Discours à l'improviste. (Pastiche de Raymond Devos)

Chères amies, chers amis
En me demandant de vous dire quelques mots à l'occasion de mon anniversaire de naissance, vous me prenez bien à l'improviste! Ce n'est pas la première fois que je fête mon anniversaire. J'y suis tout de même habitué! De sorte qu'en  vérité les situations à l'improviste ne constituent plus pour une moi une surprise. J'avoue que j'avais prévu un peu la chose et voici - je sors de ma poche une liasse de feuilles - un discours que je vous résumerai ainsi.
L'autre jour, j'ai été pris à l'improviste. On sonna à ma porte. J'ouvris et quelqu'un me dit: «Je m'excuse d'être Alain Proviste.» - Je répondis: Vous n'avez pas, mon cher, à vous excuser d'avoir le prénom qu'on vous a donné!  Personnellement, j'ai connu quelqu'un qui s'appelait Cilvou Plaie. Imaginez donc Cilvou Plaie se répandre constamment en excuses! Et Alain Proviste de répondre: - Je ne m'attendais pas à cela! - Je vous prends à l'improviste, n'est-ce pas!, lui rétorquais-je. - En effet! Bon, s'il vous plaît, peut-on en venir droit au but? -Ah, moi, lui-répondis-je, je ne sais pas, il faudrait le lui demander! - À qui? - Hé bien, pardi, à Cilvou Plaie! - Écoutez, il y a malentendu... - J'ai connu en effet un malentendant, et c'était justement Cilvou Plaie! Il était constamment en train d'interrompre les gens pour leur demander: s'il vous plaît, pourriez-vous répéter? - Vous me prenez au dépourvu! Je ne sais plus où j'en suis... - Ah, ah! Je vous prends à l'improviste, M. Proviste! - Vous, quel est votre nom?, me demanda-t-il quelque peu exaspéré. - Jean Peuplus, lui répondis-je d'un ton énergique. - Hé bien, monsieur, j'en peux plus! Je vous quitte! - Comme je lui disais que j'avais connu un certain «Kit», qui était toujours sur son départ, Alain Proviste me quitta alors que Cilvou Plaie arriva à l'improviste, sans crier gare, inopinément, tout en s'excusant comme à son habitude.