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Ces peines préventives qui font des petits

Publié le 17 janvier 2008 par Dominik89
J'avais parlé récemment de la loi prônant des peines préventives proposée par Rachida Dati. Cette loi qui promettait d'enfermer à vie des pédophiles présentant des risques de récidives. Autrement dit, une loi qui punissait pour un crime pas encore commis avec les errances connues et reconnues de ces expertises comme celles qui ont condamné des innocents dans l'affaire d'Outreau.
Certains lecteurs se sont émus que je puisse défendre des pédophiles. Je réaffirme ici ma condamnation sans appel de ce crime barbare, mais je m'inquiétais qu'on puisse introduire dans notre droit une condamnation sur une faute non commise. C'était donc une histoire de principes. Je rappelais aussi cette propension à élargir une loi en prenant une base ratissant large avec un thème interdisant toute protestation (pédophilie, terrorisme...). Cette fois, l'élargissement n'a pas traîné. Un amendement subtilement introduit lors du débat parlementaire vient de condamner ad vitam eternam sur la base d'une expertise tous les  gens condamnés à une peine de quinze ans ou plus. Avec la pression populaire, on imagine facilement ces experts qui préféreront enfermer par précaution des gens ayant payé leurs fautes par crainte d'une récidive. En tant que démocrate, je préfère cent coupables relâchés qu'un seul innocent enfermé à tort. Je sais que je ne ferai pas l'unanimité, mais c'est la base de toute démocratie saine. On ne peut pas punir quelqu'un sur la base d'un crime POTENTIEL !!!
Et puis, n'oublions pas que nous sommes TOUS susceptibles de commettre un crime un jour. Finirons-nous tous en prison ?
Sur un sujet complètement différent, mais qui connaîtra un sort similaire lors du débat parlementaire. Vous vous rappelez des accents de sincérité (forcément) de Nicolas Sarkozy quand il nous parlait de travailler le dimanche. Sur la base du volontariat et payé double, bien entendu. Et bien, la loi est passée, sauf qu'il n'y est plus question de volontariat, ni de paiement supplémentaire. Le dimanche est donc devenu un jour comme les autres dans la branche des marchands de meubles.
Travailler plus pour gagner que dalle de plus !
Là encore, on a appâté le chaland avec une mesure qui se défend et au final, le populo se fait avoir dans les grandes largeurs (et je reste poli).

Dominik

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