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Radical new thinking

Publié le 25 janvier 2011 par François Némo @ifbranding

   Radical
Tout le monde sait. Tout le monde est abreuvé par les mêmes réflexions alimentées par les Think Tank, les médias, les réseaux sociaux, la Blogosphère. Tout le monde sait que le monde change de nature. Interdépendances, multiculture, circulation de l’information, disparités sociale et géographique, interconnexion croissante de l’économique, du social et du politique…

 Tout le monde sait aussi que pour se préparer à l’après-crise et faire de cette complexité un avantage, l’entreprise doit changer de nature. Non pas des changements à la marge mais des approches inédites, des prises de risque calculées, une réforme en profondeur de leur modèle économique.

 Alors pourquoi cet écart entre ce qui semble être aujourd’hui une évidence et la réalité quotidienne de la plupart des entreprises, leur manque de volonté de changer en profondeur, d’anticiper les besoins, les produits, les technologies. Leur difficulté à s’inscrire dans des démarches collaboratives et créatives. Rentrer dans la réalité de demain. Pourquoi ? La question est entêtante !

Miser sur la simplicité

 La valeur d’une entreprise repose principalement sur 2 idées simples. La bonne connaissance de l ‘évolution de son marché (la capacité de se projeter) et la capacité de dégager une idée qui définisse qui elle est (la capacité de s’analyser). S’identifier et se positionner à travers des questions basiques et des réponses créatives (c’est ce que nous défendons à travers notre métier ; le branding ) : pourquoi fait-on ce métier, sa raison d’être sur le marché, quelles sont la nature et la fonction de ses produits, sa relation avec ses publics et, enfin, question fondamentale, quel est son rôle social ? Des questions simples mais souvent douloureuses pour des entreprises cloisonnées qui se replient sur des systèmes hiérarchiques dépassés.

 Pourquoi Apple est-elle aujourd’hui l’entreprise la plus valorisée au monde. Parce que Steve Jobs défend une idée simple, la même idée depuis 40 ans. Faire des ordinateurs des appareils aussi simples à utiliser que des téléviseurs ou des grille pains. Accéder à la créativité en se libérant de la technologie. Une idée qui fonde le business model. D’où le choix d’un système fermé, stable et intuitif et d’un modèle de management dont on connaît le succès.

Quel modèle de management ?

 Si certaines entreprises comme Apple rencontrent un tel succès c’est qu’elles pensent différemment. On connaît leur approche du management : privilégier l’intelligence à la charge de travail. Préférer la persuasion et l’influence plutôt que l’autorité. Lancer de nouveaux produits et de nouveaux services, innover plutôt que de se focaliser sur les marges et l’efficacité opérationnelle. Expérimenter de nouveaux business model. Être à l’écoute de son marché et du monde en général. Collaborer avec ses clients, anticiper, influencer plutôt que de suivre.

 Bref, privilégier la créativité et la prise de risque calculée plutôt que le poids des habitudes. S’inscrire dans le long terme. Considérer l’évolution du monde, sa complexité comme un levier et non pas comme un problème.  Bref, une véritable démarche d’entrepreneur.

Quels blocages ?

 Des solutions simples et évidentes en apparence, mais difficiles à intégrer pour un monde économique majoritairement fermé et conservateur qui peine à se renouveler.  Un monde de l’entreprise qui privilégie encore majoritairement des approches traditionnelles qui étouffent la réactivité et la créativité, submergent les collaborateurs, menacent la rentabilité. Deux raisons principales selon nous à cette incapacité de s’adapter.

 La première, c’est la vision court terme imposée par la majorité des investisseurs (sachant pourtant que ce sont les investissement long terme qui sont les plus rentables, dixit Warren Buffet !). Avec des dirigeants qui à travers des systèmes complexes d’endettement et de stock-options se sont alignés sur les intérêts des actionnaires plutôt que sur la valeur et la qualité d’un projet. Des dirigeants qui perdent leur qualité d’entrepreneur et des contraintes financières qui bloquent l’innovation et le développement.

 La seconde, c’est le système d’éducation à la française dont sont issus la majorité des dirigeants. Ces grandes écoles qui ont fait dans leur temps la force et la réputation de la France. Des structures qui forment d’excellents ingénieurs, juristes, administrateurs… mais qui n’ont plus de légitimité pour diriger des entreprises dans ce nouveau contexte multiculturel et interdépendant. Un système puissant et organisé en réseau qui verrouille encore les centres de décision et bloque d’éventuels nouveaux entrants moins conservateurs et plus aptes à comprendre la complexité du monde, son interdépendance et ses nouveaux enjeux.

 Il y a évidemment d’autres raisons liées au monde politique, syndical, mais ces deux là sont essentielles, la première étant à l’échelle internationale, la seconde franco-française.

« Radical New Thinking »

 Répondre à un environnement plus volatile, plus incertain, répondre  aux disparités géographiques, culturelles, ethniques, répondre à cette explosion de l’information, répondre à des publics informés, tout à la fois consommateurs et citoyens... Les entreprises ont besoin d’un « Radical New Thinking » dans un monde radicalement différent. Un réel besoin de retrouver une liberté. Se débarrasser des tutelles et des vieux procédés. Simplifier. Aller à l’essentiel pour s’inscrire dans cette nouvelle complexité.

 Si l’on en croit pourtant nos banques, nos compagnies d’assurances, nos opérateurs téléphoniques, nos constructeurs automobiles… il semblerait que nous en soyons assez loin.

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