Magazine Conso

L’Herbe Rouge, la fibre ‘naturo-casual’ éthique et verte…

Publié le 02 février 2011 par Carocahors

L’Herbe Rouge, la fibre ‘naturo-casual’ éthique et verte…

Fondée en 2008, l’Herbe Rouge compte parmi les marques de mode éthique, qui ont germé ces dernières années. Et pour cette griffe, qui puise son concept et son originalité au cœur de la nature, le style prend et continue sa poussée…

Nous avons rencontré au salon Who’s Next, son fondateur, Thibaud Decroo, un néo rural, qui a pris le temps de nous expliquer toute la démarche de sa marque et de ses collections. Ouvert et transparent, Thibaud reflète les valeurs principales de son entreprise.

A l’origine. Première question qui nous vient à l’esprit quand on commence à échanger avec un acteur de la mode éthique : pourquoi ce projet solidaire ?

Tout d’abord, parce qu’il est issu de la génération des chocs pétroliers, et en se retrouvant face à une nouvelle crise économique en 2008, il pense que « tout le système qui régit notre planète doit être pensé différemment aujourd’hui », nous confia-t-il. Et puis, parce qu’il a travaillé pendant 15 ans dans l’univers de la mode et du PAP, où il a pris connaissance des conditions de travail des ouvriers, il a eu envie de travailler d’une manière différente, plus respectueuse de tout un chacun, à commencer par les Hommes et la Nature.

L’Herbe Rouge, la fibre ‘naturo-casual’ éthique et verte…

Le fondateur de la marque, originaire du Nord, et immergé dès son enfance dans l’univers de la mode, vit au cœur de la campagne normande, une grande source d’inspiration. Il s’est associé avec un ami de longue date puis deux femmes sont venues rejoindre l’aventure pour apporter leur touche féminine à la marque, « ainsi que leurs compétences métier, importantes dans la mode ! » rajoute Thibaud.  La particularité de l’Herbe Rouge, c’est d’être une entreprise constituée de professionnels aguerris de la mode qui partagent des valeurs…

L’Herbe Rouge, la fibre ‘naturo-casual’ éthique et verte…

Le concept. ART IS NATURE. La beauté de la Nature est source d’inspiration pour l’esprit. L’Art nous éclaire les réalités, remonte jusqu’à la source de la Nature. Nous créons une mode urbaine et poétique, au design contemporain où la vraie esthétique concilie beauté, qualité, éthique avec des prix justes et accessibles. Dixit le créateur.

La démarche. Bio et équitable. « Nous travaillons selon un axe Europe/Afrique », commence Thibaud. Ainsi, l’enseigne articule son activité entre l’Italie, la France, la Tunisie, le Mali, le Burkina Faso et Madagascar.

« J’ai choisi de travailler avec du coton bio africain car aujourd’hui peu d’acteurs l’utilisent. Le coton compte beaucoup pour le déploiement de leur activité économique » témoigne le quarantenaire. Il s’est appuyé sur le réseau d’une ONG suisse, Helvetas qui contribue à améliorer les conditions de vie des communautés défavorisées, surtout en milieu rural en Afrique, où il s’approvisionne en matières bio. « Nous souhaitons avant tout travailler avec des artisans défavorisés. Mais du fait de l’absence de structure disponible sur place, en Afrique de l’Ouest, nous ne pouvons pas effectuer tout notre travail d’approvisionnement et de confection, là-bas. C’est pourquoi nos collections viennent également d’Europe ».

Le choix des partenaires se fait selon l’identification d’aspects environnementaux, bien-sûr, mais aussi pour leurs valeurs humaines et des critères sociaux. « Par exemple, à Madagascar, les ateliers qui s’occupent du tricotage des mailles, mènent plusieurs actions pour l’environnement comme le retraitement des eaux usées. ». La démarche de l’Herbe Rouge s’inscrit dans une approche de commerce équitable. Parmi les actions sociales, on compte l’assurance santé et retraite, un salaire plus élevé que le smic, un médecin disponible sur les lieux du travail, une fois par semaine, et un repas offert le midi. « Ce repas revêt une grande importance car les africains ont tendance à économiser leurs revenus pour subvenir aux besoins de leur famille, se privant ainsi de repas au quotidien » insiste Thibaud.

Le style L’Herbe Rouge entend répondre aux envies et aux aspirations du consommateur sensible à la mode et aux enjeux de notre société. Les collections s’adressent à une clientèle transgénérationnelle avec comme cœur de cible les 30-50 ans, plutôt urbains, ou néo-ruraux.

L’Herbe Rouge, la fibre ‘naturo-casual’ éthique et verte…

Mais ce sont aussi des collections créatives qui reflètent une mode contemporaine de qualité, qui s’adapte au mode de vie moderne. En effet, la griffe joue beaucoup sur l’envers du vêtement (dans les deux sens du terme), puisque certaines robes ou pulls sont à double face (au cas où vous n’auriez pas compris, le devant devient le derrière et vive versa). Les jeans sont, par exemple, confectionnés sur l’envers de la matière, laissant ainsi entrevoir un revers de couleur différente.

