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Marre de la perfection !

Publié le 22 janvier 2008 par Véronique Bessard

Dans les tableaux de maître on voit parfois des formes rapidement esquissées, qui donnent presque une impression de maladresse mais qui, en fait, traduisent le génie des grands artistes à communiquer, non au travers d’une technique parfaitement maîtrisées mais au-delà de celle-ci, dans une véritable transmission d’émotion. En parfumerie il y a des parfums, (très nombreux), qui sont parfaitement exécutés, tout est en place, et la maîtrise de la technique est évidente et spectaculaire, mais malheureusement ces parfums ne transmettent rien. On ne sent derrière leurs faces parfaitement fardées que du vide. Il n’exprime rien si ce n'est un manque total de créativité et d’audace. Ce sont d’ailleurs généralement des copies de grands parfum ou pire un raccommodage olfactif de plusieurs grands succès. (Cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)

S’inspirer d’un grand parfum ou d’un style est tout à fait honorable, si on réinterprète le thème connu en y apportant sa touche personnelle et en créant ainsi, peut être un nouvel archétype. Ce fut le cas d’Arpège qui renouvela l’archétype du floral aldéhydé (N°5) en y exprimant une facette très fruitée. Il y a donc de belles interprétations dans chaque famille de parfum.

Mais le plus souvent, aujourd’hui, nous avons affaire à des clones, ou la technique est au rendez-vous et peut être admirée en tant que telle, mais ou l’émotion, est définitivement absente. C’est le cas de nombreuses nouveautés, qui sont tellement lisses et parfaites, polies, arrondies, limées et contrôlées qu’elle n’expriment plus rien. Un peu comme un visage travaillé par la chirurgie esthétique, aux proportions parfaites, beau, mais inhumain par son absence d’expression, et qui, au final, n’est plus qu’un masque effrayant.

Effrayant parce que dépourvu d’aspérités, de creux de bosses, de cicatrices, d’imperfections, de rides, qui traduisent ce que nous partageons tous, nous les êtres humains : les émotions. La beauté, quand elle touche au sublime, est une aspérité, une singularité sur laquelle notre regard ou notre souffle bute, et qui est capable de nous procurer un choc comparable à un coup de poing dans l’estomac. Elle n’y parvient vraiment que dans l’imperfection ou l’exagération, qui en cassant le consensus nous réveillent.


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