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Prisons et paradis

Par Apollinee

Prisons et paradis

Dans son recueil, Prisons et Paradis (Fayard 1932), Colette fustige le tourisme qui déjà désole la Provence, qu'elle aime, ces "Provence", foyer de son havre nommé Treille Muscate:

" La multitude des touristes désole, chaque année, toutes les Provences. Optimiste, le touriste habite une villa, dix mètres de sable et cent brasses de mer, et ne bouge guère. Il se rôtit et mijote au bain-marie, alternativement. Pessimiste, il roule en auto, et s'arrête pour boire, reroule et reboit. Il dit: " Ce pays serait ravissant si on n'y avait pas si chaud et si la nourriture était possible." Partout, il réclame son bifteck aux pommes tendre à point, ses oeufs au bacon, ses épinards en branche et son café "spécial". Il fait observer que son estomac ne digère pas l'ail et que son médecin lui interdit la cuisine à l'huile. Ce n'est certes pas pour la seule édification de ce Viking, de cet Anglais, de ce Parigot, de ce Brandebourgeois, de ce citoyen d'Amérique, de ce Genevois, de ce Balkanique, que je prônerai l'excellence de quelque vieux plat provençal, les vertus de l'ail, la transcendance de l'huile d'olive, et ma fidélité aux trois légumes inséparables, vernissés, hauts en couleur comme en goût: l'aubergine, la tomate et le poivron doux."

Apolline Elter

Je vous souhaite un excellent "High Tea"

Prisons et paradis

Chaque dimanche, dès 17 heures, savourez quelque infusion, quelque extrait d'oeuvre, de DVD, présenté dans son contexte. Une façon de (re)découvrir des oeuvres, qui transcendent l'actualité littéraire 


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