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Une glace avec... Cédric Custosse

Publié le 02 février 2011 par Guillemette
Il est l'un des Dragons les plus anciens malgré son jeune âge. A 21 ans, Cédric Custosse a déjà un palmarès à en faire pâlir plus d'un. Retour sur l'itinéraire d'un joueur "made" in Rouen.

Guillemette Flamein : comment êtes-vous arrivé à Rouen ?
Cédric Custosse :
je suis venu à l'âge de 13 ans pour le sport-études et pour jouer au hockey dans un club de meilleur niveau qu'à Paris. Bien sûr, il y avait Viry, mais ce n'est pas Rouen !
G. F : que vous ont apporté ces années de hockey mineur ?
C. C. : cela fait déjà 8 saisons que je suis ici... (rires). C'est toute mon adolescence... J'ai mûri plus vite que les gens de mon âge. A 15 ans, j'avais déjà un appart', je devais me gérer. J'ai joué avec beaucoup de joueurs différents, voyagé énormément dans toute l'Europe, au Canada. J'ai grandi au sein d'un club qui inculque très jeune la culture de la gagne. il n'y a qu'à Rouen que je pouvais faire ça.
G. F. : vous intégrez l'effectif pro en début de saison 2007/2008. Comment le passage s'est-il effectué ?
C.C. : je revenais de blessure à l'épaule quand Alain Vogin m'a contacté. Il m'a demandé de faire de bonnes finales cadets et juniors, ce que j'ai fait, et j'ai pu participer au camp d'entraînement l'été. Le départ de Kevin Igier m'a permis de devenir le 7e défenseur. J'étais sur la 4e ligne, je participais à tous les entraînements et faisais quelques présences. Et on a gagné le titre.
G. F. : vous signez à nouveau la saison suivante, sauf que vous ne montez jamais sur la glace...
C. C. : j'avais en effet signé en tant que 6e défenseur, mais ça ne s'est pas bien passé car je ne jouais pas. C'était dur à vivre du banc. Non seulement on ne me laissait pas ma chance et en plus, le club n'avait pas les résultats escomptés. Parallèlement à ça, je venais d'avoir mon bac et commençais mon BTS assurances. A la fin de la saison, j'avais le choix entre partir sans réellement connaître mon niveau ou rester et entreprendre ma 2e année de BTS. J'ai choisi cette option-là.
G. F. : Rodolphe Garnier et Christian Pouget arrivent à la tête des Dragons en 2009. Dans quelle optique reprenez-vous la saison ?
C. C. : je me suis dit que je repartais à zéro. Je ne voulais pas brûler les étapes. Je me suis fait à l'idée d'être le 7e défenseur, j'ai décidé de prendre ce qu'on me donnait et d'apprendre d'autres façons de travailler avec de nouveaux coaches. L'idée était aussi d'obtenir mon BTS et de disputer encore un challenge supplémentaire avec l'équipe junior. On a à nouveau gagné la coupe magnus, la coupe de la Ligue et on a fait la finale à Bercy. Un bonheur ! Et j'ai eu mon BTS !
G. F. : Rodolphe Garnier est toujours à la tête de l'équipe et cette saison encore, vous êtes le 7e entraîneur...
C. C. : des clubs de D1 m'ont contacté. J'avais mon BTS, mais j'avais vécu une grosse déception en junior. Cette saison, il y avait la coupe d'Europe, le titre à défendre à nouveau. Je savais qu'en signant, je serais encore le 7e défenseur. Mais il y a aussi à côté la D2 et l'équipe junior. Il est impoortant pour moi de prendre du temps de glace et lorsque l'on regarde bien, je suis sur le banc le mardi, le samedi et le dimanche. Je n'ai pas envie de partir de Rouen, ville à laquelle je suis très attaché, sans avoir fait mes preuves ! Depuis le début de la saison, j'ai pu me montrer un peu plus. Je sens que je progresse, les autres joueurs me considèrent comme un gars de l'équipe à part entière du fait aussi de l'ancienneté (rires) !
G. F. : il n'est jamais facile de remplacer quelqu'un au pied levé. Comment gérez-vous les articulations avec les autres défenseurs ?
C. C. : par rapport aux saisons précédentes, j'arrive à définir clairement mon rôle. Je reçois aussi davantage de conseils de la part du coach et des autres joueurs. Je suis un joueur agressif, plutôt rapide. Mon jeu est très simple. la 1re passe doit être très précise. De moi-même, je reste plutôt derrière, je n'appuie pas l'attaque. Cette saison, je me sens bien, je suis plus solide sur mes jambes, physiquement. Mon 1er but en Magnus marqué contre Epinal, après 3 saisons et demi, montre aussi ma progression. Je joue souvent avec Daniel Babka qui comprend le français et avec David Holmqvist qui était déjà là l'an passé. Mon bilan personnel est positif.
G. F. : à 21 ans, vous avez toute la vie devant vous. Comment envisagez-vous votre carrière ?
C. C. : il faut que je prenne mon temps. Je n'ai pas envie d'être un joueur précoce. Je travaille fort pour être l'un des meilleurs de la défensive. J'ai encore besoin d'expérience. A chaque fois, je me dis que c'est ma dernière coupe d'Europe, que c'est ma dernière finale de coupe de France, gagnée en plus, que c'est mon dernier titre...
Maintenant, je prends du plaisir. Mon but est que plus tard, on se souvienne de moi comme d'un joueur au gabarit pas énorme, mais nerveux et rapide, qui a fait quelques belles saisons d'éclat. Jon Zwikel est pour moi un modèle de réussite. Il a sa famille, s'investit beaucoup dans le hockey en tant qu'agent de joueur, fait beaucoup pour les joueurs, a mené une très belle carrière.
G. F. : en quoi votre "petit" gabarit a-t-il freiné votre carrière ?
C. C. : être petit pour un défenseur est plus difficile car il faut pallier la taille par la puissance pour défendre son gardien. J'essaie de travailler fort physiquement pour moi, déjà, ne pas me faire bouger. Mais ça reste un petit complexe. J'ai la vitesse, je dois améliorer ma technique de patinage. Mon profil de joueur auquel je me réfère est Jens Olsson.
G. F. : vitesse, petit gabarit, agressivité... Vous n'avez pas songé à devenir attaquant ?
C. C. : Alain Vogin au hockey mineur m'a essayé au poste d'attaquant. mais j'aime bien être en retrait dans une équipe. J'aime bien tirer de loin. J'aime travailler dans l'ombre, je suis bien en défenseur (rires).
G. F. : depuis que vous êtes arrivé à Rouen, vous avez toujours poursuivi vos études. Que vous apportent-elles par rapport au hockey ?
C. C. : j'aime les études, j'ai soif d'apprendre. Les assurances me plaisent beaucoup parce que ce sont des produits de tous les jours, c'est essentiel. Après ma licence, j'aimerais faire un master en gestion du patrimoine ou en marketing. Le marketing me permettrait d'éveiller ma fibre commerciale...
Je me cherche encore car je ne me suis jamais confronté au monde du travail... en dehors du hockey (rires) ! J'aimerais également tenter une université américaine ou canadienne où je serais payé pour jouer au hockey. Est-ce que j'en aurais le niveau ? Aurais-je le courage de partir ? Je n'en sais rien... Mais être bilingue, ça, j'aimerais bien...

CEDRIC CUSTOSSE... RAPIDO

un rituel pré ou post-match ? : pas vraiment... Il y a des choses qui me froissent quand je ne les fais pas, mais j'ai compris que ça ne m'amenait pas de contre-performance (rires)
meilleur souvenir ? : les 80 ans de ma grand-mère. C'était le jour de Noël, une belle réunion de famille, on devait être près de 250 ! Elle était très heureuse ! Et mes premières vacances avec mes potes, sans mes parents, au Cap d'Agde, cet été. Je me suis éclaté !
pire souvenir ? : le décès d'Alain Vogin. Il a appuyé ma candidature au hockey mineur et a été le premier à me lancer en équipe pro. Le décès de ma tante aussi quand j'avais 10-11 ans. Je me rendais compte pour la 1re fois que quelqu'un était mort dans ma famille. Avec mes cousins, lors des veillées, on chantait, c'est la tradition en Guadeloupe.
principale qualité ? : la générosité, j'aime rendre service
principal défaut ? : je dis trop souvent oui
une ligne de conduite ? : je suis le maître de mon destin et le capitaine de mon âme, je fais les choses à fond et ne retiens que les choses positives.
une idole ? : mes parents, pour toutes les valeurs qu'ils m'ont inculquées.
une passion ? : les études, les cours, apprendre des choses.
vous écoutez quoi comme musique ? : en ce moment du rap US, j'aime aussi le zouk, le dance-hall, ce sont les racines qui parlent (rires) ! De l'électro, de la house...
dans le car, en déplacement, vous faites... : je dors beaucoup et j'ai une place attitrée dans le car ! J'ai donc un impôt à payer auprès de Fabrice (Lhenry) et Jon (Zwikel) que je paye en bonbons qu'on partage tous les trois. Jon ramène aussi des pâtisseries, tout comme Fabrice, et on se fait des pique-nique improvisés à chaque déplacement (rires) !
le 32 ? : quand je suis arrivé à Rouen, mon numéro fétiche était le 16. Edouard Dufournet avait très bien porté le 32 qui était libre. Et puis 32, c'est 2 fois 16... Comme ça quand on présente l'équipe, je suis ni le premier ni le dernier, je suis au mileiu et ça me convient.

le hockey pour vous, c'est... :
çtoute ma vie jusqu'à aujourd'hui, hormis les études

si vous n'aviez pas été hockeyeur... : je n'aurais pas fait ces études-là et j'aurais certainement fait un autre sport, du volley par exemplen, comme ma soeur...
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