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L’économie sociale et solidaire pour un nouveau modèle !

Publié le 05 février 2011 par Ncadene

Les 2 et 3 décembre s’est tenu à Paris le salon des entrepreneurs. C’était l’occasion d’y découvrir de nouveaux modèles d’entrepreneuriat autour de l’économie sociale et solidaire. Le journal La Croix y a dernièrement dédié un intéressant article (c’est ici).

Scop, entrepreneuriat social, coopérative d’activités et d’emploi (CAE), etc. : ces nouveaux modes d’entrepreneuriat ont le vent en poupe et c’est une bonne nouvelle. En France, ce champ de l’économie a créé environ 120 000 emplois depuis 5 ans et constitue le lieu d’où émergent depuis quelques années les entreprises les plus originales, les plus innovantes, avec une réelle valeur ajoutée sociale.

L’idée des CAE est de créer son emploi salarié au sein d’une entreprise que l’on partage avec d’autres entrepreneurs plutôt que de créer sa propre entreprise isolée. En France, il en existe actuellement une soixantaine qui regroupent 4 000 employeurs réalisant, dans leur ensemble, un niveau de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour 1 euro d’argent public investi dans ce type de structure, on en produit jusqu’à 4 en retombées pour les territoires, en salaires, paiement d’impôts et taxes.

Les Scop, qui ont montré une meilleure résistance à la crise que les entreprises classiques, sont quant à elles plus de 2 000 en France. Elles réalisent près de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 158 millions de résultats nets, tout en redistribuant 45% de leurs résultats à leurs salariés-coopérateurs et en assurant une véritable démocratie interne : ces derniers élisent leur dirigeant et décident ensemble des orientations stratégiques de leur entreprise selon le principe démocratique : un homme = une voix.

Enfin, le secteur de l’entrepreneuriat social regroupe plus de 5 000 entreprises d’insertion par l’économique dédiées à l’emploi, à l’accompagnement et à l’environnement, ainsi que plus de 2 000 employant plus de 140 000 personnes en situation de handicap. Il faut également y ajouter les 3 500 associations agissant dans le cadre des services à la personne et qui, elles, emploient 200 000 salariés. Il convient aussi d’y comptabiliser les 300 entreprises ou associations qui vendent ou font la promotion de produits du commerce équitable.

Aujourd’hui, l’économie sociale et solidaire reste pourtant méconnue du grand public : 8 Français sur 10 ignorent ainsi l’existence des entrepreneurs sociaux.

C’est aussi à nous, responsables politiques, de soutenir et de faire connaître ce large secteur porteur de sens et d’avenir et qui adopte une manière différente d’entreprendre. Il faut ainsi redonner aux gens l’envie d’agir au quotidien, à entreprendre pour améliorer leur vie et peser sur le cours des choses. Il est donc essentiel de diffuser les réponses apportée par l’économie sociale et solidaire.

On peut d’ailleurs saluer la création récente du Mouves (Mouvement des entrepreneurs sociaux) dont le principal but est de fédérer et représenter des entrepreneurs motivés avant tout par l’intérêt général et pour qui le profit est un moyen, non une fin en soi. Des entrepreneurs qui proposent d’établir un certain nombre de critères objectifs permettant de déterminer qui peut être labellisé ou non : les salariés ont-ils la possibilité de devenir associés ? Les profits sont-ils majoritairement réinvestis dans le projet ou distribués en dividende ? Quel est l’écart de rémunération entre le plus haut et le plus bas salaire ?


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