Président de l’Association française des courtiers de chevaux depuis 1988, Patrick Barbe est l’un des piliers du monde du hippisme français depuis près de 40 ans. Fondateur de betnet.fr, il a de grandes ambitions pour ce site… mais se veut avant tout pragmatique. Une interview extraite du dernier numéro d’IGA Magazine.
Pouvez-vous nous raconter la genèse de betnet.fr?
Depuis près de deux ans, j’avais dans l’idée de créer un opérateur de paris hippiques qui soit plus proche des parieurs et des acteurs des courses. L’ouverture des paris en ligne m’a permis de travailler activement à ce projet. J’ai rencontré des entrepreneurs spécialisés dans le web implantés à proximité de Chantilly en 2009. Nous avons pu ainsi allier nos connaissances et compétences pour lancer betnet.fr.
On a l’impression que le marché des paris hippiques en ligne est plus long à démarrer que celui des paris sportifs en ligne ou du poker? Est-ce parce que les médias en parlent moins?
Le marché des paris hippiques n’a réellement démarré qu’à l’automne 2010, de nombreux opérateurs, comme betnet.fr, n’ayant pas sollicité de licence à l’ouverture du marché. La véritable concurrence devrait s’organiser en 2011. Nous espérons être un des animateurs de ce marché.
Cette absence de buzz dans les médias grand public s’explique-t-elle aussi par le fait que le PMU reste en position de leader hégémonique? Cela est-il destiné à durer?
Le PMU bénéficie effectivement d’une position hégémonique. Cet avantage est directement lié, d’une part à l’histoire: 80 ans de monopole, et à un avantage qui lui a été conféré à l’ouverture du marché: la possibilité de continuer à globaliser ses enjeux en ligne avec ses enjeux en dur. Cela lui fournit des masses d’enjeux très importantes, ce qui est déterminant en pari mutuel. Néanmoins, nous espérons progressivement venir grignoter des parts de marché.
Vous êtes partenaires de ZEturf. Pourquoi les avoir rejoint?
Nous sommes entrés dans la masse commune ZEtote, afin de bénéficier des masses d’enjeux déjà présentes et pouvoir ainsi proposer à nos parieurs une gamme de paris complète et des rapports stables et compétitifs.
Est-ce la masse d’enjeux de ZEturf, dont Emmanuel de Rohan Chabot est fier, qui vous a incité à vous rapprocher de cette structure?
Principalement. Cette masse pèse aujourd’hui déjà de l’ordre de 15% à 20% du marché. La possibilité d’appliquer notre propre TRJ (Taux de Retour Joueur) a également été prise en compte. Nous pouvons ainsi gérer de manière autonome notre stratégie commerciale.
Comment ressentez-vous la concurrence des illégaux? On a le sentiment qu’elle est moins pénible en matière de paris hippiques…
Nous nous concentrons prioritairement sur la concurrence avec les autres opérateurs légaux. Les paris hippiques restent principalement nationaux. La lutte contre les opérateurs illégaux est du domaine exclusif de l’Arjel.
En quoi betnet sera-t-il différent des autres sites de paris hippiques?
Nous avons l’ambition de proposer à nos parieurs une approche communautaire centrée exclusivement sur les paris hippiques. Nous travaillons sur un programme d’animation et de fidélisation résolument tournés vers les courses et la filière hippique.
Comment entendez-vous communiquer, dans les semaines et les mois à venir?
Etant un outsider du marché, nous devons être malins et alternatifs. Il nous faut imaginer d’autres voies de recrutement que celles utilisées par nos concurrents sur le web. Les parieurs hippiques français sont encore peu nombreux à parier en ligne –10% des enjeux. Notre rôle est de les aider à franchir le pas.
Quels sont vos objectifs, en termes de parts de marché?
Nous avons des ambitions d’opérateur de niche. Nous espérons avoir conquis en fin d’année 2011, 5% de part de marché. Ce qui représente un volant de 10.000 à 15.000 clients réguliers.
Avez-vous l’intention d’élargir, à terme, votre champ et de proposer des paris en ligne et du poker?
Non. La réponse est claire. Betnet.fr ne s’adresse qu’aux passionnés de paris hippiques.
Propos recueillis par James Van Burtow
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