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Les Romanov, tsars collectionneurs, à la Pinacothèque de Paris

Publié le 04 février 2011 par Mpbernet

marc_restelliniMarc Restellini est un magicien. Il dirige la Pinacothèque de Paris, et vient en fait de créer de toutes pièces un nouveau musée, et en tire à bon droit une légitime fierté. Il met à la portée du public des oeuvres jamais vues, sans aucune subvention publique, et fait de l'argent avec....Quel scandale dans notre monde feutré et coincé des spécialistes de l'Art.
"Mes scénographies plaisent, c'est du théâtre. Mon rôle, c'est de mettre les oeuvres en valeur. Cela passe par de l'artifice." dit-il crânement....eh bien on en redemande !

Dernière exposition en date : les collection acquise au fil des siècles par les tsars Romanov de Russie : depuis Pierre le Grand, Catherine II, les Nicolas et les Alexandre. Comment ont fait ces souverains éclairés et autocrates pour doter le merveilleux musée de l'Ermitage,  à Saint Petersbourg, des plus belles collections constituées en Europe ? En achetant en bloc les collections rassemblées par d'avisés collectionneurs, en mandatant leurs ambassadeurs dans toute l'Europe pour négocier les plus belles toiles, en s'entourant d'experts et en payant le prix...

ermitagestpetersburg
Et encore ne voit-on ici, dans cette exposition, que les acquisitions des XVIII et XIXème siècles. Car je me souviens avoir visité cet extraordinaire musée en 1962...et y avoir admiré les plus beaux spécimens de la peinture française du XIX et XXème siècle, en particulier une fabuleuse série de Marquet.

romanovaffiche
Comme toujours à la Pinacothèque, l'originalité des oeuvres présentées est judicieusement replacée dans son contexte. Ici, on prend la liberté de mettre côte à côte - mais c'est surtout vrai dans la partie "collections permanentes" du musée - des oeuvres qui traitent du même thème, à travers les siècles, à la manière d'un collectionneur privé qui vous ferait l'honneur de vous laisser visiter son cabinet de curiosité, sa chambre des merveilles. Pas de tabou, pas de classification castratrice. Un tableau de Fernand Léger voisine avec une nature morte flamande, un Modigliani avec une sculpture bambara. C'est ce qui fait de l'art un langage universel, entre les périodes, entre les peuples.

Enfin, là, vous allez pouvoir vous repaître de tableaux de Rembrandt, Van Dick, Girlandaio, Greuze (le jeune homme au chapeau fait la couverture), Vélazquez....et tant d'autres....sans oublier le fonds du musée lui-même, offert à votre vue pour le même prix...

C'est ce que l'on ne voit pas dans un musée national...Il va vraiment falloir que ça change de ce côté-là, parce que les richesses ne manquent pas et le besoin d'admirer du public est présent, et solvable, et on a besoin d'horaires souples pour venir admirer, la récente exposition Monet en est un exemple flagrant. Voir de telles merveilles coûte le prix d'une séance de cinéma, mais laisse à l'esprit des émerveillements pour toute la vie......

Pinacothèque de Paris, entrée à l'angle des rues de Sèze et Vignon, jusqu'au 29 mai. Gratuit pour les oins de 12 ans, tarif plein : 10€.


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