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Sarkozy sur TF1 : Paroles de Français, blabla de Président.

Publié le 11 février 2011 par Juan
Sarkozy sur TF1 : Paroles de Français, blabla de Président.Ils étaient neuf, neuf témoins sélectionnés « parmi les reportages de TF1 en 2010 » précise Laurence Ferrari, en ouverture de son journal télévisé jeudi 10 février. Neuf témoins pour interroger et écouter Nicolas Sarkozy, dans un petit plateau dans le 15ème arrondissement de Paris. Les murs n'étaient plus gris/bleu, mais à dominante orangée. Par qui ont-ils été sélectionnés ? La rédaction de TF1 ! Aucun d'entre eux n'étaient là pour la précédente confession politico-intime de Nicolas Sarkozy. Autre différence, cette fois-ci, Sarkozy avait évité toute interview par Laurence Ferrari. L'actualité du jour n'était pas fameuse. L'Egypte se débarrassait de l'autocrate Moubarak, hôte récent de François Fillon; les tribunaux du pays étaient recouverts de magistrats en grèves. Des milliers de juges, policiers, avocats, greffiers et personnels pénitentiaire avaient battu les pavés de France
TF1 diffuse un court reportage sur les coulisses de l'émission. A 20h08, Jean-Pierre Pernaut lance quelques thèmes (sécurité, santé, éducation Egypte, ...) « je ne sais pas quelles questions il veulent poser », rajoute-t-il.
Il est 20h28, ça commence. Sarkozy laisse éclater un large sourire. Il y a Lina la prof, Claudine la commerciale depuis un an après neuf fois de chômage, Ted le doyen, 80 ans, photographe et époux d'une femme atteint d'Alzheimer ; Lionel, 56 ans, soudeur dans les chantiers navales ; Fatiha, 62 ans, pharmacienne cambriolée 4 fois en un mois et demi, d'origine algérienne, installée dans le fief de Christian Estrosi ; Stéphanie, patronne d'une PME, 38 ans ; Simone, medecin généraliste de 57 ans ; Edouard, étudiant de 20 ans ; et Mickaël, agriculteur de 33 ans près d'Arras.
« Monsieur le président, les Français vous les rencontrez souvent » commence Pernaut « qu'est-ce qui vous surprend ». Le plateau est servi. « C'est le monde qui change à une vitesse stupéfiante. » répond Sarkozy. « Si on veut garder la France telle que nous l'aimons (...), il faut accepter de changer. C'est un paradoxe. C'est le changement qui permettra de préserver notre modèle.» Il résume ses constats : « lucidité des Français, inquiétudes des Français, mais en même temps grande capacité d'adaptation des Français.» C'est la laïus du président soucieux de protéger le pays.
Insécurité
Fatiha interpelle Sarkozy sur la délinquance et l'insécurité vécue à Nice. « Vous avez inauguré le commissariat de ce quartier qui se trouve à 400 mètres de ma pharmacie (...). Un quartier devenu une zone de non-droit, où règne les petits caïds.» Elle dénonce l'impuissance des pouvoirs publics, face à « une violence qui démarre très jeune.» Sarkozy l'interroge : « est-ce qu'on a arrêté les coupables ? » Oui, « des enfants de 15 ans et demi.» Fatiha complète : « après le 3ème braquage, le préfet m'a donné une protection rapprochée.» Nice, c'est l'une des villes les plus dangereuses de France, mais aussi le bastion des sécuritaires Christian Estrosi (le maire) et Eric Ciotti (le président du département).
Fatiha finit par poser sa question, elle aimerait « une police qui connaisse les gens les gens et leurs habitudes, sûrement plus efficace que toute intervention en nombre une fois que le délit est commis.» On se souvient du déploiement de forces dans la banlieue de Grenoble, en juillet dernier. Sarkozy semble coincé : « Au fond, ce que vous vivez, tant de gens le vivent.» Ou encore : « je ne vais pas fuir. » Sans surprise, il embraye sur son bilan. « il y a dans cette affaire, ce qu'on a réussi, et ce qu'il faut changer. » Il dénonce la « situation de démobilisation » dans laquelle il a trouvé la police, il se félicite d'avoir « obtenu des résultats ». Grâce à sa politique du chiffre,  le taux d'élucidations des crimes et délits est monté à 40%. Arrêter un toxico plutôt qu'un dealer, cela fait d'une pierre deux coups (un délit et une élucidation !).
Mais Sarkozy fait mine de reconnaître, premier aveu public : « Il y a deux points où on n'a pas réussi : les mineurs et l'hyper-violence venant de gens qui n'ont ni valeur, ni règles.» Pour les premiers, il promet une révision des sanctions et une réforme des tribunaux pour enfants d'ici l'été : « un mineur d'aujourd'hui n'aurait rien à voir avec un mineur de 1950.» Il ajoute : «Il faut que nous changions... Ce n'est plus adapté. Les sanctions ne sont pas adaptés, elles ne sont pas systématiques... (...) ce n'est pas un problème de gauche et de droite
Autre point de fixation sarkozyenne, « sur les multirécidivistes, vous les Français, vous serez appelés une semaine par an à siéger dans le tribunal correctionnel de votre départenement.» Il ressort son idée de jurés populaires. La grosse bourde. Les multirécidivistes, expression fumeuse, « sans valeur ni règles », c'est-à-dire auteurs de crimes violents passent déjà devant des jurys d'assises. Les nouveau jurés populaires que Sarkozy veut introduire concernent les tribunaux correctionnels. Sur le plateau, personne ne relève.
