-Jean Luc Mélenchon-La candidature :
Après avoir annoncé sa candidature à la prochaine présidentielle sur RMC le vendredi 21 Janvier,Jean-luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, va devoir faire approuver sa proposition à l’ensemble du Front de Gauche.
La course à la présidentielle n’est, en effet, pas sans obstacle pour l’ex-socialiste. Certes, la Gauche Unitaire de Christian Piquet n’est pas contre cette éventualité. Cependant, du côté communiste, l’appui à sa candidature est plus problématique. Il lui faudra pourtant convaincre ces camarades communistes pour conserver l'étiquette « Front de Gauche ».
Sa candidature fût, dans un premier temps, approuvé par la majorité des délégués de son parti (hormis 3 abstentions), qui se tenaient en congrès le week-end dernier. Lors de celui-ci, il fît part des grandes lignes de son programme telles que la sortie de l’Otan, une planification écologique, l’avènement d’une VIème République, le retrait des troupes en Afghanistan ou encore la sortie du Traité de Lisbonne et de « sa concurrence libre et non-faussée ». L’ancien sénateur de l’Essone a également appelé les français à « abattre notre propre oligarchie, la bande du Fouquet’s qui est l’ennemi commun de notre peuple »,a rendu un hommage au peuple Tunisien. Dominique Strauss-Kahn était également dans la ligne de mir de Jean-Luc Mélenchon. Le patron du Fond Monétaire International représente, à ses yeux, la ligne libérale de part sa politique qui « affament les peuples » et conduit la gauche à sa perte. Ainsi, avec un peu plus de 5% d’intentions de vote et 27% d’opinion favorable, Jean-luc Mélenchon se propose d’être le candidat de la « révolution citoyenne », concept qu’il définit dans son désormais best-seller « Qu’ils s’en aillent tous ! Vite, la révolution citoyenne. »
Du Front de Gauche...
Dans un deuxième temps, Jean-luc Mélenchon doit obtenir le soutien du PCF. Mais suite à l'appel de candidature lancé le 7 Janvier par Pierre Laurent, de nombreuses voix s'élèvent pour proposer une candidature alternative. André Chassaigne était le premier à se lancer.Ce dernier n'est pas contre la pluralité et avoue que le candidat peut ne pas être communiste. Mais, pour André Gerrin et Maxime Gremetz, craignant qu'un communiste ne soit pas représenté lors de la prochaine présidentielle, la candidature de Mélenchon n'est pas gagnée d'avance.
Ainsi les militants communistes vont devoir plancher sur la question les 16,17 et 18 Juin prochains. Jean-Luc Mélenchon, pour sa part, assure être confiant et propose désormais sur son blog une liste d'appui à sa candidature.
...à l’extrême gauche :
Au-delà de la critique du Parti Socialiste, Jean Luc Mélenchon se doit également de faire le rassemblement de ce qu’il appelle souvent « l’autre gauche », c'est-à-dire une gauche anti-libérale voir anti-capitaliste. A ce titre, il ne ferme la porte à personne à sa gauche, notamment Olivier Besancenot, porte parole du Nouveau Parti Anticapitaliste. Il faut dire que les militants anti-capitalistes ont pour certains rejoint les rangs du Front de Gauche, croyant plus à l’union de celle-ci qu’à une révolution « classique » (c'est-à-dire différente de la révolution citoyenne que propose Jean Luc Mélenchon). De même, des alliances électorales ont déjà eu lieu entre le NPA et le Front de Gauche lors des élections régionales de 2010. Des rencontres avaient déjà eu lieu avec les anticapitalistes après les européennes de 2009 mais s’étaient soldées par un échec quant à l’intégration du NPA dans le Front de Gauche. La porte reste ouverte à Besancenot qui semble vouloir la refermer habilement par ses déclarations à la candidature du fondateur du Parti de Gauche. En effet, il dénonce le fait de se présenter avant de parler des programmes et trouve que Jean Luc Mélenchon a une position trop ambiguë face au Parti Socialiste. On pourrait donc dire que Monsieur Mélenchon est trop dans le « système » pour un Monsieur Besancenot plus fidèle à la révolution, et pourtant si actif à chaque élection. Il souligne aussi le fait que Jean Luc Mélenchon a participé à des gouvernements de gauche qui ont privatisé, à la gauche plurielle et il dit affirme que la gauche « n’a pas besoin d’un sauveur suprême ». Il souhaiterait donc parler du programme avant de parler d’union.
