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Javier Clemente nous sort le truc à la mode : la maladie diplomatique

Publié le 02 février 2011 par Atango

Convoqué (de manière surréaliste, il est vrai) par nos folkloriques autorités sportives, Javier Clemente a longtemps traîné la patte, pour indiquer finalement qu'il ne rejoindrait pas son lieu de travail. Comme c'est un monsieur gentil, il a tout même pris le soin de trouver un prétexte. Bancal, le prétexte, très bancal. Mais notre coach (ça fait mal d'écrire ça) n'est pas l'inventeur du concept.

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Je me rappelle que l'actuel président de la France, à l'époque où il était ministre de son ennemi intime, Jacques Chirac, était très souvent victime de "migraines" le mercredi, jour (Ô hasard) du conseil des ministres. Il s'agissait d'une échappatoire, tout le monde le savait. Tout le monde faisait quand même semblant de couper dans la tromperie, et personne ne s'étonne de ce que ces migraines chroniques aient soudain disparu une fois que le patient a franchi le seuil de l'Elysée. Rappelons aussi que sa deuxième épouse avait été victime d'une étrange allergie aux Bush en août 2007.

Plus près de nous, on se souvient aussi (qui s'en souvient ?) que Laurent Gbagbo, l'actuel Homme-méduse d'Abidjan, avait souffert d'une très opportune rage de dents en juin 2010, au moment où il devait se rendre en Afrique du Sud pour assister à l'ouverture de la Coupe de Monde de Football. Il faut dire qu'un certain nombre de ses homologues l'y attendaient, avec la ferme intention de le harceler interminablement sur la question de l'élection présidentielle dans son pays.

Plus près encore (on se rapproche, rassurez-vous), 131 policiers (sur 140) de la compagnie de CRS de Sainte-Foy-lès-Lyon se sont fait porter pâle. Cette unité venait d'être décimée par un étrange virus, nommé "révolte." La raison qui les amenés à se sentir si mal d'un seul coup ? Une imminente suppression de la compagnie, dans le cadre de l'optimisation des moyens publics. Quant aux médecins qui ont signé de bon coeur la cascade de documents, on n'a aucune raison de les soupçonner d'une quelconque complaisance. Depuis Molière, on sait qu'il suffit de se croire malade pour que les médecins vous trouvent des maladies. Signalons que les CRS ont eu gain de cause : le ministre Hortefeux, pour une fois, a fait marche arrière. Les CRS, c'est comme les Auvergnats : quand il n'y en a qu'un de malade, ça va. Mais avec 90 % des effectifs chez le docteur, nul ne sait comment la chose peut tourner.

Le cas qui a sans doute directement inspiré notre sélectionneur national, c'est celui de Stéphane Sessegnon (lui-même inspiré par un certain Stéphane Mbia, dont plusieurs absences récentes en club ou en équipe nationale peuvent interroger). Rappelons que le Béninois du PSG voulait partir du club parisien qui, lui, n'entendait pas le libérer. D'où le clash. Dans ces combats-là, tous les moyens sont bons, et le joueur les a tous passés en revue, y compris donc la maladie diplomatique. Faut-il rappeler que c'est le joueur qui a eu gain de cause ?

Il faut donc croire que le concept est efficace. D'ailleurs, Javier Clemente ne sera guère inquiété par ses employeurs.

On parie ?


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