Mais le style en clair, c’est quoi ? « Classique et chic, décalé et détourné, casual urbain en somme ! C’est pour les artistes alternatifs ou les traditionnels élégants, c’est la cool design attitude, ou le cool à la française » rigole Thibaud. Un peu comme Thibaud quoi…

Collection. Des collections qui innovent. Pantalons, jupes, robes, top, chemisiers, maille. Bref tout y est, avec des matières innovantes, issues de l’agriculture bio. Des traitements et composants qui suivent les meilleures normes écologiques.

L’Herbe Rouge, la fibre ‘naturo-casual’ éthique et verte…

La fibre. Des matières douces. On a touché et c’est grandement vrai !!! Teintures & encres certifiées GOTS. Des boutons en corne ou en nacre. Une finition parfaite, avec des coutures au niveau des ourlets et braguettes. Qualité des matières en plus de l’aspect bio.

Des matières moins usuelles avec par exemple, du lin bio en maille. « C’est rarement utilisé,  il y a, à peine, 200 hectares cultivés en Europe, principalement en Hollande (dont 3 en France), mais c’est propre en terme de procédé environnemental, plus que le coton bio, même »,  ajoute Thibaud. De la laine alpaga bio. « On privilégie le choix des matières les moins polluantes et tout ce qui émane de l’agriculture paysanne. Je ne suis pas fan de la viscose de bambou, très polluante ou encore du soja, cette culture nécessaire pour nourrir, et qui ne repartit pas bien les richesses. Nous ne les utilisons pas, tout simplement, car nous sommes des éco-concepteurs aguerris ! » nous renseigne Thibaud. Et des labels éthiques, Fair Trade, Eko, Gots, Icea, Ecocert, Control Union, etc.

La particularité de la griffe. Le recyclage. Elle redonne vie aux anciens vêtements. En effet, la maison utilise du fil recyclé, issu de la récupération d’anciens vêtements collectés par des organismes sociaux comme Emmaüs. L’impression numérique sans colorant. Le bio lavage. Les étiquettes. En plus d’expliquer brièvement la démarche de la marque (français/anglais), un petit sachet de graines accompagné de son mode d’emploi vous est offert. « L’objectif est de faire des bombes végétales (selon le principe de la guérilla végétale) pour sensibiliser et amener de la biodiversité dans la ville » nous confit Thibaud. « 100 000m2 de verdure devraient pousser cet été 2011 si tout le monde joue le jeu », renchérit le créateur.

Objectif de la marque. « L’Herbe rouge a pour ambition de concurrencer les marques généralistes et sensibiliser au DD », conclue l’entrepreneur.

Le prix. Toujours un excellent rapport qualité/prix. Il faut compter entre 80 et 100 euros pour un jean. C’est d’ailleurs un des points marquant et original de leur approche ! Ce que nous confirme notre social entrepreneur, avec lequel nous discutons maintenant depuis une bonne heure, « Nous voulons vraiment proposer des produits de grande qualité à prix accessibles, qui correspondent à la demande du consommateur, qui ne veut plus payer l’enrobage du produit (comprendre le marketing) mais revenir à sa valeur intrinsèque (style, qualité, confort, durée de vie…). Par exemple pour nos jeans, la matière (le denim), fabriquée en Italie,  en plus d’être en coton biologique et teinte dans les normes écologiques les plus élevées, est l’une des plus qualitatives au monde. Elle coûte 2 fois plus cher en moyenne que celle utilisée par les grandes marques de jeans comme Diesel, Levi’s, Lee cooper, etc. Les finitions de nos jeans sont particulièrement soignée, regardez l’intérieur d’un jean pour voir sa qualité ! Les passants de ceinture de nos jeans sont pris dans la ceinture même, évitant ainsi le côté inesthétique du  tissu qui dépasse. Un biais de propreté est systématiquement posé sur les coutures d’extérieur de jambe ainsi qu’en bordure de braguette. Cela évite aux coutures de s’user en boulochant. Les coutures à l’intérieur du jeans sont assemblées avec des machines dites « à bras déportés » plutôt que des surjeteuses pour plus de robustesse. »

Elancé dans ses propos, il continue, « Allez trouver un jean de cette qualité à ce prix ! Nous prônons à un véritable partage de la valeur ajoutée entre nos partenaires pour la fabrication, nos consommateurs, nos revendeurs, nos financiers et nous mêmes…Et cette approche est de plus partagée par les gens…que j’appelle les SMART PEOPLE.  Ce qui les distingue ce n’est pas leur niveau social ou d’origine, mais leur niveau de conscience et de responsabilité, leur envies d’être des gens biens, en harmonie avec les autres et la planète, avec leurs défauts et qualités !

Il poursuit et finit par conclure « A l’Herbe Rouge, on se nourrit de ces échanges et rencontres et ce qui nous intéresse c’est aussi dépasser les apparences, les préjugés et avoir un regard neuf sur ce qui nous entoure, s’interroger sur le pourquoi de chacun de nos actes ! »

On remercie énormément Thibaud pour nous avoir fait partager sa passion pour la mode éthique, ses connaissances dans le domaine, ainsi que son caractère engagé qui ne fait pas l’ombre d’un doute ! Bonne continuation Thibaud…

Retrouvez les points de vente ici. L’Herbe Rouge est actuellement présente aux ventes privées responsables.



Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Carocahors 939 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte