Magazine France

petit rappel sur les Néos " socialistes".

Publié le 09 janvier 2011 par Marx

texte publié en 2007.
    Chaque période a ses nouveautés. Le Parti socialiste et le socialisme en général n’y échappe pas . Ces cycles suivent ou précèdent les crises économiques ou les revers électoraux. Les crises politiques ne sortent pas de rien et se doublent d ‘une crise de direction . Une crise particulière est toujours issue d’une crise plus générale. C’est le cas depuis plus d’une décennie au sein du PS.
   Ce n’est pas  un phénomène particulier de notre époque. A la suite de la guerre de 14-18, le socialisme mondial va traverser sa première grande difficulté. Elle va marquer toute l’histoire du mouvement ouvrier jusqu’à nos jours . Après la scission de 1920, le léninisme et ensuite le stalinisme, opposent révolution à réforme dans un schémas déjà utilisé  par les « bolcheviks » face aux « mencheviks » et notamment face à Martov. C’est un concept léniniste, repris par Staline avec l’insulte suprême de sociaux-patriotards à sociaux-fascistes, dans sa stratégie de « classe contre classe ». Les trotskystes deviendront les « hitléro-trotskystes ».  C’est dans ce climat de tension politique, dès la fin des années vingt et le début des années trente, que le PS (SFIO) va connaître sur son aile droite, des mutations qui vont marquer profondément les années à venir.
   Avec la scission et parallèlement au débat idéologique entre socialistes et communistes, vont se développer des thèses petites-bourgeoises du ni-ni. Ni marxisme ni capitalisme et la recherche d’une troisième voie. L’exemple de la révolution soviétique et l’avènement du stalinisme conforte pour certains cette « nouvelle » idéologie  comme  « l’échec historique du marxisme ». Sorel avec son socialisme anti-parlementariste va encore influencer ce courant. La crise de 29 aux USA et ses répercussions en Europe, notamment en France , alimentent les craintes de la petite et moyenne bourgeoisie. En Italie, les néos-socialistes, ont fondé les « faisceaux prolétariens » et rejoignent un petit parti fondé par quelques aristocrates et bourgeois, sur le thème, ni capitalisme ni marxisme. Ils repoussent la « lutte des classes » qu’ils remplacent par la mystique nationaliste de l’Empire romain. A leur tête, Benito Mussolini. Ce dernier, également inspiré par Sorel , est un militant et un responsable socialiste . Il dirige une tendance et un quotidien et éprouve un forte antipathie pour les théoricien et intellectuels marxiste,  qu’il traite de  «  palabreux et de verbeux », préférant l’action « directe ». Du socialisme, il en retient l’anti-capitalisme. L’exaltation de la nation attire cette petite bourgeoisie, en Italie comme en France.
   L’anti-sémitisme réapparaît en France, encouragé par l’église catholique et se propage à l’intérieur même de la gauche.  « L’internationale juive capitaliste » est dénoncée. Plus tard l’anti-sémitisme sera introduit en Espagne par les Jésuites. Le fascisme trace la troisième voie qualifiée à l’époque de « moderne » et devient progressivement l’idéologie dominante à l’ombre de l’Allemagne. En France ,il n’en fallait pas moins pour que se découvrent des « modernistes ». Ils tentent de changer le PS, devant un Léon Blum stupéfait et révolté. Attirés par l’idéologie du moment et leur répulsion pour le marxisme, ils ont pour dirigeant Marcel Déat, Marquet (Maire de Bordeaux) n’est pas insensible aux arguments de rénovation du Parti socialiste (et oui de rénovation du Parti, déjà). Frossard  l’ancien secrétaire Général de la SFIO finira sa vie dans un délire mystique et religieux. Paul Faure , secrétaire général en activité, ne dirige plus rien, incapable de faire face aux néos, il n’hésitera pas plus tard à exclure les « pivertistes » de la « Gauche révolutionnaire », pour finir dans la collaboration.
   Les néos se sont coulés dans l’idéologie dominante, exclus de la SFIO sous la pression de Blum et de l’aile gauche du Parti, la plupart iront avec Laval dans ce petit parti socialiste, d’autres fonderont des organisations néo-fascistes. Ils ne savaient pas pour la plupart où pouvait conduire cette idéologie « moderne » (ils se qualifiaient eux mêmes, de « modernistes » et de « nouveaux socialistes » ). La crise interne reprend aussitôt après la chute du cabinet de Front Populaire, qui se traduit par la création du Bloc Ouvrier-Paysan, qui est d’abord l’expression d’un rejet radical de l’idéologie dominante et d’une volonté révolutionnaire, face aux hésitations de la direction du PS. A l’intérieur de celui-ci ,sur son aile droite, des voix remettent en cause les acquis du Front Populaire. Naturellement, le reniement des principes du socialisme, vont amener la majorité de la direction et des députés à voter les pleins pouvoirs à Pétain. Il n’y à pas , selon eux, d’autre moyen de sauver la France, puisqu’ils ont  définitivement condamné le socialisme et que le fascisme est alors « indépassable », réalité incontournable, pensent-ils.  Marcel Déat devient chef de la Milice.  Le PCF a aussi ses « modernistes » avec Doriot, fondateur du PPF.
   Chaque époque et chaque crise produit ses modernistes et ses révisionnistes. Les idéologies en vogue et dans l’air du temps les attirent, elles peuvent varier mais le processus est semblable . Crise et misère de la pensée, entraînent les plus faibles et les moins armés politiquement vers des dérives , l’ambition fait le reste. Aménager un système , conduit naturellement à collaborer avec celui ci et à le maintenir.
   N’y voyez aucune ressemblance avec ce qui se produit de nos jours, ni avec des personnages actuels, ce serait tout à fait fortuit et donc indépendant de notre volonté.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Marx 5157 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte