Magazine Cinéma

Somewhere - De Sofia Coppola

Par Kilucru
Somewhere - De Sofia CoppolaSomewhere (États-Unis, 2010)Réalisation & Scénario de Sofia Coppola
Avec Stephen Dorff (Johnny Marco), Elle Fanning (Cleo), Chris Pontius (Sammy), Michelle Monaghan (Rebecca)...
Lion d'Or au 67ème Festival International Du Cinéma 
De Venise 2010
SynopsisJohnny Marco, acteur à la réputation sulfureuse, vit au Château Marmont, l’hôtel légendaire de Hollywood. Il se balade en Ferrari, et une ribambelle ininterrompue de filles lui tiennent compagnie. L’esprit embrumé, Johnny dérive sans trop se poser de questions.
Puis, un beau jour, sa fille de 11 ans, Cleo, débarque au Château….
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°Somewhere
Le ronronnement, ou plutôt le feulement d’un moteur rythme ce que l’on devine être des tours de pistes. Puissance, accélération et décélération, captés en un seul plan fixe, cette succession de sons nous entraine dans cette ronde, trois, quatre, cinq fois jusqu’à en être lassant.  Las le pilote l’est aussi, comme un enfant de son joujou. Dans son appartement – résidence de luxe au sein d’Hollywood, il alterne les longs instant de solitude avec des fêtes trop arrosées, des étreintes sans amours, des passages en tête à tête avec lui-même entre les murs de ces demeures sans âmes, comme éteintes.
Il faudra l’arrivé imprévu de sa fille, une gamine extravertie, la tête sur les épaules pour le sortir d’une léthargie et d’un ennui  conséquent. Commence alors une lente redécouverte entre ce père, par trop absent et sa fille, enfant de riche, abandonnée à elle-même.
L’espace d’une récréation, qu’ils prolongeront à plaisir le père et la fille vont se redécouvrir, s’amuser comme deux grands enfants, après tout n’en est elle pas encore une, quand à lui n’a t’il jamais cessé de l’être, même contraint d’endosser un habit d’artiste qui semble parfois taillé trop grand pour lui. Après tout il ne doit qu’à sa jolie gueule et très certainement une facilité d’interprétation de s’être hissé si haut. De s’être enfermé dans une tour d’ivoire, et rançon du succès doublé d’un zeste de parano  de se condamner à vivre claquemuré en quelque sorte, les fiestas fréquentes laissant place à de longs moments où l’esprit semble tourner à vide, comme malade de solitude ou de lassitude.
Sofia Coppola reprend des thèmes déjà entrevu notamment dans  « Lost in translation » la solitude magnifiée par ces hôtels-palaces par exemple et qui s’ils vous contraignent à garder la chambre (peur du territoire ennemi) vous coupe d’une réalité. Ici la succession avant l’arrivée de sa fille des multiples plans-séquences, assis sur un sofa, le regard dans le vide, plans que S .Coppola inscrit dans la durée impose le malaise. Le luxe et le confort, la facilité jusqu’à la nausée.
La jeunesse, et enfin un peu d’amour, filial, complicité et premiers éclats de rire réveille la star au bois dormant, le film trouve son second souffle. Mais les séparations sont hélas toujours et encore plus redoutables !
Somewhere - De Sofia Coppola
Sofia Coppola signe un film minimaliste, la lenteur, le fait de faire durer certains plans, provoquent des sentiments bien révélateurs, vu de ce vide abyssal où Johnny assis sur son sofa laisse apparaitre un regard complètement vide presque désespéré. Il s’illuminera au contact de sa fille avant de sombrer à nouveau. La solitude rançon non pas du succès mais  de la gloire.
Voila un film délicat où il faut noter l’interprétation fantastique de la jeune Elle Fanning ainsi que le sans faute de Stephen Dorff, il dévoile les fêlures de son personnage,, sur la brèche, petit à petit avec beaucoup de talent.
Voilou, je suis rentré voir ce film sur la pointe des  pieds( ayant fait rarissime lu une ou deux critiques auparavant) et en suis ressorti enchanté. En finesse Sofia Coppola explore son personnage, ses acteurs et ici les faiblesses de ceux qui ont tout…Sauf peut-être l’essentiel…l’amour ?
Fan de Cinema.Com "... La fin de Somewhere, instant suspendu mais trop attendu, laisse presque espérer qu'en abandonnant Johnny Marco à sa possible rédemption, Sofia Coppola laisse aussi derrière elle ses thématiques de jeunesse et offre enfin prochainement une œuvre plus adulte qu'éternellement adolescente..."
CritiKat.Com  "...À court d’idées de scénario et de mise en scène, la réalisatrice recycle péniblement la recette de ses précédents films (la blondeur évanescente d’héroïnes adolescentes, le spleen quatre étoiles des nantis, les hôtels anonymes comme seuls repères), mais le charme de Lost in Translation et de Marie-Antoinette (qui fit grand débat au sein de la rédaction de Critikat à sa sortie) a disparu pour faire place à un mélo neurasthénique et pataud, désespérément ennuyeux et ridicule..."
Le Monde.Fr - "Somewhere" : Hollywood, capitale du spleen, du toc, du rien
-

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Kilucru 154 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines