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Somewhere

Publié le 25 janvier 2011 par Cinephileamateur
Affiche française
De : Sofia Coppola.
Avec : Stephen Dorff, Elle Fanning, Chris Pontius, Michelle Monaghan, Lala Sloatman, Ellie Kemper, Alden Ehrenreich, Aurélien Wiik, Benicio Del Toro, Karissa Shannon, Kristina Shannon...
Genre : Drame.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 38.
Date de sortie : 5 janvier 2011.
Synopsis : Johnny Marco, auteur à la réputation sulfureuse vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.
Depuis son premier long métrage, j'ai toujours aimé le cinéma de Sofia Coppola. C'est très contemplatif certes mais pourtant il se dégage une certaine aura de ses films qui fait que j'aime beaucoup me plonger dans son univers. Du coup, même si je trouve l'affiche du film particulièrement laide en soit, ce film faisait parti de mes attentes et des films que je souhaitais découvrir en salles.
Dès les premières minutes en tout cas, ce film ne déroge pas à la règle. Ça sera très contemplatif. Le scénario pourra en déstabiliser plus d'un mais rapidement le constat est clair : Il ne va rien se passer dans ce film. Sur le principe du moins. En effet, si on prend le film en l'état, cette histoire ne possède aucun intérêt. Prenez un acteur quelque-conque, filmer le même lorsqu'il ne fait rien d'exceptionnel et vous aurez une idée de ce film. Errant pendant tout le film, même quand sa fille le rejoint il ne se passe toujours rien d'exceptionnel et si on veut voir un film juste pour suivre une histoire et bien il est clair qu'on risque très fermement de s'ennuyer durant ce film et trouver le temps très long si on à le courage de rester jusqu'à la fin. Bien sûr, je précise que tout ceci c'est sur le principe car si on cherche à vouloir analyser un peu, à se faire sa propre opinion et essayer de comprendre où la cinéaste veut nous emmener, là chacun est libre d'avoir sa propre vision des choses. Pour ma part, j'ai trouvé le film intéréssant en soit. Je suis pas un fin analyste et je pense avoir démontré à travers mes différents avis que mes analyses sont purement personnel et ne sont pas forcément juste mais j'ai trouvé que ce film traité très bien de la solitude de son personnage et de la superficialité du monde du showbizz. Plus important encore, derrière les paillettes et le monde du cinéma j'ai aussi trouvé que le film montrait de très belles manières que même lorsque l'on possède tout ce que l'on souhaite, il est important avant tout de profiter de la vie. En effet, ici Johnny Marco n'ai que de passage. Il ne fait que errer entre sa chambre au château Marmont, les plateaux de tournages et la promotion de ses films mais à aucun moment il ne profite réellement de sa vie. D'ailleurs, on le ressens à chaque plan ce personnage ne prenant aucun plaisir que ce soit face à des lapdances, à des relations sexuelles de passages qui ressemble plus à de la simple consommation plutôt qu'à une recherche réelle du plaisir (même une inconnue lui dévoilant sa poitrine sur son balcon ne lui fait aucun effet et il n'hésite pas à s'endormir en pleine relation sexuelle!!!), lors de fêtes où on le sens bien seul et où on l'aborde que pour lui parler de sa condition d'acteur. Il ne profite même pas des pays qu'ils visitent la réponse donner à une présentatrice lui demandant ce qu'il pense de l'Italie étant assez claire (il vient à peine d'arriver et repartira avant même avoir l'occasion de faire du tourisme). L'arrivée de sa fille durant quelques jours dans sa vie va être sans doute un révélateur car même si lors de certains passages ont ressens encore cette solitude et cette façon de vivre sans rien savourer (il est réduit à envoyer des textos lorsqu'il se retrouve seul face à sa fille en train de patiner), c'est lorsqu'il sera avec sa jeune fille que notre star va vraiment "vivre" et montrer des signes de bonheur. On le ressens vraiment vivant quand il joue à la console de jeu, qu'il déguste des glaces où qu'il regarde "Friends". J'ai pris la fin du film comme une véritable volonté de l'acteur de passer à autre chose et d'affronter enfin la vie et de la savourer plutôt que de la vivre rempli de faux semblant et d'hypocrisie. Bien sûr, tout ceci n'est que mon point de vue mais avec tout ça j'ai eu le sentiment que sans être auto-biographique pour autant, Sofia Coppola nous parlé d'un sujet qu'elle connait que trop bien. Je me suis mis à imaginé sa relation avec son père lorsqu'elle était enfant et même si je me trompe, j'aime m'imaginer que ce film est sa façon à elle de dire que maintenant avec la naissance de sa fille, elle à envie de profiter de la vie et de combattre cette solitude. Je me trompe sans doute mais tout ceci à rendu en tout cas le film plus plaisant à mes yeux.
