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Eve Beuvens Quartet au Bonnefooi, Bruxelles, le 29 décembre 2010

Publié le 29 décembre 2010 par Concerts-Review

Avant-veille du réveillon de la St-Sylvestre, Bruxelles offre un visage apathique et morose avec ses trottoirs couverts de neige sale, ses ruelles sombres et désertées, ses chiens errants, ses rares passants longeant les murs... un décor Christmas Carol digne d'Ebenezer Scrooge, the greedy old man!
Direction le  Bonnefooi, rue des Pierres, juste face à ce qui fut l'entrée de l'Ancienne Belgique du temps de Mathonet.
Le  Eve Beuvens Quartet est au poste et, à l'arrivée du responsable/mixeur, bricole un soundcheck sommaire.
Le combo s'apprête à jouer dans des conditions pénibles.
Yannick, la contrebassiste va se taper une rhinopharyngite aigüe, c'est une évidence en la plaçant près de la porte de rue s'ouvrant et se fermant toutes les 26 secondes, un courant d'air glacé vient caresser son instrument et ses membres.
La faune peuplant le muziekcafé ne vient pas pour assister au concert mais pour picoler et discuter le coup, à l'exception d'une dizaine de curieux s'étant collés à 1 mètre du quartet.
Un bruit de fond vachement casse-bonbons servira de background peu discret aux deux sets des musiciens.
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22h10', le band en action.
P1050436.JPGC à d: Eve Beuvens au piano - son frangin, Lionel, aux drums - la souriante Yannick Peeters ( un sosie plus jeune et plus sexy de Caroline Gennez, qui tient la barre au SPA - non, c'est pas la société qui protège les copains de Brigitte...) à la contrebasse et Joachim Badenhorst au saxophone.
Ce sont les mêmes que tu apprécias au Brosella 2009!
Un standard pour démarrer: 'All the things you are' , une version plus proche de Dexter Gordon meeting Bill Evans que de Mario Lanza.
Un sax suave, une rythmique ronronnante, un break suivi d'une magistrale envolée au piano.
Lionel s'agite, martèle ses fûts , avant que le public n'ait droit à une démonstration du talent de Miss Peeters.
Cette longue plage permet la mise en évidence de chaque intervenant.
' Jessica' non c'est pas celle des Allman Brothers, mais une ballade composée par l'élément masculin chez les Beuvens.
Lyrisme, sensualité, langueur pour aboutir à un climax dramatique et explosif.

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'44' (Eve Beuvens) se trouve sur l'album 'Noordzee' sorti en 2009.
Du jazz lumineux, pur et fluide . Tu laisses ton embarcation flotter au gré d'une brise légère sous un azur immaculé.
Epicurien, tu savoures l'instant présent, l'esprit libéré de toute contrainte triviale.
Le saccadé 'Snow, wind and wings' (Eve Beuvens) viendra mettre un terme à ta douce rêverie.
Eve, habitée, a depuis longtemps quitté le club et semble entamer un dialogue avec les esprits hantant son cerveau.
Elle grimace, se contracte, halète, parle aux touches ...
Impressionnante performance!
Une dernière oeuvre de la copine d'Adam ' Silly Sally' mettra fin au premier set de 60'.
Cette bête Sally est un animal exotique, ressemblant vaguement au 'A Night in Tunesia' de Dizzy Gillespie.
A walking bass, rythmes nerveux pour éclater en final barbare et hypnotique.
Les CD's se vendent aux auditeurs attentifs .
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Set 2 à 23h35'
Lee Konitz : ' Subconscious-Lee' , du cool jazz/ avant-garde.
Une intro bourrée d'effets, avec la charmante barmaid broyant de la glace en guest.
Le thème, tout en arabesques avec le sax en évidence, est abordé avant de voir Melle Beuvens reprendre sa conversation intime avec son piano-forte.
Je passe le relais au père Lionoël qui en profite pour placer un solo tout en retenue.
Que pasa: le barbu laisse échapper une baguette couverte de givre.
Pis de panaque, je continue sans les mains et je sors un grissini antidérapant de ma hotte.
Ni vu, ni connu!
'Nocturne pour Adrien' ( Eve Beuvens) du Liszt impressionniste.
Eve cède le témoin au sax , Joachim prend la clé des champs.
Un atterrissage tout en douceur, place au duo Yannick/Lionel pour un face à face distingué.
Les voltigeurs rappliquent, il est l'heure de coucher le brave Adrien non sans assister à une dernière salve musclée de Lio.
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Elle fait +/- vingt minutes, cette plage complexe!
' Noordzee': Eve se met à triturer les intestins du Steinway à la recherche de crevettes, le frérot gratte les cymbales à la baguette et, tu revois ton abominable et sadique prof de math faisant crisser un bâton de craie sur le tableau pour émoustiller les jeunes lycéennes!
Pervers!
Vous semblez vous amuser, les frangins, vais vous souffler quelques notes dissonantes pour jouer avec vous, annonce Horst les Bains, et moi, je pince une ou deux cordes, les malaxe, les étrangle et les écoute expirer, imagine la gentille Yannick.
Assez ri, le sax entame une lente et sombre complainte sur background austère.
Une gouache mélancolique de Spilliaert.
La tension monte d'un cran, les flots s'agitent, tu retiens ton souffle, un drame va se dénouer de manière Shakespearienne, il est temps de quitter la plage et de s'enfiler une Rodenbach, la tragédie, ça craint!
'Fragile' (Lionel Beuvens), non c'est pas du Sting!
Si l'introduction piano/sax baigne dans un climat romantique, lorsque contrebasse et batterie entrent en action, le climat s'échauffe méchamment.
Eve, jalouse du frangin, tambourine le clavier, le ton monte et la délicate mélodie vire rondo enivrant pour mourir aux sons d'un sax plaintif.
Notre dernier morceau, on occulte l'intro pour entrer immédiatement dans le vif du sujet: ' Litla Prump' (Joachim Badenhorst): aux résonances sud-américaines prononcées.
A nouveau une heure d'un jazz novateur de haut niveau!
En 2011( avril), Eve Beuvens doit tourner avec Mathilde Renault dans le cadre des Jazzlab ladies!
Consulte ce site:http://www.jazzlabseries.be/seizoen-2010-2011/jazzlab-ladies/


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