Magazine Journal intime

Ma fille J., sa psy et la pré-adolescence

Par Isabelledelyon

Pour celles et ceux qui ont suivi, ma fille J., va voir une psy au centre anti-cancer de Lyon, au CLB. Elle est terrifiée à l'idée qu'au réveil, son père ou moi soyons mort pendant la nuit. Pour lire les épisodes précédents, c'est ici et
En décembre, lorsque nous y sommes allées, la psy m'avait dit qu'on ferait le point en janvier. Je l'accompagne à ses rendez-vous mais je n'assiste pas aux entretiens, je reste dans la salle d'attente avec un bon bouquin. Entre temps, je lui ai acheté un livre :

lilipsy

Lili va chez la psy

Elle a voulu que je le lui lise au lieu de le lire toute seule. A la fin du livre, après l'histoire, comme dans tous les tomes de cette série qu'elle apprécie, se trouvent toujours toute une série de questionnements pour amener le jeune lecteur à réfléchir sur le sujet abordé. L'une des questions qui l'a fait réagir était "Sais-tu qu'un psy n'a pas le droit de répéter ce que tu lui dis à tes parents ?". Elle m'a demandé si c'était vrai, je l'ai rassurée et j'ai parlé du secret médical, du fait que la psy pouvait perdre son travail si elle ne le respectait pas. Disons que j'ai un peu exagéré sans mentir pour qu'elle soit certaine que sa psy ne viendrait pas me répéter quoi que ce soit. Et puis surtout j'ai insisté sur le fait que moi, de toute façon, je ne voulais pas savoir, que ça ne me regardait pas et que je ne questionnerait jamais sa psy sur ce qu'elles se disaient toutes les deux. Elle est devenue songeuse et n'a plus rien ajouté.

Nous sommes retournées voir sa psy, début janvier. A la fin, lorsqu'elle m'a ramenée ma puce, elle m'a dit qu'elle avait envisagé de faire le point mais que finalement on reprenait rendez-vous pour février. J. se met à parler, sa langue se délie et elle souhaite poursuivre. Je pense qu'il doit y avoir un lien avec le fait qu'elle se sente davantage en sécurité avec le droit de tout dire à sa psy.

La situation s'arrange un peu. Les soirs où elle a école le lendemain, elle a peur de ne pas arriver à s'endormir et d'être fatiguée à l'école, elle dort avec sa sœur. Les soirs sans école le lendemain, puisqu'elle peut dormir et n'a pas cette pression de devoir absolument avoir son quota de sommeil, elle dort seule dans sa chambre. La psy me dit que c'est un immense progrès. Par contre, J. a augmenté le nombre de peluches doudous, elle les glisse partout sous sa couette autour d'elle pour se sentir bien. Ça ne me dérange pas, à part le matin lorsque je fais son lit, je passe un peu plus de temps à aller à la pêche aux doudous mais ce n'est pas bien important par rapport à son bien-être.

Dimanche soir, elle m'a annoncé que c'était terminé, elle n'avait plus ses angoisses pour dormir et voulait dormir seule. C'était un peu précipité, elle n'a pas réussi à s'endormir. Lundi soir, sa sœur a dormi à côté d'elle. Petit à petit, le problème va s'atténuer, un peu comme lorsqu'on sort du cancer, on a du mal à croire que c'est terminé, il faut du temps pour revivre normalement, retrouver des préoccupations normales et sentir que le cancer prend de moins en moins de place. C'est un peu la même chose pour ma fille, il faut qu'elle sente que la mort ne gagne pas toujours, qu'elle refasse confiance à la vie. Il lui faut du temps.

Je sens la pré-adolescence faire son œuvre. Elle veut que je lui achète des shorty et non plus des culottes, elle accepte encore la marque Petit Bateau. Elle ne porte que des converses forcément, j'ai imposé un modèle en cuir pour l'hiver, plus épais que celles en toile. Elle n'aime que les couleurs sombres. J'ai fait un test dernièrement. Je suis tombée sur deux tee-shirt en solde, même modèle mais dans deux couleurs différentes, l'un était kaki avec un motif anis, l'autre, le même, était framboise avec un motif plus foncé. Comme elle est brune avec la peau mate, je lui ai souvent pris des couleurs vives, je trouve que ça lui va bien et ça lui convenait très bien avant. Là pour la première fois, j'ai eu un doute. J'ai acheté les deux puisque de toute façon ils me remboursent si j'en rapporte un. Je lui ai demandé ce qu'elle préférait et elle n'a pas hésité une seule seconde, le sombre. Adieu les couleurs...
Autre constatation, elle n'est pas particulièrement coquette, recherche avant tout ce qui est pratique pour être à l'aise dans ses mouvements comme elle est très sportive, très tonique. La salle de bain, la douche, la petite toilette du matin, elle n'y passe pas des heures comme sa maman ou sa petite sœur. Mais depuis quelques mois, elle passe de plus en plus de temps devant le miroir à se coiffer, ça atteint pas loin d'un quart d'heure actuellement. Ça m'amuse.
Ce qui m'amuse moins, ce sont ses demandes grandissantes de temps passé devant tout ce qui a un écran, tant pis, je maintiens des limites. Heureusement le sport prédomine encore. Et puis les fameuses remarques ado "C'est nul" "Je m'ennuie"... et la fameuse question "Quand est-ce que j'aurais un portable , tous les autres vont en avoir un en sixième".

Je trouve ça quand même bien jeune 9 ans pour devenir ado mais bon je pense que ce ne sont que des signes avant coureurs, le pire reste à venir...

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