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Prada & Préjugés

Publié le 17 janvier 2011 par Clarabel

IMG_2143Callie est une jeune américaine de dix-sept ans, qui se défend d'être intelligente et anti-conformiste. Sauf que Callie, esseulée lors de son voyage en Angleterre, regarde avec envie le trio des pimbêches en souhaitant secrètement se joindre à elles. Et pour bien faire, elle se rue dans les boutiques de mode et achète une paire de Prada, le coeur battant et le nez en l'air, rêvant à des futures virées toutes plus superficielles les unes que les autres.
Et paf, elle se ramasse la figure en pleine rue et se cogne la tête contre le trottoir.
Au moment de se réveiller, elle remarque qu'elle n'est plus du tout dans le Londres du XXIème siècle. Du moins, il lui faudra quelques chapitres pour se rendre compte qu'elle est plus précisément en 1815. Prada & Préjugés, vu son titre, s'inspire donc du roman de Jane Austen, mais attention aux pastiches ou aux tentatives d'improvisation car ce créneau a déjà donné et rares sont ceux qui en sont sortis gagnants.

Bref, Callie est donc accueillie chez les Thornton-Hawke, se fait passer pour une américaine amie de la famille, s'attire la sympathie d'Emily, une cousine, et l'antipathie d'Alexander, soit le duc de Harksbury.
Callie (devenue Rebecca) pose un regard très dur sur le mode de vie de l'époque, ne cherchant jamais à comprendre, elle préfère se mêler des affaires qui ne la regardent pas, comme de s'opposer au mariage d'Emily avec un prétendant de trente ans son aîné.
Alex fulmine, Alex vitupère, Alex crache du feu. Il n'en peut plus de cette demoiselle effrontée, qui le lui rend bien. En effet, Callie pense que c'est un garçon hautain et odieux. De quoi songer fortement à Liz Bennet et F. Darcy !
Mandy Hubbard n'a pas tout pompé sur Pride & Prejudice non plus, elle s'est inspirée de la grande trame romanesque, en imaginant ce qu'une adolescente du monde contemporain éprouverait d'être plongée en pleine période de Régence. Car outre la relation sentimentale amorcée, le regard sur l'époque ne manque pas de faire sourire (le premier bal de Callie avec les danses qui frisent bon le ridicule, par exemple).

Cette lecture aurait pu être tout à fait acceptable et réjouissante, si l'héroïne n'avait pas été cette gourde insupportable qui donne envie de soupirer toutes les deux pages. Non, franchement, cette fille est une plaie ambulante ! Elle est maladroite, nous précise-t-on, et fatalement elle ne cesse de s'effrondrer à tout bout de champ, ce qui est censé nous arracher des éclats de rire. Que sais-je ? J'ai plutôt été atterrée par cette nouille d'héroïne, qui nous raconte son histoire à la première personne, d'où souvent mon désir de dire ohlala-au-secours, vivement que je m'en sorte et que j'aille voir ailleurs.
Dommage, l'histoire est sympathique mais l'héroïne est beaucoup trop agaçante.

Prada et préjugés - Mandy Hubbard
Albin Michel jeunesse, coll. Wiz (2011) - 310 pages - 13,50€
traduit de l'anglais (USA) par Julie Guinard


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