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Une année dans la vie de Tolstoï, Jay Parini

Publié le 16 janvier 2011 par Antigone

uneann_edanslaviedetolstoi"L'important, ce n'est pas que soit accompli aucun désir, aucune exigence de ma part, mais seulement que tu retrouves la sérénité, le calme et un rapport raisonnable avec la vie.
Aussi longtemps que cela te fera défaut, vivre avec toi est inconcevable pour moi. Revenir à toi tant que tu es dans cet état voudrait dire renoncer à la vie. Et c'est une chose, à mon avis, que je n'ai pas le droit de faire.
Adieu, chère Sonia, et que Dieu te vienne en aide ! La vie n'est pas une plaisanterie, et nous n'avons pas  le droit de la gaspiller à notre fantaisie. La mesurer à sa durée n'est pas raisonnable non plus. Peut-être les mois qui nous restent à vivre sont-ils plus important que toutes les années déjà vécues. Nous devons les vivre correctement."

Comme le précise en postface Jay Parini, Une année dans la vie de Tolstoï ne cherche pas à être une étude littéraire stricte mais plus une tentative de conter sous forme de fiction kaléidoscopique les derniers instants de la vie du grand auteur, et ce à l'aide des fragments de journaux découverts, notamment celui de Valentin Boulgakov, dernier secrétaire de l'auteur, ou ceux de ses enfants et de ses disciples. Cet opus est également un portrait à charge de la femme de Tolstoï, Sonia, accusée d'être opportuniste et tyranique. En effet, au terme de sa vie, l'auteur est adulé, entouré d'une cour hétéroclite vivant à ses crochets, mais également porté vers des sentiments religieux et philosphiques forts, prônant la simplicité et l'abstinence. Sa femme craint les malveillances et les manipulations de cet entourage admirateur, elle redoute le complot qui n'aurait de cesse selon elle de dépouiller les siens de leur héritage. Elle déteste ce qui éloigne son mari d'elle et est jalouse des égards qu'il porte à ses amis intimes. Le grand homme, dans une tentative de fuite désespérée vers plus de tranquillité d'esprit, trouvera la mort dans une maison de gare, scène liant le tragique au grotesque.

En lisant en écho le billet qu'Alice a consacré à Sofia (Sonia) Tolstoï, on ne peut que comprendre à quel point le couple a eu une histoire complexe et tendue. Je n'ai su que penser de cette version de Jay Parini qui m'a laissé une curieuse impression de malaise... Malgré de beaux passages, j'ai eu le sentiment que le tout était baigné d'un parti-pris et d'une subjectivité forcée. Dommage, car ce livre avait tout pour m'intéresser et malgré mon amour pour les romans et nouvelles de Tolstoï je sais que bien souvent la grandeur d'un homme cache d'autres réalités, les sacrifices d'une famille. Cependant, je ne regrette pas cette lecture, captivante à sa façon. J'y ai appris beaucoup. Je pense continuer à lire sur le sujet, histoire de m'en faire une idée plus précise par recoupement...

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Editions Points - 8€ - Septembre 2010

Karine a lu Tolstoï dernièrement, c'est par ici. L'article très complet d'Annie sur ce même livre...


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