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Et cette porte, là-bas, qui se fermait ... de Pierre Gévart

Publié le 03 février 2011 par Missbabooshka

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Et cette porte, là-bas, qui se fermait ...
(2009)

Pierre Gévart
(Français)

Argemmios
107 pages

 

Orphée écrit, pour lui-même et pour un journal, où il signe une chronique quotidienne. Eurydice est professeur de lettres. Il boit, elle fume. Il est jaloux, elle aime se sentir libre. Dans le labyrinthe de leur vie commune, des portes s'ouvrent et se referment, innombrables, et nul ne saurait dire si elles les conduisent vers les Enfers ou si elles les en ramènent ; si, à travers elles, ils se retrouvent ou se perdent encore. Par la magie des archétypes, on entre dans l'intimité de ce couple, que le regard particulier de l'auteur arrache à toute banalité. Sans jamais quitter les contours oniriques du mythe, on observe les gestes des amants, décomposés, ralentis, magnifiés. La vie, l'amour, les malentendus passent sous le microscope. Une œuvre atypique, riche en références et clins d’œil semés çà et là comme autant de petits pétards, qui écorchent le mythe sans jamais l'abîmer vraiment.

 ***

Un très bon ouvrage qui mêle habilement le mythe d'Orphée et d'Eurydice, et la vie quotidienne d'Orphée et d'Eurydice. Chaque chapitre s'ouvre en effet sur une relecture du mythe où l'auteur s'interroge sur différents points (& où Orphée n'apparaît pas toujours sous son meilleur jour), et se poursuit par le récit de la journée de ce couple en fin d'amour. J'ai beaucoup aimé le style de Pierre Gévart, la manière dont il écrit, j'ai parfois eu l'impression de lire une prose poétique ... J'ai été touchée par l'histoire de ces personnages, par leur descente aux Enfers, par cet amour qui s'étiole lentement, cette jalousie qui ronge le coeur, ces paradis artificiels qui détruisent le corps, par la vie quotidienne de monsieur Hadès et madame Perséphone, par ce jeu de portes ... J'ai aimé découvrir les dieux olympiens sous un jour nouveau ... J'ai apprécié ce mélange de réalité crue, de poésie, d'humour, mais aussi la justesse avec laquelle est dépeint le déclin de ce couple. Une oeuvre dont la portée est finalement universelle, qui nous émeut et nous fait réflechir.

 Je remercie donc B.O.B. et les éditions Argemmios pour la découverte de ce livre.

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