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Marine Le Pen sur Antenne 2

Publié le 19 janvier 2011 par Bernard Girard
Marine Le Pen était hier soir donc l'invitée de David Pujadas sur Antenne 2. Interview courte, rapide, qui confirme les inflexions qu'elle veut apporter au parti :
- ouverture des thématiques : les questions économiques et sociales, la notion de protection (nationale, forcément) sont ajoutées aux questions d'insécurité et d'immigration à peine abordées hier soir,
- appel à des spécialistes et experts, ce qui est une nouveauté dans un parti jusqu'alors adepte de la théorie du leader providentiel. Marine Le Pen cite même Maurice Allais, sans signaler (erreur? oubli? ignorance?) qu'il avait été prix Nobel,
- inflexion populaire : pas de baisses d'impôts pour les plus riches, sauvegarde du système de protection sociale,
- mise au rancart des plaisanteries douteuses, d'autant plus facile que la remarque paternelle était insignifiante et n'aurait probablement pas été relevée venant de quelqu'un d'autre.
Cette interview confirme également la pauvreté de son programme. Si l'on a bien compris, tous nos problèmes pourraient être résolus en 2025 (ce qui est loin et prudent) plutôt qu'en 2130 grâce au retour à la monnaie nationale (pourquoi ne pas dire le franc?), au protectionnisme et… au non remboursement de nos dettes à l'étranger (elle n'a pas dit tout à fait cela, mais c'est bien à cela que tendaient ses propositions). On n'imagine pas meilleure recette pour créer immédiatement panique bancaire, fuite massive des capitaux, effondrement de l'économie et abaissement de la nation présentée comme le rempart absolu. On dit dans la presse qu'elle a travaillé l'économie. Elle a encore de gros progrès à faire. Ses adversaires, tant de droite que de gauche devraient en profiter.
Cette interview m'a rappelé le trilemme de Dani Rodrik : on ne peut avoir à la fois démocratie, libre-échange et souveraineté nationale. Reste à savoir ce qu'in fine le Front National abandonnerait : le libre-échange ou la démocratie? Probablement la démocratie. C'est ainsi que finissent en général les démagogues.

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