La stratégie :
Face au Parti Socialiste, Jean Luc Mélenchon est pourtant sans ambiguïté aucune : il fustige la ligne du Parti et d’une bonne partie des éléphants (Emmanuel Valls sur les 35 heures, Dominique Strauss Kahn sur sa politique au FMI). Il considère que le Parti Socialiste a trop dévié du socialisme pour aller vers de la social-démocratie et du social-libéralisme.
La stratégie de Jean Luc Mélenchon s’inspire d’une expérience déjà vécue en Allemagne : celle du parti Die Linke d’Oskar Lafontaine. Jean Luc Mélenchon espère prendre de l’importance pour dépasser le Parti Socialiste et ensuite, négocier un gouvernement avec eux, afin de battre la droite lors des élections présidentielles. Cette stratégie est ambitieuse, surtout que bien souvent, en Amérique Latine notamment, les partis socio-démocrates ont préférés appeler à voter à droite lors des seconds tours où l’autre gauche était présente. De même lors de l’élection d’Angela Merkel à la chancellerie allemande en 2005 : Gerard Shröder et le SPD Allemand ont perdu uniquement parce qu’ils refusaient de rallier Die Linke. Mais si la stratégie de Jean Luc Mélenchon est cohérente, elle semble pour l’instant prendre le même chemin que précédemment puisqu’à chaque fois qu’il demande si les socialistes se désisteront pour lui dans un éventuel second tour, ceux-ci ne lui répondent pas.
Le « style Mélenchon »
Jean Luc Mélenchon est devenu, depuis la fondation du Parti de Gauche et la création du Front de Gauche un homme politique de plus en plus important et influent dans l’échiquier politique français. Celui-ci est fréquemment invité dans les médias. Il l’a notamment été à Vivement Dimanche, ce qui constitue une sorte de consécration médiatique. Il a pourtant un style relativement atypique : il cultive une image populiste d’homme soucieux du peuple, fustigeant les élites et les médias, ayant même des démêlés avec certains journalistes, le dernier en date étant celui avec Nicolas Demorand sur Europe 1 le 6 janvier. Il a un phrasé et une façonde s’exprimer très franche, aime briser les tabous politiques (comme celui sur la loi de 1973 interdisant à la banque de France de prêter de l’argent à l’état).
Ce style lui a valu d’abord d’être élu révélation politique de l’année par le Trombinoscope, pour ses apparitions, ses boutades, ses prises de positions…Les médias relayent donc beaucoup le style Mélenchon, qu’ils participent à entretenir. Mais cela lui a valu également les foudres de certains hommes politiques, le traitant de populiste, voir de démagogue pire que le Front National, ou tout du moins chassant sur ses terres. Une caricature récente de Plantu a d’ailleurs agacé le personnage, comparé à Marine Le Pen sous le titre « La montée des populistes ».
Conclusion :
Au final, Jean Luc Mélenchon est un candidat sérieux pour 2012. Si son style est décalé par rapport à la plupart des hommes politiques, il séduit néanmoins de plus en plus de gens, notamment des intellectuels comme le philosophe Michel Onfray. Il a une stratégie ambitieuse qui doit encore être aboutie par des accords avec l’extrême gauche, le Front de Gauche. L’inconnue principale reste le Parti Socialiste.
Nous vous demandons ce que vous pensez de cet homme politique en devenir, de son style, de ses idées…
Sources :
Libération
Le Monde
http://www.youtube.com/watch?v=ImNySNRkd3c&feature=player_embedded
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/melenchon-elu-revelation-politique-29090
http://www.lebuzzquotidien.com/2011/01/clash-demorand-melenchon.html
Clément Boban et Vincent Decombe.
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble