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MARGOT VA AU MARIAGE (Margot at the wedding) de Noah Baumbach (2007)

Publié le 03 février 2011 par Celine_diane
MARGOT VA AU MARIAGE (Margot at the wedding) de Noah Baumbach (2007)
Chez Baumbach, les parents sont des gamins, et c’est les enfants qui trinquent. Dans The Squid and the Whale déjà, le divorce en filigrane, il exp(lo)sait la structure familiale, poussait ses personnages dans leurs retranchements, imposait une réflexion torturée dans une ambiance à la cool. Comme Stiller dans Greenberg, Kidman interprète ici une figure adulescente rongée par ses névroses, incertaine, insatisfaite, aussi dépressive que l’atmosphère de l’œuvre toute entière. La caméra pointée sur ses travers, Baumbach saisit tout de l’intime, des contradictions et de l’humain. Son film dit beaucoup, parle beaucoup, mais ne s’appuie sur presque rien. Quelques journées en famille, deux sœurs (Leigh & Kidman au top), un beau-frère bof (Jack Black, à l’aise), des enfants paumés, plus adultes que leurs parents respectifs- rien de plus finalement qu’un portrait de groupe- mais toujours nuancé et déconcertant, et qui distille un parfum mélancolique et amer. Sur fond de contrariétés sororales, de grosses déprimes et de petites jalousies, le cinéaste approche de très près la gamme des émotions féminines, épousant une justesse de ton phénoménale. Son film est bavard, mais dans le bon sens. Son film est psychologique, mais dans le bon sens. Une sorte de mixture géniale entre les interrogations d’un Allen et la fantaisie désespérée d’un Anderson (Baumbach a d’ailleurs signé le scénario de The Life Aquatic With Steve Zissou). Sa partition est littéraire, comme étudiée à la virgule près, mais délestée du poids des artifices et de toute impression de récitation. Nicole Kidman, subtile, au jeu très Actors Studio, laisse libre cours à ses angoisses, à une souffrance latente, niée, organique, viscérale- écho parfait au style de Baumbach, reconnaissable entre mille, qui part du néant pour composer une symphonie, minimaliste mais à la résonnance dramatique maximale. Tout y est contenu pour mieux déborder ensuite, tout y est tu pour mieux être dit. Une leçon d’auteur et de cinéaste, à retenir et méditer.
MARGOT VA AU MARIAGE (Margot at the wedding) de Noah Baumbach (2007)

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