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La dernière motion d'Oskar Freysinger: sortir la Suisse du FMI

Publié le 10 janvier 2011 par Francisrichard @francisrichard

FMILe 16 décembre 2010, une nouvelle motion a été déposée par Oskar Freysinger ici. Cette motion demande ni plus ni moins que la Suisse sorte du FMI. Elle demande aussi combien la participation de la Suisse à l'entretien de cette institution, cornaquée par le sémillant Dominique Strauss-Kahn, a bien pu coûter réellement au pays. Cette motion a été signée par 11 conseillers nationaux, dont 10 députés UDC et un de la Lega. Parmi les cosignataires UDC, il y a trois romands, Dominique Baettig, Yves Niddeger et André Reymond.

En 1992 la Suisse rejoint le FMI ici. Aujourd'hui la quasi totalité des pays du monde en sont membres, à l'instar de l'ONU. Ce qui veut dire que la Suisse ne peut faire que de la figuration au sein de ce machin financier. Certes elle représente un groupe de 8 pays, dont elle défend les intérêts, au sein du Conseil d'Administration ici, mais celui-ci est composé de 24 directeurs exécutifs dont 5 sont nommés par les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni et les 19 autres élus par des groupes de plus petits pays, tels que ceux que représente la Suisse.

En outre le groupe de pays, que représente la Suisse en la personne du directeur exécutif René Weber,[en poste depuis le 1er janvier 2010],  ne pèse que 2,82% des voix, dont un peu plus de la moitié, soit 1,57%, reviennent à la Suisse. Autant dire : peanuts ! Le groupe est composé de l'Azerbaïdjan, du Kazakhstan, de la Pologne, de la République kirghize, de la Serbie, du Tadjikistan et du Turkménistan. Il serait intéressant de savoir comment un tel groupe, aussi hétéroclite, a bien pu être constitué...et surtout pourquoi la Suisse en a pris la tête. Faute de mieux sans doute...

Il faut enfin préciser que les pourcentages de voix correspondent à peu de choses près aux quote-parts versées par les différents pays membres, comptabilisées en DTS, Droits de Tirages Spéciaux, c'est-à-dire dans une monnaie purement virtuelle, et propre à l'institution, qui est un subtile panier garni, à base de dollar, d'euro, de yen et de livre sterling... L'écart entre le pourcentage des quote-parts et le pourcentage de voix provient de l'utilisation ou non de DTS par le pays membre.

A quoi sert ce machin supranational, où la loi des plus forts est de toute évidence la meilleure ? Il sert [voir ici] :

à superviser le système monétaire international et à contrôler les politiques économiques et financières des pays membres

à assister techniquement les pays membres à faibles et moyens revenus dans l'administration de leurs économies

- à prêter aux pays membres qui ont du mal à emprunter sur le marché des capitaux dans de bonnes conditions

Bref c'est un machin interventionniste, qui, en quelque sorte, gouverne le monde en redistribuant l'argent apporté au pot commun par les pays membres. Ce pot commun s'élève à 217,3 milliards de DTS. Si l'on en croit le site de la BNS, Banque nationale suisse, un DTS vaut 1,55 CHF à fin octobre 2010 et la quote-part de la Suisse est de 3,46 milliards de DTS, soit 5,35 milliards de CHF ici. En réalité la BNS a déjà fourni au FMI un montant plus important que cette quote-part, soit un total de 10,62 milliards de CHF dont 1,71 milliard étaient utilisés à fin octobre.

Le Carton Rouge, sous la plume d' Achille Tendon, écrit aujourd'hui ici que ces réserves seraient considérées comme insuffisantes et pourraient être largement augmentées pour sauver l'euro en perdition, qui, selon Jacques Attali, "a un peu baisséici :

"Le directeur exécutif suisse de ce FMI,  René Weber, avertit ( un jour avant le réunion de la commission du National en charge du dossier) que la Suisse remettrait en question sa position et son siège auprès du FMI si elle devait ne pas accepter de participer au sauvetage de l'€uro (cette monnaie de singe!!!) pour la modique et modeste somme de 16,5 milliards de dollars américains (autre monnaie de singe !!!). "

C'est dans ce contexte qu'Oskar Freysinger a déposé sa motion n°10.4056 au Conseil national :

 "La Suisse sort du FMI et de la BM (Banque mondiale), en parallèle le Conseil fédéral doit enquêter sur les coûts réels de notre participation.

Le Conseil fédéral est chargé de concrétiser ces deux demandes avant la fin de la présente législature, donc les élections fédérales du 13 octobre 2011, puis de dilligenter toutes poursuites pénales et civiles utiles au profit du Souverain."

 A l'appui de cette motion, le Conseiller national valaisan emploie des arguments frappants :

"1. Le FMI et la BM violent la neutralité suisse en nous forçant à des actions politiques dirigées "par les U.S. A.". Ainsi, depuis que nous y sommes entrés "notre politique économique" est devenue "colonialiste" et anti-développement, notamment dans les pays les plus pauvres et maintenant ceux voisins de l'UE.

2. De plus, elles sont coûteuses et se basent toujours sur des statistiques douteuses, après avoir par exemple obligé la Suisse à vendre son or aux cours les plus bas et à changer notre Constitution dans ce dessein.

3. FMI et BM font également le jeu- économiquement malsain - du maintien artificiel de l'Euro et des Diktats "anticonstitutionnels" de la BCE.

4. Par leurs politiques draconiennes d'ajustements (sic!) du chômage, FMI et BM aggravent souvent les problèmes en entrainant des conséquences sociales dévastatrices et un accroissement de la pauvreté.

5. Ils veulent aussi maintenir et préserver les privilèges d'un système inefficace et ruineux (création de fausse monnaie "ex nihilo", comme le prouve notamment le Prix Nobel Maurice Allais, par milliers de milliards, avec un système bancaire fractionnaire, menteur, gaspilleur, tricheur et voleur, aussi par des salaires, primes et bonus antisociaux).

6. FMI et BM visent - dans leurs propres déclarations - un impôt, une monnaie et un gouvernement mondial unique, très dangereux pour nos libertés. Ils ne sont ni subsidiaires, ni fédéralistes.

7. Par ailleurs, ils ne sont pas du tout démocratiques, ni transparentes et contribuent à la corruption et aux fraudes, aussi en allouant des salaires et des frais trop élevés à nombre d'employés exagéré. Le népotisme y est monnaie courante.

8. Même le controversé keynésien, "conseiller" d'Obama, Joseph Stiglitz, notamment Prix Nobel d'Economie et vice-président de la Banque mondiale de 1997 à 2000, s'est attaqué au FMI dans un livre. Il l'accuse de privilégier les intérêts de son principal actionnaire les Etats-Unis, avant ceux des pays en difficultés."

Comme le dit Achille Tendon :

"Depuis que la Suisse "siège" au FMI dans laquelle elle a été, AU DEPART, la bienvenue, elle n'a pu faire que trois choses bien distinctes:

1) siéger

2) payer

3) se taire !!!"

N'était-il pas temps de réagir ?

Francis Richard


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