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La France remplit son quota de ridicule

Publié le 22 janvier 2008 par Nico2312
La France remplit son quota de ridiculeC’est un peu l’illustration de l’effet papillon : quand Nicolas Sarkozy joue les populistes démagos devant les pêcheurs de Boulogne-sur-Mer en attaquant bille en tête les quotas de pêche (que la France a accepté il y à peine un mois), son ministre de l’Agriculture et de la Pêche se fait souffler dans les bronches à Bruxelles.
C’est peu de dire que Michel Barnier, ancien commissaire européen de son état, paie "cash", comme dirait sa collègue Fadela Amara, la dernière rodomontade anti-bruxelloise du chef l’Etat. Alors que Nicolas Sarkozy lançait, en dépit du bon sens et du droit européen : "la France va présider l'Union Européenne du 1er juillet au 31 décembre, c'est une opportunité pour sortir de l'affaire des quotas pour apporter une réponse beaucoup plus souple", le ministre allemand de l’Agriculture, Horst Seehofer, a cru bon de repréciser qu’"à terme, ne pas avoir de quotas ne sert pas les pêcheurs si, dans le même temps, ils n'ont plus de poissons", tandis que le commissaire européen en charge de la Pêche, Joe Borg, rappelle que "les quotas sont un élément essentiel de la politique commune de la pêche". Quant au ministre Slovène de la Pêche, dont le pays préside actuellement l’Union européenne, il explique que "l’objectif de l’UE est d'avoir une activité de pêche durable et les quotas sont l'un des instruments dont nous avons besoin".
Pour sa défense Michel Barnier s’est senti obligé d’affirmer que contrairement aux apparences la France a "surtout le souci de respecter cette présidence, qui est très active, que nous devons accompagner, qui doit réussir. Personne ne doit s'inquiéter que la France soit de retour, avec son tempérament, et le dynamisme de son nouveau président. C'est le contraire qui serait préoccupant". Une précision loin d’être superflue à défaut d’être sincère… Après quoi, au prix d'un grand écart digne d'une gymnaste de l'ex-bloc de l'Est, il a ni plus ni moins désavoué le président de la République en assurant que: "la France n'entend pas préconiser un abandon de ce système. Elle souhaite toutefois engager une réflexion pour sortir des difficultés actuelles de gestion des quotas et améliorer ce système en corrigeant certaines de ses faiblesses".
Pas de doute, comme le disait Nicolas Sarkozy le soir de son élection, "la France est de retour en Europe". Il avait simplement oublié de préciser que ce retour serait prétentieux, déplacé (un peu à son image) et qu’il continuerait de couvrir le pays de ridicule…

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