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Braque, Chagall, Mirò, Picasso dans un hôtel à Crans-Montana

Publié le 01 février 2011 par Danielle
Joan Miro L'enfance d'Ubu litho. 1975 A Crans-Montana, l’art ne s’expose pas seulement dans les galeries. Joël Barès le démontre, lui qui est venu de Paris pour organiser son accrochage dans un hôtel. Explications d'un phénomène de plus en plus répandu, au travers de l’exposition «Sélection d’œuvres sur papier». Les lithographies et gravures originales de Braque, Chagall, Mirò, Picasso sont à voir au Guarda Golf jusqu’au 15 mars, en compagnie experte du galeriste, qui n'économise pas son temps avec les visiteurs. 
Récemment, Le Nouvelliste montrait la très grande couverture de la station par les galeries d’art (il y en a huit actuellement à Crans-Montana). Si l’art profite de ces vitrines de luxe, il s’expose également ailleurs à Crans-Montana et ce phénomène prend de l’ampleur.
Décloisonner pour rencontrer différemment
Joël Barès à qui appartiennent la majorité des œuvres exposées et commissaire de l’exposition:
«Notre idée de départ était de montrer ces pièces de collection en dehors du contexte traditionnel d'une galerie, en somme de "délocaliser" dans un lieu inattendu et de les faire connaître à un nouveau public» précise d’emblée».
Marc Chagall Le po?te litho. 1966

Propriétaire d’une galerie spécialisée dans la vente de lithographies et de gravures, au cœur de Saint-Germain-des Prés à Paris, ce professionnel estime que l’exposition dans des lieux moins spécialisés que les galeries correspond à une démarche réfléchie qui tend à rencontrer un public différend. «Il faut toutefois pouvoir compter avec des lieux adaptés techniquement», que ce soit en espace ou en lumière.  A noter  que le choix des œuvres et des supports exposés n’est pas anodin non plus:
«Les lithographies et gravures originales de Braque, Chagall, Mirò, Picasso, permettent justement la connaissance, l'appréciation et l'achat éventuel, le prix des tableaux (de ces mêmes artistes) étant inaccessible.»

Le galeriste parisien explique également que la vente est aussi le but d’une telle exposition. Pour ce professionnel, il est toutefois trop tôt pour savoir si le public, touristique et résident de la station, est facile à convaincre. Pour lui le client n’est pas forcément plus facile à toucher qu’à Paris «même s’il est en vacances et décontracté!» toutefois le nombre de galeries en station «est sans doute un signe!»
Des rencontres clés et l’amour de la station
Venir de Paris pour exposer dans un hôtel de Crans-Montana, ce n’est certes pas banal, mais c’est tout d’abord une histoire de rencontre et d’amour de la station. Après avoir loué un appartement de vacances pendant une année, Joël Barès et son épouse ont eu envie d’exercer leur activité dans notre station et d’y trouver un lieu d’exposition. 1986 Au cours d’une discussion entre amis, le nom des Felli est apparu et la machine a pu démarrer. Une rencontre avec les propriétaires du Guarda Golf s’est organisée durant le mois de novembre, durant laquelle l’alchimie s’est tout de suite créée. En à peine un mois, l’exposition est organisée, les œuvres encadrées et accrochées et le vernissage programmé.
Un projet hôtelier avec un supplément d’âme
Dès le début du projet hôtelier Guarda Golf, Nati et Giancarlo Felli désiraient créer un espace rempli d’une atmosphère spécifique. La culture et l’art faisant partie de leur univers, c’est naturellement que l’hôtel allait hériter de décorations sélectionnées et vibrer au rythme d’événements culturels.
«Nous avions tout de suite imaginé notre hôtel comme un endroit de vie, où l’art et la culture feraient partie de la vie quotidienne, explique Nati, mais il était indispensable d’avoir une certaine harmonie. C’est pourquoi nous avions dès le départ conçu le projet avec une décoration globale et gardé une salle adaptée pour des expositions.»

Vue de l'exposition

L’intérieur du Guarda Golf comporte de nombreuses œuvres d’art issues de la collection privée des propriétaires, créant dans tout l’hôtel une atmosphère particulière et unique. La salle de séminaires et d’expositions permet de son côté un accrochage de qualité et une vraie mise en valeur des expositions temporaires, dans un lieu adapté.
«Je ne voulais pas faire de l’ensemble de l’hôtel une galerie qui lui aurait fait perdre son âme.»

La séparation des espaces exige une démarche de la part du visiteur ou du client. Il fait ainsi le choix de visiter l’exposition temporaire et prend le temps d’admirer. Il achète aussi parfois, comme récemment un client de Hong Kong.
Un espace prisé
De fin novembre à la mi-décembre, ce ne sont pas moins de dix artistes ou galeries qui ont contacté l’hôtel pour monter une exposition. Parmi eux, il y a des autodidactes, aussi bien que des professionnels de renom.
«Nous avons l’embarras du choix, mais désirons garantir une certaine qualité. Nous voulons que l’exposition s’inscrive avec élégance dans le standing et la vision de l’hôtel.»
Expo Nati considère que pour l’exposant il y a un véritable intérêt, car dans un hôtel, il y a parfois plus de passage, plus de temps à disposition du client, et plus d’unité dans l’exposition par rapport à l’offre d’une galerie. Une exposition apporte enfin une activité supplémentaire au Guarda Golf, une marque de fabrique en quelque sorte. «Nous le communiquons aussi à la vente», dit encore Nati, ainsi l’hôtel n’est plus simplement un lieu de séjour, mais un vecteur d’expériences. L’art s’y décline d’ailleurs sous d’autres formes, puisque des ateliers culinaires et notamment de fabrication de chocolat ont également été mis sur pied.
Une exposition de grande qualité
En ce moment, c’est donc Joël Barès qui occupe la salle réservée à l’étage inférieur de l’hôtel. La visite de l’exposition est assurée par le commissaire et/ou son épouse puisqu’ils sont présents chaque jour. Ces deux spécialistes ont à cœur de transmettre leur passion et leur connaissance étendue de l’art.
xHenry Moore Reclining figure back eau-forte1976  no 424

Les œuvres exposées sont toutes des lithographies d’artistes mondialement connus, allant de Miro à Picasso, en passant par Chagall et Giacometti. Des œuvres moins attendues de Le Corbusier, ou de David Lynch, par exemple, ajoutent une touche surprenante et magnifique à l’ensemble. Deux sculptures en bronze d’André Masson font également partie de la collection présentée. Il faut encore ajouter, comme une dernière invitation à la découverte, que certaines œuvres n’avaient encore jamais été exposées en public.
L’exposition dure jusqu’au 15 mars et est ouverte au public de 16h à 20h tous les jours, en présence des organisateurs.

Joan Miro L'enfance d'Ubu litho.1975

Merci à Dominique pour l'aide à la réalisation de ce billet.


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