Magazine Culture

Anna Calvi

Publié le 25 janvier 2011 par Nicolas Lordier

Anna_Calvi_PNG


N
'ayant pas souhaité écouter l'album d'Anna Calvi avant d'en prendre le pouls en live, John Fendley, toujours en quête du mot juste, nous décrit le phénomène avec la précision d'une lame Ghinzu (n'y voir aucune allusion au fameux groupe belge). Pour ma part, j'ai tout lu au sujet de la jeune anglaise. Grâce, PJ Harvey, future égérie du rock indé, Patti Smith, ce trop grand nombre d'associations alléchantes et de superlatifs m'invitent à la méfiance. Sur mes gardes lorsque l'unanimité est trop flagrante, j'aimerais ne pas être déçu lorsque je vais écouter la merveille annoncée. Ma décision est prise, j'irai au concert et j'écouterai l'enregistrement ensuite. En attendant, John se charge de décrypter le phénomène :

Anna Calvi, l'incarnation rock

Par John Fendley

"C'est la première fois, je l'admets, que je suis subjugué par le charisme d'une musicienne de rock, par la sensualité qui émane d'elle, par le désir qui la pousse à se donner toute entière, comme possédée. J'imagine que mon émotion s'apparente à celle suscitée jadis par les dandinements suggestifs de Robert Plant ou par l'androgynie troublante de David Bowie, véritables icônes sexuelles en leur temps. Anna Calvi renoue avec la tradition des étoiles exsudant une sexualité farouche. Tout y contribue : un visage de fée, un look délicieux de danseuse de flamenco, un regard bleu et froid, une voix désinhibée... et une bouche grande ouverte s'écriant : "DESIRE"! Alors que je repasse en boucle sa prestation scénique lors d'une session de "One Shot Not", mes yeux captivés restent rivés sur cette petite anglaise, agitée de pulsions primordiales, habitée par le Grâce que confèrent la beauté juvénile et l'expression artistique vécue comme une absolue nécessité, on le sent bien. La maîtrise instrumentale, la formation choisie, les influences directes ou plus discrètes importent peu dans ce béguin irrationnel. C'est l'esprit et la lettre du rock qui s'incarnent sous nos yeux ébahis, ce rock au sens large qui a toujours eu à voir avec le sexe, le cri, le désir, la séduction, l'abandon, la provocation et l'expression libératrice. C'est cette force derrière la vulnérabilité, c'est cette beauté éternelle qui chaque fois ressuscitent le rock, qui chaque fois font que l'on s'éprend à nouveau de cette expression musicale fondamentale."


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Nicolas Lordier 203 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines