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Y a-t-il une saison pour faire des enfants ?

Publié le 31 janvier 2011 par Veille-Education

Tel est le titre du dernier numéro de Population et sociétés, publiée par l’INED.
Le sujet pourrait paraître anecdotique. Il est cependant révélateur des modalités contemporaines de l’accueil de la vie et de la nécessité d’agir pour sortir d’une vision partielle de la relation conjugale qui s’exprime dans le « couple plaisir ».

En effet, les auteurs notent que la saisonnalité des naissances s’est atténuée au XIXe et XXe siècles. Le pic des naissances s’est déplacé de mai à septembre pour arriver à une situation paradoxale où « le printemps rassemble à lui seul les trois-quarts des préférences [d'accouchement des femmes] et, à l’inverse, septembre qui est aujourd’hui le mois le plus fécond de l’année n’est cité que par 2 % des femmes ». Et les auteurs d’avancer que « ce « paradoxe de la saison de naissance » – il naît davantage d’enfants à une période où le moins de femmes souhaitent accoucher – pourrait s’expliquer par le fait que les couples ignorent qu’une grossesse ne s’obtient pas forcément dès le premier mois après l’arrêt de la contraception et qu’il leur faut souvent plusieurs mois pour concevoir ». Certains voudront sans doute voir aussi dans ce paradoxe des motivations plus pragmatiques liées à l’optimisation des congés parentaux.

Corollaire, particulièrement saisissant, de ce constat sur le pic de naissance en septembre, celui d’un pic de conceptions autour de la Saint-Sylvestre, phénomène qui, peut-on lire, « se retrouve également dans beaucoup d’autres pays » : « les conceptions donnant lieu à une naissance vivante sont presque deux fois plus nombreuses ce jour-là que tout autre jour de l’année ». On ne pourra que donner crédit à l’explication avancée suivant laquelle à cette date, « les couples cherchant à concevoir … sont alors probablement plus nombreux à être réunis ». Les auteurs ajoutent à ces conditions saisonnières un autre trait, semble-t-il aussi saisonnier, mais bien plus dramatique dans ses effets, « une moindre vigilance contraceptive pour les autres. Le nombre d’IVG pour des grossesses démarrées ce jour-là est en effet trois fois supérieur à celui d’un jour normal ». Cette baisse de vigilance qui concernerait l’ensemble des moyens contraceptifs.

Que conclure de cette étude ? Tout d’abord le lien existant entre contraception et avortement : la diffusion de l’une, ne fait pas régresser l’autre. Ensuite, cela amène à se poser la question de l’ouverture à la vie dans le cadre d’une sexualité conçue et organisée autour du plaisir.

Pour les AFC, il y a là une motivation supplémentaire à développer des actions dans le domaine de l’éducation affective et sexuelle pour rappeler que l’amour est une relation qui permet de se réaliser mutuellement en totalité. Il vient aussi mettre en évidence qu’aimer doit engager toute la personne et que le bienfait de l’amour est l’épanouissement à la fois des sentiments, de la psychologie, de l’intelligence, en même temps que du corps.
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