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Top14 : Solidarité avec l’équipe de France, mon c.. !

Publié le 28 janvier 2011 par Lben

Chronique du vendredi 28 janvier 2011

29 des 30 joueurs sélectionnés par Marc Lièvremont étaient sur le pont, en ce milieu de semaine, pour la dernière journée de Top14, alors que le Tournoi démarre dans quelques jours et que ces derniers venaient de jouer, 5 jours plus tôt, des matchs de Coupe d’Europe qui, pour certains, étaient à très haute intensité. Autant dire que les entraîneurs de Top14 ne sont aucunement intéressés par le fait de protéger leurs joueurs pour les rendez-vous internationaux et se concentrent uniquement sur leurs propres résultats. Explications.

Stade Toulousain : le mauvais exemple absolu.

L’exemple quasiment caricatural de cette situation est le Stade Toulousain. D’une part, un match d’une extrême intensité, avec des conditions de jeu déplorables, terrain lourd et match à 14 pendant prêt de 50 minutes, contre les Wasps, dimanche dernier, et, de l’autre, le plus bel effectif du championnat avec tous les postes doublés voire triplés avec des joueurs internationaux. Qu’à fait Guy Novès ce jeudi soir ? Il a obligé Poitrenaud, Clerc, Médard, Jauzion, Skréla, Dusautoir et Servat à jouer une grande partie du match, voire sa totalité pour Poitrenaud ou Clerc. Pendant ce temps-là, le banc de touche ployait sous le poids des Heymans, Michalak, Delasau, Lamerat, Doussain, Bezy. Heureusement que les Montpellierains ont plié autour de l’heure de jeu permettant le remplacement d’une majorité de joueur avant la fin.

Est-ce qu’il faut faire pour autant le procès de Guy Novès ? Non. En tant que manager d’un club, il se soucie uniquement des résultats de son équipe, c’est normal, même si la prise de risque en termes de blessure de ses joueurs est, en ce moment, et au vu de ses comportements, importante. Ce qui est sûr, par contre, c’est que l’ensemble du rugby français n’est pas centré sur un seul et unique objectif, la Coupe du Monde. Rien de nouveau sous le soleil, pourrons dire les plus avertis. Oui, car tant que la saison mélangera les matchs de club et les matchs internationaux, il n’en sera pas autrement. Et non car depuis 2006, le rugby français avait annoncé certains efforts en la matière et que le fiasco de la Coupe du Monde 2007 était censé annoncer une prise de conscience de tout le rugby français.

La situation actuelle n’a jamais été pire. Autant Bernard Laporte, au début de son règne, avait tenté de mettre en place une politique de communication de la main tendue avec les clubs qui ressemblait au début de quelque chose. Autant, en 2006-2007, l’enjeu d’une Coupe du Monde en France avait obligé, au moins sur la forme, la plupart des managers à jouer le jeu. Autant, maintenant, mis à part un échange de bon procédé que l’on espère honnête au niveau médical et préparation physique, le lien entre le staff de l’équipe de France et les clubs semble inexistant. Et ce n’est pas le résultat du match contre l’Australie qui a certainement arrangé les choses.

Une mésentente qui arrange financièrement les joueurs et les pénalisent sportivement.

Il est évident que ce sont les joueurs qui sont, en termes de performance, les grands perdants. A se voir, ainsi, ballotté d’un match à un autre, avec l’obligation d’être performant tout le temps, sur une 40aine de matchs, ce qui est une aberration sportive, ils serrent les dents et, surtout, prient pour éviter la blessure. Car, c’est là le vrai problème. Comment ne pas se blesser gravement alors que tous les éléments sont réunis pour que cela arrive ?

Au niveau financier, par contre, la situation est idéale. Tant qu’il n’y a pas de véritable accord entre la fédération et les clubs, les joueurs peuvent cumuler les primes FFR à leur salaire club. Et c’est là où la Fédération et les clubs feraient mieux de regarder ce qui se fait chez nos voisins anglais. La fédération verse une compensation financière aux clubs pour l’utilisation des joueurs, ce qui revient à prendre en charge les revenus des joueurs pendant la période où ils sont avec l’équipe nationale. Du coup, même si ceux-ci perçoivent aussi des primes au résultat, l’accumulation des revenus est certainement moins importante proportionnellement qu’en France, où il n’y a pas d’entente. Cette situation, pourtant, aurait l’avantage de soulager un petit peu les clubs en termes de salaires, et donc de taxes associées, puisqu’ils n’auraient plus à payer leurs joueurs sur certaines parties de l’année. Et la fédération, même si elle aurait, du coup, des sommes plus importantes à payer aux clubs, pourrait concevoir une véritable stratégie de préparation à la performance. Je ne dis pas que je détienne la solution idéale, mais je constate que l’on a jamais vraiment essayé de la trouver et que, même la fédération, ne semble pas tellement intéressé par une équipe de France performante.

Le leitmotiv de la fédération est de dire que, tant qu’elle n’aura pas son propre stade, elle n’aura pas la capacité de financer les clubs pour avoir un droit de regard sur les joueurs. Je ne suis pas sûr que une fois le stade construit, si cela arrive un jour, vu le niveau d’endettement de la fédération à ce moment-là, il ne faille pas encore attendre une 20aine d’année avant que le retour sur investissement s’opère et que la FFR soit financièrement capable de proposer un contrat à une 30aine de joueurs. Et cela, bien sûr, sans prendre en compte les 10 ans de négociations avec la LNR et les clubs avant d’arriver à un accord.

Il parait difficile d’envisager qu’il y aura un jour un accord entre la LNR et la FFR au service des performances de l’équipe de France. Il semble bien que personne n’y ait vraiment intérêt, fédération, ligue et joueurs, et que, encore pour longtemps l’équipe de France se contente d’exploits à la petite semaine…

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