Devant la caméra, Stephen Dorff est vraiment exceptionnel. Sans en rajouter et tout en retenu, j'ai trouvé qu'il dégager un charisme incroyable et il livre une interprétation vraiment profonde. On le sens vraiment paumé et vide sauf lorsqu'il est en compagnie d'Elle Fanning, très bonne elle aussi et qui n'as rien à envier à sa sœur. La complicité entre les deux comédiens est d'ailleurs parfaite et sans forcément faire un étalage de bons sentiments et de répliques inutiles, les deux acteurs vont nous livrer bien plus de choses et de sentiments à travers leurs regards qui vaudront mieux qu'un long discours. Stephen Dorff et Elle Fanning remplissent bien l'écran et prouve qu'il n'y à pas besoin d'en rajouter des tonnes pour convaincre. Cette retenue sera d'ailleurs bénéfique au film car cela apportera beaucoup de crédibilité à l'ensemble. Nos deux héros sont ainsi beaucoup plus proche du spectateur tout en accentuant un peu plus la superficialité des paillettes et des caméras qui les entourent. Les deux comédiens et leurs complicités font qu'ils portent vraiment le film sur leurs épaules et sont en grande partie responsable de la réussite de ce film à mes yeux. Pour autant, le reste du casting n'est pas mauvais non plus. Les acteurs sont bien choisis à l'image de Chris Pontius qui est très bon et bien loin de son image dans "Jackass". Je sais pas pourquoi mais à certain moment il me faisait un peu pensé à Heath Ledger physiquement mais quoiqu'il en soit j'ai vraiment beaucoup aimé son jeu et j'aurais même aimé le voir un peu plus même si je comprends que le film se concentre uniquement sur Johnny Marco et sa fille. Les autres comédiens sont plus anecdotique (ce qui montre bien la superficialité une nouvelle fois du monde qui entoure notre héros) mais bien choisis et j'ai bien appréciés les apparitions sympathique de Michelle Monaghan, Benicio Del Toro ou Aurélien Wiik. Tout les seconds rôles restent à leurs places, personne ne cherchant à sortir du lot et c'est une très bonne chose je trouve.
Derrière la caméra, Sofia Coppola nous fait une nouvelle fois du Sofia Coppola. C'est extrêmement contemplatif, c'est peut être même son film le plus contemplatif et il est certain que ce style visuel provoquera l'ennui chez beaucoup de personnes et que le film ne plaira pas à tous. Pourtant, j'ai trouvé qu'ici son style de mise en scène colle très bien à cette histoire et lui donne toute son importance. Visuellement, il y a de très beaux plans et même si de nombreuses scènes auraient pu être raccourcie comme celle d'ouverture ou le plan final, cela apporte beaucoup au film et nous permet de beaucoup plus nous concentrer sur les regards des acteurs qui ont beaucoup d'importance eux aussi. Les décors sont parfaitement exploités avec le château Marmont qui pourrait même être pris pour un personnage à part entière et j'ai bien aimé l'utilisation de la lumière. Quant à la bande originale, je la trouve juste parfaite (je pense même à me la procuré). Chaque chansons, chaque musiques collent à merveilles avec le film et nous plonge dans cet univers. C'est peut être de l'admiration non objective mais je continue de vraiment beaucoup aimé les réalisations de Sofia Coppola qui ici nous offre de belles photographies et des plans qui feraient de très beaux tableaux à mes yeux. Maintenant, c'est vrai une nouvelle fois que le rythme est extrêmement long mais est ce une surprise quand on connait le cinéma de la réalisatrice ? Lors d'une interview, elle à dit que malgré ce qu'on pouvait lui reprochait, elle filmait ce qu'elle connaissait et là encore on voit qu'elle connait bien son sujet. On retrouve toujours le thème de la solitude, de la jeunesse et des héros perdus mais la cinéaste livre un film très bon qui apporte de nouvelles visions à ses thèmes de prédilections. Après, il faut adhérer pour aimer et on peut trouver regrettable justement que ce film ne plaise pas à tous mais pour ma part, je continue de trouver son travail artistique judicieux et intéréssant malgré ses maladresses.
Au final, "Somewhere" est un très bon film qui une fois sorti de ma salle de cinéma continue de me hanter dans le bon sens du terme. Le film me travaille encore et même si mon analyse est fausse (j'ai pas la science infuse), l'idée que je m'en fait me plait. C'est pas mon Sofia Coppola préféré mais plus j'y repense et plus il remonte dans mon estime les maladresses que je lui donnait en sortant de ma salle devenant petit à petit sa force. Je pense vraiment que je le reverrais avec beaucoup de plaisir même si je comprends qu'il en décevra beaucoup. Quoiqu'il en soit, je ne regrette pas de l'avoir vu, j'aime quand un film continue de me travailler même une fois que j'ai fini de le voir et Sofia Coppola reste une cinéaste que j'aime beaucoup.
Stephen Dorff et Elle FanningStephen Dorff et Elle Fanning



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