Un fonctionnaire sur deux

Des limites de la réduction de personnel

Il y a trop de fonctionnaire en France. Voilà l'un des postulats sur lequel repose la politique économique publique. A partir de là, pour que notre pays retrouve une économie saine, il n'y a rien de plus facile : appliquer les mêmes politiques que dans le privé, réduire la masse salariale de l'Etat.

S'il est vrai que réduire le nombre de personne dans une entreprise permet de faire, petit à petit, la chasse au gaspillage, cela ne peut sans doute pas constituer une stratégie à long terme. Demander à tous de travailler plus, en poussant chacun à donner le meilleur de lui même, a tout de même ses limites. Les hommes ne sont pas des machines... Je vois mal comment une société (aussi bien au sens de l'entreprise que d'un Etat), peut se développer sur le long terme en cessant d'investir. Investir dans la recherche et le développement, investir dans ses infrastructures, mais aussi en investissant sur sa matière grise.

On ne peut avoir une société qui se développe, sans offrir un bon niveau de formation à sa jeunesse. Une société qui se développe, sans qu'elle se donne des règles et des gardes fous pour les contrôler.

La fronde des enseignants et de la justice est assez symptomatique. Voilà deux administrations - à laquelle on peut ajouter dans une certaine mesure le système de santé publique - que l'on pressurise, sans trop se demander si la baisse des moyens qu'on leur fait subir n'aura pas d'incidence sur leur efficacité. Voilà deux administrations à qui on coupe sensiblement leurs moyens, pour lesquels la baisse de la qualité du service rendu d'autant plus sensible que leurs moyens sont depuis trop longtemps inadaptés aux enjeux du monde moderne, et que l'on juge avec une extrême froideur.

A lire cette semaine : - Témoignage d'un juge pour enfants - Digression d'un prof de maths