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La déclaration, Gemma Malley

Par Wellreadkid

Avec "La Déclaration", Gemma Malley s'attaque à un thème passionnant, l'immortalité, sur lequel des auteurs comme Barjavel ont déjà planché. La grande majorité des lecteurs a adoré. L'on me l'a amplement conseillé. L'on me l'a littéralement mis dans les mains. Pourtant, chez moi, la sauce n'a pas pris.

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Nous sommes en 2140, dans un futur où la mort, la vieillesse et la maladie ont été éradiqués. Le revers de la médaille, c'est que si plus personne ne meurt, il est impensable que les humains continuent à se reproduire, car cela engendrerait une pénurie d'énergie et de ressources, ainsi qu'un manque évident de place.  Alors, les autorités ont mis en place une déclaration : tous les êtres humains doivent la ratifier. Ils ont alors le choix de vivre éternellement sans se reproduire, ou d'avoir un enfant, mais en renonçant au traitement de longévité. Certains rebelles, cependant, mettent au monde des "surplus", des enfants illégaux. S'ils sont attrapés, ils sont envoyés dans des centres pour y apprendre à être des serviteurs auprès des autres, les légaux, quand ils ne sont pas tout bonnement éradiqués.

Anna, l'héroïne, est une surplus. Elle ne devrait pas vivre. Elle porte cette culpabilité tous les jours, alors qu'elle s'échine à devenir une esclave compétente. L'arrivée d'un nouveau "surplus" au centre va changer sa vie...

Le sujet, convenons-en, est excellent. Néanmoins, j'ai trouvé que son traitement laissait à désirer. La structure du livre est assez inégale. L'exposition est très longue, l'histoire ne débute vraiment qu'à la moitié du livre, et tout s'enchaîne bien trop vite à la fin. Aussi, l'on s'ennuie au début, et l'on voudrait s'attarder davantage sur la fin. Les personnages ne sont pas assez fouillés, malgré une tentative du côté du bourreau d'Anna, Madame Pincent, dont le passé est tout de même exploré, et dont la psychologie est vaguement expliquée. Anna, cependant, avec ses airs pédants et son observation scrupuleuse des règles, est assez agaçante, tandis que Peter manque de finesse. L'auteur ne parvient pas à nous faire ressentir une quelconque émotion, même aux moments clefs, c'est dommage car c'est là-dessus que se jouait l'intérêt du livre. La naissance d'un enfant est tout de même un acte d'amour, et dans ce livre, de rebellion. ça doit être quelque chose de fort, de puissant. Le résultat, pourtant, est assez fade.

Le sujet, donc, est passionnant. Que l'on puisse vivre éternellement est assez effrayant. Imaginez un monde immuable, avec toujours les mêmes personnes qui s'accrochent désespéremment à la vie, alors qu'il est dans l'ordre des choses qu'elles laissent la place aux plus jeunes. C'est le triomphe de la culture sur la nature, et une dystopie qui me fait peur. Je fais partie des gens qui ne voient pas l'immortalité comme quelque chose d'attrayant. En fait, on court droit à l'ennui, imaginez pendant deux cents, trois cents ans, les mêmes voisins, toujours les mêmes têtes...Et surtout, ces gens s'obstinent et se refusent donc le bonheur de la procréation. Plus jamais de jeunesse. Quelle horreur ! L'on espère donc, malgré tout, que Peter et Anna pourront renverser ce monde dénaturé dans lequel ils vivent, même si, concernant le deuxième tome, ça sera sans moi !


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