21 - Adele

Adele, la chanteuse Galloise, est présente partout en ce moment tellement on attendait un successeur à 19, son premier album sorti il y a de ça 2 ans déjà et qui avait connu un succès mondial incontestable (2,8 millions d'albums vendus environ à la fin janvier 2011). C'est donc avec un logiquement mais sobrement intitulé 21 que la jeune artiste vient tenter le périlleux exercice du second album.
Tout commence plutôt bien dans cet opus avec Rolling In The Deep, premier extrait qui connaît un bon démarrage dans de nombreux pays européens, et notamment en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie ou encore en Belgique où il a atteint la première place des charts. Et il faut dire que le titre est très efficace. Le mariage de sa voix avec des textes très personnels où l'on peut néanmoins aisément s'identifier fontionne (on a tous connu quelqu'un avec qui on s'est dit qu'on aurait pu tout avoir, non?). Le tout est accompagné de percussions dynamiques, d'une bonne ligne de basse rythmée par des claquements de main et des chœurs rappelant parfois des gospels américains. Bref, un des plus gros blockbusters de la pop de ce début d'année.
Et le début de l'album promet d'autres tubes en ce genre. Même si les producteurs sont différents (Paul Epworth, Ryan Tedder, Jim Abbiss, Rick Rubin, Fraser T Smith), les titres s'enchaînent avec efficacité et surtout avec un certain fil conducteur (les fameux chœurs et clappements de main par exemple). Ce qui est rare quand la liste des gens travaillant sur un opus est aussi longue qu'une liste de courses. Rumor Has It ferait un excellent second single avec sa boucle vocale entêtante et son break touchant directement le cœur.
Après ces 2 tubes en puissance, la voix d'Adele se lance dans des ballades plus douces et plus sentimentales à l'image de Turning Tables, ou Don't You Remember dont les sonorités country rappellent vaguement -le Dieu du genre- Johnny Cash.
Set Fire to The Rain est également un des points forts de l'album avec une instrumentation dévastatrice grâce notamment à un refrain puissant.
Ensuite, bizarrement, ce qui avait fait la force du début de l'album renverse la tendance. Certains morceaux s'avèrent être un peu plus ennuyeux car sans doute trop prévisibles. He Won't Go pourrait encore s'en sortir si ne suivait pas le sur-dramatique Take It All. I'll Be Waiting est un intéressant essai blues mais les histoires de coeurs brisés et d'amour finissent mal en général comme dirait l'autre. Ainsi l'album se termine sur une touche plus plate, trop routinière à l'image de One and Only où Adele pousse sa voix sur une musique qui sent le déjà vu et qui n'emporte pas vraiment.
Reste néanmoins deux bonnes surprises à la fin. Tout d'abord, cette reprise improbable de Lovesong de The Cure à la sauce Nouvelle Vague. Évidemment, le morceau est suffisamment différent de l'original pour que l'effet fonctionne, et même à vrai dire, il n'est pas évident de reconnaître la reprise dès la première écoute. Puis, Someone Like You est incontestablement un merveilleux titre, un simple piano voix mais qui a déjà tout d'un classique pour la jeune chanteuse C'est sans doute un des morceaux les plus impressionnants de l'album. L'effet frissonnant est garanti.
Pour conclure, Adele s'en sort remarquablement bien pour ce test. Là où d'autres chanteuses Anglaises ont eu beaucoup moins de chance -sans citer le canard Duffy-, elle arrive à nous offrir un album vrai, honnête et personnel comportant à la fois des titres qualibrés pour devenir des tubes pop et des ballades prenantes plus intimistes. Le tout perd un peu de force à cause d'un relatif manque de prise de risque mais tenter n'est pas toujours chose aisée pour un second album. Et quand on sait que la chanteuse n'a seulement que 21 ans, le résultat impressionne déjà pas mal.
80/100