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Tunisie, une métaphore du changement...

Publié le 16 janvier 2011 par Philippejandrok

17cca23b86b9447dabaf48d07bf23e1b.jpgJ’ai beau être au bout du monde où les mouvements géologiques et les catastrophes naturelles font une grande part de l’actualité, je n’en demeure pas moins témoin de mon époque et ce qui se passe en Tunisie ne m’est certainement pas indifférent.

Dorénavant le président du Parlement, Fouad Mebazaa est le nouveau président par intérim de Tunisie et doit organiser les élections présidentielles dans les 60 jours. Zine El-Abidine Ben Ali, après 5 mandats et 25 années de pouvoir autoritaire ne reviendra certainement pas de Jeddah où il s’est réfugié avec sa famille.

Lorsqu’un homme d’état fuit son pays en famille, c’est qu’il craint pour sa vie, et s’il craint pour sa vie c’est qu’il a de bonnes raisons et beaucoup de choses à se reprocher.

Si la France a refusé son aide au président Tunisien je me demande vraiment si c’est pour accorder son soutient amical au peuple ? Sincèrement et au regard de l’attitude qu’à la France envers les Arabes en France, j’ai des doutes.

En revanche, je pencherais d’avantage pour un choix politique plutôt qu’humanitaire, un choix économique, il faut désormais préparer l’avenir de la Tunisie et pour se faire, il faudra bien des investisseurs pour relancer le pays et des investisseurs Français plutôt que Chinois ou Russes, mais dans l’absolu, je ne pense pas que cela changera grand-chose aux conditions de vie de nos amis Tunisiens, les pauvres seront toujours aussi pauvres, et les catastrophes naturelles bouleversant la planète, détruisant les récoltes sur de nombreux continents ne pourront pas permettre aux pauvres de s’acheter de la farine et de l’huile à des prix accessibles. Malheureusement la rareté faisant la valeur, les pertes agricoles mondiales pèseront un poids insupportable auprès des pauvres de la planète. La baguette passera bientôt en France à 2 euros si les prévisions s’annoncent justes, mais qu’est-ce que deux euros pour des nantis, en revanche, deux euros sont une fortune pour les démunis.

Pour revenir à notre affaire, la politique n’est justement pas une affaire d’amitié, mais une affaire d’alliances économiques, et il faudra bien qu’un jour les gens sortent de leur bulle pour réaliser cette réalité qui n’est pas bonne ni à dire, ni à accepter. Mais tous les économistes le savent, le monde capitaliste à un type de fonctionnement unique, la circulation de l’argent, quoiqu’il arrive.

Jetons un regard sur la situation des arabes diplômés en France qui ne trouvent pas plus d’emplois que leurs frères Tunisiens en Tunisie, à la différence près que les Tunisiens croient encore que la France est un El Dorado où il suffit de se présenter pour trouver un emploi et gagner, beaucoup d’argent.

Les Algériens en sont revenus, de leur côté ils détestent les Français à cause du passé colonial, malheureusement, l’Algérie d’avant l’indépendance était un pays de cocagne, un pays riche en matières premières, et les Français, il faut l’avouer, en avaient fait un territoire économiquement puissant, mais dès qu’ils ont été chassé, l’Algérie a été laissée à l’abandon et la misère s’est installée. Les Algériens ont été incapable de se relever et de s’en sortir sans le grand frère français. Si l’Algérie avait été suffisamment intelligente pour pactiser avec l’ennemi Français, elle serait aujourd’hui une nation importante et forte, au lieu de se trouver dans la misère de laquelle elle ne peut sortir. L’islamisme en rajoutant une couche, l’Algérie est désormais un pays pauvre pris dans la tourmente de l’involution.

Je ne justifie à aucun moment le colonialisme qui a apporté son lot de terribles souffrances aux indigènes, aux immigrants, à tous ceux qui aimaient ce pays et qui y ont perdu la vie, d’un côté comme de l’autre. Si seulement la France avait eu l’intelligence de supprimer les inégalités comme c’était inscrit dans notre constitution, la guerre d’indépendance n’aurait jamais eu lieu, mais non, il a encore fallu que les institutions méprisent le autochtones, mais nous n’allons pas refaire l’histoire, il fait simplement s’efforcer de ne pas l’oublier pour comprendre les troubles qui secouent la Tunisie et qui risquent également d’atteindre d’autres pays du Maghreb.

Les révolutions populaires et étudiantes sont historiquement marquées par des conséquences dans des pays voisins. En 1948, soulèvement ouvrier en Pologne, en 1956 Budapest, en 1968 Prague et Paris, toutes les révolutions ont été un exemple pour les opprimés du pouvoir et ce qui se déroule actuellement en Tunisie est un nouvelle démonstration qui aura une suite inévitable ; les dirigeants du Maroc et de l’Algérie ont certainement du soucis à se faire dans les prochains temps.

Nous vivons une époque formidable…


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