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Approvisionnement en produits de grande consommation: la tutelle de la Mission réagit

Publié le 04 février 2011 par 237online @237online

Écrit par Cameroon Tribune   

Vendredi, 04 Février 2011 10:48

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Selon Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce, « La Mission va sécuriser le marché en approvisionnements ».  Le 1er février 2011, le président de la République a signé un décret portant création, organisation et fonctionnement de la Mission  de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation. Elle est décrite comme un établissement public de type particulier, placé sous la tutelle du ministère du Commerce. Elle est chargée de constituer des stocks de sécurité,

de procéder à la mise en place des magasins témoins de vente de produits de grande consommation, en partenariat avec les opérateurs économiques. Il s’agit d’un dispositif qui vise à améliorer la disponibilité des produits de grande consommation pour les ménages. En clair la Mission va contribuer à mettre un terme à la forte instabilité des prix sur le marché, en assurant un meilleur approvisionnement de ce dernier, en quantité, en qualité et surtout de manière régulière. Pour mieux comprendre les implications de cette nouvelle mesure du chef de l’Etat, le ministre du Commerce a répondu aux questions que se posent les lecteurs de CT.

« La Mission va sécuriser le marché en approvisionnements »

Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce

Le chef de l’Etat vient de créer une Mission d’approvisionnement en produits de grande consommation. Qu’est-ce qui va changer pour le panier de la ménagère ?

Le Chef de l’Etat a effectivement signé, le 1er février 2011, le décret n° 2011/019 portant organisation et fonctionnement de la Mission de régulation des approvisionnements des produits de grande consommation. Cet important texte s’inscrit dans la logique de l’Ordonnance du 30 septembre 2006 du chef de l’Etat portant révision à la baisse des droits et taxes applicables à l’importation de certains produits de première nécessité et de celles du 07 mars 2008 portant suspension desdits droits.

Ce décret se présente au surplus comme la matérialisation de la politique sociale du chef de l’Etat et de sa sollicitude constante envers la population, soucieux qu’il est de l’amélioration des conditions de vie des Camerounais. Ce texte intervient dans un contexte international marqué par un triple phénomène, en l’occurrence l’intrusion des fonds vautours et des fonds spéculatifs sur le marché des matières premières agricoles, avec pour conséquence une volatilité amplifiée des prix desdits produits, conjuguée à une offre de plus en plus restreinte, du fait des aléas climatiques.

Je ne prendrai que l’exemple du sucre, dont le prix culmine aujourd’hui autour de 825 dollars la tonne sur le marché de Londres. Prix jusque-là inégalé depuis trente ans. Et malgré ce prix élevé, le produit est difficile à trouver. Le Brésil restant pratiquement le seul fournisseur du marché international auprès duquel tous les acquéreurs potentiels, dont le Cameroun, se bousculent. Ce phénomène est quasi identique sur le marché de l’huile de palme brute ou encore celui des céréales, toutes choses qui ont récemment amené un pays comme l’Algérie à acheter préventivement 850.000 tonnes de blé pour sécuriser ses approvisionnements et contenir la flambée des prix sur son marché.

Il s’agit donc, pour répondre concrètement à votre question, à la fois de sécuriser, au travers de la création de la Mission, l’approvisionnement du marché camerounais en produits de grande consommation, c’est-à-dire, de prévenir les pénuries en tous genres et de faire barrage aux manœuvres spéculatives sur les prix au consommateur. Les magasins-témoins, dont la mise en place incombe à la Mission, devront à cet égard servir de référence en matière de prix au consommateur sur l’ensemble du territoire camerounais, tant il est vrai que les prix qui y seront pratiqués correspondront au juste prix. Je me permets tout particulièrement d’insister sur ce point.

Quels sont les secteurs ciblés ?

L’article 12 du décret du 1er février 2011 précise que « la liste des produits de grande consommation devant faire l’objet d’achat et/ou d’importation est fixée par arrêté du Premier Ministre, sur proposition du ministre en charge du Commerce ». Sans préjuger de la décision du Chef du Gouvernement, on peut penser qu’on pourra y trouver des produits comme le riz, le blé, le poisson, l’huile, le sel, le maïs, le sucre, les viandes et les produits vivriers, cette énumération n’étant pas par ailleurs exhaustive.

N’est-ce pas une forme de concurrence envers les opérateurs desdites filières avec une mission de ce type qui sûrement va bénéficier de certains avantages fiscalo-douaniers ?

Je voudrais rappeler qu’aux termes des ordonnances du 30 septembre 2006 et du 7 mars 2008, un certain nombre d’avantages fiscalo-douaniers, sous la forme d’une exonération des droits et taxes de douane à l’importation, avaient été consentis par le Chef de l’Etat aux opérateurs économiques. D’autres avantages ciblés sont par ailleurs accordés à certains secteurs d’activités par le biais notamment des conventions d’établissement avec l’Administration. On ne peut donc pas dire que le décret du chef de l’Etat crée une quelconque concurrence, qui plus est déloyale, envers les opérateurs économiques des filières concernées. Bien au contraire, du moins si je m’en tiens aux témoignages que j’ai personnellement recueillis, les opérateurs économiques sont plutôt soulagés de pouvoir travailler, en cette matière, dans le cadre d’un partenariat formalisé et novateur avec les pouvoirs publics, d’autant plus qu’ils sont parfaitement conscients que l’assainissement et l’instauration de la transparence sur les marchés ne peuvent qu’être profitables à leurs propres affaires. Sans doute, pourront-ils par ailleurs profiter du pouvoir de négociation de l’Administration pour obtenir eux-mêmes de meilleurs prix auprès de leurs fournisseurs.

Est-ce que la création de cette mission ne vient pas confirmer l’instabilité incontrôlable des prix qui persiste sur les produits de grande consommation ?

Je pensais que vous alliez plutôt parler de la volatilité des prix sur les marchés internationaux, car c’est bien de cela qu’il s’agit pour l’essentiel. Je m’en suis expliqué tout à l’heure et ne pense pas utile d’y revenir. Ce qui est certain, c’est que ni le marché, ni les prix ne sont une réalité ou des données constantes et immuables. Par nature, tout bouge, tout change.

En tant que ministre de tutelle, comment comptez-vous vous organiser pour la réussite de cette Mission et de ses fonctions ?

Je me permets de rappeler que l’administration de la Mission est confiée à deux organes, à savoir le Comité de gestion et l’Administrateur. S’agissant du Comité de gestion, il comprend : les ministres en charge de l’agriculture, du commerce, de l’Elevage et des Pêches, des Finances, le président de la Chambre de Commerce, de l’Industrie, des Mines et de l’Artisanat, le président de la Chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts, une personnalité désignée par le Président de la République. La Mission est par ailleurs placée sous la tutelle technique du Ministère en charge du commerce et sous la tutelle financière du ministère en charge des Finances. Le rôle de mon Département ministériel s’inscrit dans ce cadre.


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