée. Presqu’une religion! Pour ceux qui ont besoin de visualiser, non madame ne fait pas du D, mais porte un «petit B, gonflant si retard de tétée vers un C».

Pour mieux comprendre le phénomène, voici 7 questions que j’ai posées à celle qui allaite son conjoint :

1- D’où est venue cette idée d’allaiter son conjoint ?

Il ne s’agit pas d’une idée mais d’une impression, d’un senti. Quand mon conjoint «suçait» mon sein pendant une relation sexuelle, je ne ressentais pas uniquement un plaisir érotique mais bien une sensation englobante, un bien-être à certains instants qui me rappelait les différentes dimensions de ce «touché» de ce contact. Je me voyais directement avec lui, en lien concret et profond. J’arrivais à faire abstraction pendant nos relations sexuelles des autres points de contacts physiques, pour me centrer sur ce lien «sein-buccal».

Oui, à certains moments le facteur érogène des mamelons pouvaient venir en ligne de compte, mais à certains autres instants, une sorte de bulle se formait autour de nous, et il ne s’agissait alors que de nos deux êtres, l’un donnant à l’autre, et l’autre prenant à l’un, s’en nourrissant, s’en réconfortant. C’est à ce moment que j’ai souhaité, visualisé, pouvoir avoir du lait pour lui. Qu’il puisse se nourrir à moi dans cet instant aussi unique que de proximité.

2- L’allaitement a-t-il changé votre sexualité?

Oui, notre sexualité a changé. Je remarque chez lui un nouveau respect pour mon corps. Une nouvelle façon de me concevoir. Je me sens plus entière. Je suis non seulement son amante, sa femme, sa confidente, mais je suis aussi celle qui lui procure réconfort, tendresse et sa propre abnégation. J’ai une autre signification à ses yeux. (…)

(…) Je suis unique à ses yeux. Quand il tête, qu’il ouvre les yeux, regarde mon sein, mon «cleavage», ma peau malgré mon âge, quand il sent l’odeur de mes aisselles, goûte mon lait, le salé de ma peau, c’est une dimension complètement nouvelle et qui se transpose dans toutes nos autres caresses, qu’elles soient orales, de toucher ou de pénétration.

Notre fougue ou nos tendresses ne se sont pas transformées, les gestes sont juste plus globaux. Ils impliquent une nouvelle donnée qui est celle que je le nourris, je le réconforte, j’ai pour lui une dimension unique qu’aucune autre femme, dans ses odeurs, saveurs, goûts, ne peut lui procurer.

3- Après chaque tétée avez-vous envie d’une relation sexuelle?

Non. Parfois j’ai envie de dormir, de m’endormir pendant qu’il tète. Parfois, spécialement celle du matin, j’ai envie qu’il me prenne. (…)

4- Ne craignez-vous pas de créer une relation «enfantine», comme si l’homme prend le rôle de l’enfant?

Il ne prend pas le rôle de l’enfant. J’ai un mec costaud de 6’2 200 livres Gaillard à larges épaules et avec une voix qui ne fait aucunement douter de sa maturité. J’aime cependant qu’il baisse sa garde. Qu’il se love contre moi, qu’il prenne mon petit sein entre ses mains et qu’il se recroqueville les genoux contre mon ventre, qu’il se permette un moment d’arrêter le temps pour prendre soin de lui, de la tendresse et du réconfort qu’il lui faut. Il saura bien ensuite se lever et affronter la vie, grogner et pester contre le quotidien, et s’en tirer avec beaucoup de vigueur.

J’ai un homme très adulte et mature. J’ai un homme équilibré, gérant avec flegme le quotidien. Peut-être aussi parce que j’ai un homme qui se donne le droit d’arrêter le cours des choses pour se donner le droit de prendre soin de son besoin d’affectivité. Rien à voir avec le concept Freudien.

5- Éprouvez-vous de l’excitation pendant ou après la tétée?

Bon! On y arrive! Le sein, le mamelon, l’auréole, sont nervurés. Une mère allaitant un enfant peut ressentir une certaine forme de plaisir. Certaines ressentent aussi une sensation approchant l’orgasme. De grâce ne pas culpabiliser! Répéter une action avec un enfant, dans le but de retrouver ce «plaisir» serait alors répréhensible. Peu de mères s’y adonnent. Cela dit, rien pour se formaliser des sensations que notre corps éprouve. Voila pour la prémisse.

Deux grands types de sensations sont présents au moment de la tétée. Une est complètement intérieure, affective, émotionnelle, et l’autre est physique, organoleptique, érotique. (…)

6- Y a-t-il une différence entre le avant et le après nursing?

Je dirais que tout a changé. Rien à voir avec un facteur de fréquence sexuel et d’intensité des rapports. Le nursing est une «zone à part», notre «twilight zone» bien que le lien me déplaise. Il s’agit d’un moment qui n’est ni obligatoirement sexuel, ni obligatoirement affectif. Pendant qu’il est sur mon sein, il ne parle pas! C’est un instant où il est vulnérable et où je le suis aussi. Nous ne pouvons utiliser les moyens courants pour communiquer. Nul n’est en position de «pouvoir». Nous nous en remettons au besoin et au senti de l’autre.

7- Comptez-vous continuer ce mode de vie pour toujours?

Oui ! Et nous prévenons plusieurs femmes (surtout) qui nous posent la question. C’est un sentier aussi engageant que sérieux, c’est un «shoot» à une vie de couple. À ne pas prendre à la légère. Nous ne saurions plus aujourd’hui faire «sans». Notre horaire en tient compte, et notre organisation de vie aussi. Nous nous ramenons tous les deux à ce que nous sommes, réconfort l’un pour l’autre.

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Reste à savoir maintenant, si une fois le sujet exposé et expliqué d’un point de vue personnel, le couple parviendra à alimenter le blogue de façon pertinente et sans faire trop de répétitions. Mais au moins, la tribune aura servi à faire connaître une pratique très tabou.

Et vous? Que pensez-vous de cette pratique ?

Quelques mots de vocabulaire:

- Lactation érotique : excitation sexuelle par l’allaitement

- Adult nursing relationship : une adulte qui donne la tétée à un(e) autre adulte sur une base régulière

- Fétichisme du lait ou Lactophille : fantasme de téter les seins d’une femme”

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