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La Tunisie, on s'en fout!

Publié le 05 janvier 2011 par Hermes
La Tunisie, on s'en fout!
Le hasard voulut que je me trouvasse à Sidi Bouzid une dizaine de jours avant qu’un jeune ne s’immolât par le feu : Ville de l’intérieur de la Tunisie, sans attrait particulier, une ville plutôt « moderne », conforme à la réalité d’un pays.
La Tunisie arbore, comme hier en Soviétocratie, les portraits naïfs de son dirigeant pour lequel je n’ai pas le début d’une idée... Sauf, qu' aimant la démocratie, je peux parfois préférer des faux semblants et des dictateurs mous à des régimes sanguinaires…
Et le crétin responsable de la propagande du Président tunisien devrait être remplacé d’urgence… Ou bien on prend les tunisiens pour des cons ou bien, ils le sont réellement, ce que ma bien pensance et ma clairvoyance m’empêchent de croire… Car la progadande trop visible se retourne contre elle-même ce que les régimes occidentaux ont bien compris.

Donc je ne parlerai pas du grand timonier tunisien mais plutôt des médias bien de chez nous qui ont des timidités de journalistes effarouchés pour évoquer cet événement: Le geste symbolique du désepoir d'une nation quand un jeune crie "c'est assez!" en mourant.
Certes il ne faut pas compter pour les médias tunisiens pour nous inonder d’informations sur un drame qui révèle le malaise profond d’un pays. Là encore je ne m’aventurerai pas à dire qui du désir démocratique, qui de l’obscurantisme islamique, qui de certaines factions du pouvoir ou d’ailleurs tenteront de tirer les marrons du feu , mais je suis certain que ces marrons, certains sauront en profiter. Qu’importe.
Non, ce qui m’intéresse c’est le décalage entre cet événement - largement passé sous silence - et le tapage qui exista pour le même événement, il y a quelques décennies à Prague, quand Jan Palach s’immola sur la place Wenceslas dans les mêmes conditions.
Et ici ou là, une même émotion considérable, le même trouble qui discrédite le pouvoir...
Sauf que d'un côté, hier couverture médiatique énorme, aujourd'hui une couverture de silence. Manque de démocratie ici ou là-bas et fait historique un jour, fait divers désormais! Jan Palach est un mythe, Mohamed Bouazizi, 26 ans, n'a pas de nom: Il n'existe pas. Et ce que j'écris là n'intéressera personne. Ecrire ne devrait servir qu'à n'intéresser personne.
Qui parlera encore de l’objectivité, de l’indépendance de la presse ? Et les multiples archanges des droits de l'homme, où sont-ils?
Héros , devenu personnage historique, c'était Prague. Un homme jeté aux oubliettes de l’éternité, c'est aujourd'hui Sidi Bouzid.
Prague ou la Tunisie, l'homme ne sera jamais le même homme. Pour notre presse bien pensante en tout cas. Et pas seulement.
Inutile de chercher " le vrai " ailleurs que dans cette différence de traitement. Le vrai est à chercher en vous-mêmes, jamais dans ces médias qui ont la prétention de vous dire le monde pour vous empécher de penser autre chose ce qu'ils veulent vous imposer.
Au-delà de la politique, un même acte vous mènera en enfer ou au paradis. A l’éternité ou à l’oubli. A l’existence ou au néant. Quand on ne peut plus parler du bien ou du mal, on encense ou on jette.
Au gré des intérêts de qui ?
Qui dit la vérité?

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