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NOUS SOMMES LA NUIT (Wir sind die Nacht) de Dennis Gansel

Publié le 30 décembre 2010 par Celine_diane
NOUS SOMMES LA NUIT (Wir sind die Nacht)  de Dennis Gansel
Avec l’adaptation du bouquin de Todd Strasser- La Vague, exploration terrifiante des origines du nazisme et revival à hauteur d’ados du système totalitaire, Gansel s’est présenté en cinéaste culotté, énergique, nerveux. C’est dire si l’on se pourléchait déjà les babines face à ce qui semblait s’imposer en plaisir coupable de fin d’année, soit les aventures sanglantes de femmes vampires, féministes et délurées, au cœur d’un Berlin nocturne et ombré. Sauf que passée la première demie heure d’introduction- correcte et animée- avec infatigables danses lascives au son techno des boîtes de nuit, inévitable transformation tragique, reflets dans le miroir absents et autres manifestations de tout le folklore vampirique (tel quel et sans propositions nouvelles néanmoins), Dennis Gansel n’offre rien d’autre à se foutre sous les crocs qu’une intrigue policière au rabais tout droit sortie d’une vieille série TV allemande : soit la police qui court après les belles aux canines acérées. Pollué par une inconsistance générale (mise en scène transparente, scénario superficiel, jeux des actrices basique) et de situations proprement moyenâgeuses (l’apologie du couple hétéro comme cerise sur le gâteau !), Nous sommes la nuit ne se hisse jamais au-dessus de la marée de films de vampires qui surfent désormais sur la mode Twilight et True Blood, et ne reste que ce qu’il est : une série B horrifique, simpliste, à l’érotisme avili, à l’imagerie ordinaire, au fond sans effort. On aime trop le genre pour se priver des quelques séquences sombrement poétiques (l’immolation suicide du lever du jour au son d’Au Clair de la Lune), et cruellement émouvantes (la rencontre 80 ans plus tard entre une mère et sa fille) qui jaillissent du néant, mais pas assez pour cautionner un ensemble discutable, qui offre à se questionner sur les motivations d’un cinéaste, bizarrement plus préoccupé à saccager l’univers et codes du film de vampire qu’à le réinventer.
NOUS SOMMES LA NUIT (Wir sind die Nacht)  de Dennis Gansel

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