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The tourist

Publié le 30 décembre 2010 par Jul

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Souvenez-vous : c'était en 2005, Sophie Marceau poursuivait Yvan Attal dans un parking souterrain aux lumières glauques dans le but de le faire passer pour un génie de la finance criminelle. Du sans-faute de Jérôme Salle, petit film qui surprit en connaissant l'un des meilleurs démarrages des productions françaises cette année-là, Florian Henckel von Donnersmarck n'a pas retenu grand-chose, dans l'hypothèse où il se serait seulement donné la peine de voir "Anthony Zimmer"

"The tourist" se limite à une série de clichés, d'autant plus impardonnables qu'Henckel nous avait donné l'image d'un homme suffisamment intelligent avec son premier long-métrage "La vie des autres". Ca ne l'a visiblement pas empêché de filmer Venise comme le pire des lots de cartes postales pour touristes et d'habiller Angelina Jolie avec un tailleur élégant pour lui faire prendre le métro parisien à l'heure de pointe. Connue surtout pour ses films d'action, elle se promène du début à la fin du film dans des robes de couturier dont aucune ne lui va, et à défaut de savoir interpréter un personnage avec une psychologie joue sur son seul physique. Face à elle Johnny Depp semble à peu près aussi dépassé par les évènements que son personnage, qui ne comprend pas ce qui lui arrive au point de sembler trouver normal qu'on le fasse passer pour un criminel recherché par toutes les polices du monde.

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Plus de dialogues incisifs, plus de personnage féminin manipulateur et intrigant, plus de Monsieur Tout-le-monde capable de tout pour cette femme qui se sert de lui, plus de mystère ni de double jeu. Ceux qui ont vu "Anthony Zimmer" savent que le film fonctionne sur une machination complexe où même le spectateur se fait avoir, et resteront d'autant plus déçus du non-respect du scénario d'origine. Est-ce qu'Henckel s'est (mal) reposé sur ce qui lui avait réussi avec son précédent film, a accepté quelques concessions pour une carrière hollywoodienne, n'a pas su diriger ses deux stars, ou les trois à la fois, Dieu seul le sait. Triste sort des réalisateurs invités par les studios hollywoodiens dont le seul but est de tout contrôler de A à Z. Alors qu'on connaît déjà la fin du film, Henckel s'enfonce en nous la rappelant toutes les dix minutes dès le début du film. Il n'évite même pas le ridicule lors de la scène où les Russes se font tuer. Et fait de son film une série de poursuites essentiellement destinées à réunir deux stars hollywoodiennes et nous faire visiter Venise telle qu'on la connaît depuis des siècles, au détriment de la police, de l'insaisissable Alexander Pearce, des mafieux russes … et du public.


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