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Neil Cowley Trio - "Loud.. Louder... Stop" 2008 Candid Records

Publié le 17 janvier 2011 par Audiocity

 

Neil Cowley Trio, c'est d'abord une énergie communicative plus qu'une virtuosité jazzistique. Un jeu simpliste dans un formole de modernité intelligemment travaillé; c'est sans y paraître que l'auditeur se laisse glisser dans leur univers chatoyant, eclectique, et très rythmé. Comme feu E.S.T, ou plus récemment le groupe The Bad Plus, ce trio ne se revendique pas simplement du jazz mais plutôt d'un patchwork de sensibilités diverses puisées dans les inspirations respectives de leurs membres. Vous l'aurez compris, le conformisme ne leur sied guère et c'est tant mieux.
Formé de Richard Sadler à la contrebasse et de Evan Jenkins à la batterie, le groupe s'accorde avec humilité à se faire avant tout plaisir en musique plutôt que de se chercher des pères fondateurs qu'une portée historique aurait risqué de brider malgré eux. Il n'est donc pas surprenant à l'écoute de ce disque d'y retrouver un subtil mélange de pop avant-gardiste au schéma peu orthodoxe que l'on qualifiera sobrement de jazz/pop à la touche anglaise. De formation classique, Neil Cowley est une sorte de surdoué du piano capable d'interpréter des concertos fameux dès 10 ans (concerto de piano de Dmitri Chostakovitch joué au Queen Elizabeth Hall). Il lui tourne pourtant le dos rapidement (vers 14 ans) pour s'orienter vers un jeu funk/soul qu'il mettra à profit auprès de Brand New Heavies, Gabrielle, Adele, ou Zero 7, avant de former un premier groupe avec Ben Mynott baptisé Fragile State, en 2002. Une reconnaissance unanime saluant la modernité de son écriture teintée d'électronique se fera rapidement sentir tandis que les productions défilent (3 avec Fragile State). Neil Cowley est désormais scruté par les critiques qui devront néanmoins attendre 2007 pour que son premier album patronymique ne paraisse avec "Displaced".
Cette fois ses attentes ne sont plus les mêmes et l'envie de renouer avec l'essence de la musique prend le pas : «J’ai toujours joué du piano et je voulais vraiment en jouer, et non plus du clavier électrique. Le piano, c’est le plus beau clavier qui soit. Je ne voulais pas avoir à presser des boutons, je voulais jouer d’un instrument acoustique. Ça a commencé donc par le piano, et Richard voulait explorer la contrebasse – là encore un splendide instrument acoustique. Et puis on a ajouté la batterie et tout à coup on est devenu un jazz trio! Mais en fait, on voulait juste faire de la musique».
"Loud Louder Stop" en est le 2e jet et sort en 2008. Il s'écrit dans la continuité de ce qu'entreprend Neil depuis "Displaced" tout en affichant un visage plus authentique et moins emprunt de faux air d'E.S.T. Très musical, harmonieux, tour à tour sensuel ou rageur, tous les morceaux fonctionnent très bien et ne perturberont pas les moins au faîte de la musique jazz. Ce disque sera d'ailleurs apprécié par un très large public et devrait permettre à certains auditeurs d'y trouver des éléments consensuels de modernité (quand bien même vous ne connaitriez rien au jazz) se trouvant mêlés de mélodies accrocheuses et d'un groove certain (j'en veux pour preuve les morceaux que j'ai choisis de vous faire partager plus haut).  En espérant que cela vous plaise, veuillez croire à l'expression d'une musicalité sincère et distinguée. 

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