Deux romans, et deux adaptations au cinéma pour Scott B. Smith. Un plan simple de Sam Raimi, polar tendu nominé pour l’Oscar du meilleur scénario, et ces Ruines là, série B angoissante, à classer dans ce qui fait de mieux dans le genre. L’histoire suit pourtant une trame classique : soit la descente aux enfers de deux garçons et deux filles, sur une étrange pyramide Maya, confrontés à un monstre organique au cœur de la jungle mexicaine. La terreur, elle, se fait plus sournoise : maximale dans l’espace réduit d’une grotte ou d’un corps, elle infiltre et mutile les territoires (les chairs, les sols, les esprits) dans un crescendo horrifique assez éprouvant. L’ennemi prend des contours alors inattendus, et un visage de plante carnivore terrifiant, hautement convaincant, vecteur de toutes les folies (amputations, mutilations, aliénation progressive des protagonistes). Carter Smith bénéficie d’atouts de taille : Laura Ramsey (Whatever Lola Wants) et Jena Malone (Saved!), duo féminin crédible et écrasant, une brune et une blonde (encore), figures adolescentes sacrifiées, intensément interprétées par des actrices criantes de justesse (ce qui est plutôt rare dans ce genre de production), une attention toute particulière portée sur la (re)définition du lieu (paradoxale claustrophobie en plein air !) et un montage parfaitement resserré sur l’essentiel : la peur, viscérale, graduelle, primitive, sans esbroufe ni faute de goût. Une simplicité efficace et payante sur l’effroi de l’intrusion qui procure tout autant de frissons que de plaisir (coupable).
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble