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Les musulmans face à l'Islam ou le combat de l'esprit contre la lettre

Par Victor Vieilfault @Vic_Vieilfault

chretiens-eglise-copte-alexandrie.jpgCe jour, je salue l'initiative de certains musulmans de France qui s'élèvent publiquement contre les atrocités récentes commises par leurs coreligionnaires en Egypte et en Irak à l'égard des minorités chrétiennes. Le journal Libération a en effet publié hier dans ses colonnes l'appel de 60 musulmans visant à se désolidariser de ces violences.

Se démarquer de l'horreur et refuser cette épuration religieuse en terre d'Islam sont le strict minimum que l'on pouvait attendre de citoyens français de confession musulmane. En dénonçant "les amalgames destructeurs" qui naissent inéluctablement dans les esprits suite à de tels épisodes tragiques, le rappeur Abd Al Malik et les cosignataires souhaitent affirmer que leur identité musulmane ne se nourrit pas d'intolérance et de terreur. Ils se font ainsi les porte-voix d'une majorité de français d'origine ou de religion musulmane.

Néanmoins la posture reste islamo-centrée et défensive. En lisant leur texte commun, j'y vois davantage un réquisitoire contre les raccourcis médiatiques qui stigmatisent l'Islam qu'un cri de détresse lancé à dieu et aux hommes pour rentrer en compassion avec les milieux chrétiens en agonie en terre d'Islam. Les mots et les tentatives de persuasion de musulmans honnêtes n'y pourront rien. Certains continueront de tuer au nom de l'islam avec un certain nombre d'arguments; en l'occurrence des versets du Coran très clairement sévères et morbides à l'égard des juifs, des chrétiens et des athées (sourates médinoises : 8,39 - 9,5 - 9,30 - 98,6).

Les musulmans de France ne sont pas tous pratiquants. Beaucoup de français dits "musulmans" se réfèrent à leur culture sans lier leur existence au Coran. Ils se passent notamment, de génération en génération, la narration de contes populaires qui disent dieu. La "bible", l'histoire spirituelle et personnelle de nombreux croyants aux accents arabes ne se limite pas au Coran. Elle est pétrie de l'expérience d'hommes et d'enfants en proie à la vie, à la mort et au pardon.

C'est l'histoire des hommes qui est divine, pas une loi. C'est à travers la finesse de l'art et la précision d'une science que le souffle de dieu s'infiltre et répand ses grâces. Mon exemplaire du Coran qui trône sur ma table de nuit est recouvert d'arabesques et d'enluminures dorées et pleines de mystère. Les regarder m'inspirent méditation et contemplation. Quelle richesse !

Loin de moi de considérer que le chemin des musulmans sera plus aisé en ce XXIème siècle que celui des chrétiens. Car l'Islamisme, né avec l'Islam au moment des conflits sur les routes qui conduisent à Médine, a été gravé dans le marbre du Coran, dans plusieurs sourates. Et ceci ne peut pas être la parole d'un dieu miséricordieux.

Le Coran mérite d'être ouvert. Ses versets ont besoin d'être aéré au vent de la critique, ils ne demandent qu'à être diffractés par le souffle de l'esprit. Cet esprit qui guident nos pas vers l'altérité et qui décentre nos regards de nous-mêmes. 


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