« Il me semble que la sanction judiciaire ne suscite pas la crainte suffisante pour ces délinquants.» complète-t-il. C'est tout ? Sarkozy ment par omission. La progression des atteintes aux personnes est loin d'être limitée aux seules délinquances récidivistes ou aux mineurs ! 
Et les moyens ? Sarkozy ressort la rengaine habituelle. Fatiha lui demandait des policiers de proximité, Sarkozy répond que « ce n'est pas un problème d'effectif. (...) Il faut qu'on développe la videoprotection.» Il se félicite aussi du développement des fichiers.
Fatiha relance : « excusez moi Monsieur le Président... et la prévention ? » Sarkozy n'aime pas la question. Il répond en provoquant : « la première des préventions, c'est la certitude qu'a le délinquant majeur ou mineur d'être sanctionné s'il commet un délit.» Et il s'enfonce dans son rôle tout-sécuritaire : « L'école est gratuite en France ! La santé est gratuite en France ! (...) Il y a un moment, aide-toi le ciel t'aidera ! »
Justice
Pernaut intervient, et lance un sujet sur la contestation judiciaire contre les attaques de Sarkozy contre les magistrats. Sarkozy devient faussement miel : « comme je vous le disais, ... j'ai été 20 ans dans ma vie avocat (?), je connais les magistrats. ils sont compétents. »Mais, ajoute-t-il, « pour moi, ce qui fait déborder le vase, c'est cette jeune Laëtitia, violée par un récidiviste; assassinée par un récidiviste, découpée par un récidiviste... si ce récidiviste est bien le coupable.» Sarkozy évoque sa rencontre avec la famille adoptive qui lui aurait demandé de sanction les fautes éventuelles. « Président de la République, je suis aussi un être humain. Je dois garder cette part d'humanité.» Sarkozy défend son monopole du coeur.
Pernaut insiste : « que dites vous aux juges qui disent qu'ils n'y a pas assez de moyens ? » Sarkozy revient sur l'affaire, et conteste à l'avance que l'enquête interne ne puisse pas trouver de dysfonctionnements : « si l'enquête conclue que tout s'est bien passé et c'est circuler y a rien à voir.»
Sarkozy conteste le caractère historique de la grève, et sort ses fiches : de 2002 à 2011, on serait passé de 7300 à 8510 magistrats, de 8700 à 10700 greffiers, et le nombre de personnels d'insertion a augmenté de 143% sur la même période. Pourquoi se plaindre que la France demeure au 35ème rang des membres du conseil de l'Europe pour son budget de la justice ? Sarkozy promet quand même une concertation avec le monde judiciaire pour savoir d'où vient le malaise.
Il relance sur les 30.000 peines qui ne sont pas executées. Un scandale ! Qui est président ? Qui a fait voter les peines planchers sans réforme carcérale ? Sarkozy concède : « Il y a un petit problème de moyen qui se pose certainement, notamment pour les places de prisons.»  En 2018, on aura 70.000 places (contre 56.000 actuellement). Et en 2025 ? 100.000 ?
Pouvoir d'achat
20 minutes de monologue déjà. On continue. Pernaut lance un autre thème : emploi et pouvoir d'achat
Lionel le soudeur s'inquiète de ses fins de mois. 1.600 euros par mois en faisant les trois huit !  Pernaut insiste sur les chiffres : le pouvoir d'achat aurait progressé en 1,4% l'an dernier mais « personne n'y croit ». Sarkozy acquiesce : « Bien sur, personne n'y croit, je le sais.» Il a de la chance. Lionel travaille aux chantiers de Saint-Nazaire, pour lesquels Sarkozy s'est tant démené depuis juillet. le Monarque loue l'incroyable savoir-faire de ces chantiers : « on a réussi à les sauver ». mais dans trois ans ? s'inquiète Lionel. « Toute la question, c'est l'avenir de l'industrie en France.» répond Sarkozy. Et ? Et rien. Il ressort des chiffres bien connus sur la baisse de l'emploi industriel... et dénonce les 35 heures et le décrochage de compétitivité. Bon. Mais les 35 heures, ça n'existe plus depuis 2002. Et pourtant ...
Lionel s'inquiète : « j'ai pas d'heures sup' »  Sarkozy insiste, fustige encore les 35 heures et la retraite à 60 ans. Et la pénibilité, glisse Pernaut en souriant. Sarkozy a cette réponse incroyable, pour botter en touche :
« ... Faudrait s'entendre sur la pénibilité... c'qu'est pénible, c'est d'être au chômage. »

Mickaël l'agriculteur bondit. Il trépignait. « Mais c'est quoi votre projet ? La guerre économique mondiale ? (...) C'est très inquiétant ! » Sarkozy est surpris, mais reste calme, cool et zen : « qu'est ce que vous proposez ? Qu'on ne fabrique plus d'avions ? » Mickaël : « je n'ai pas dit ça.» Sarkozy revient sur le modèle social. « Pour le garder, il faut qu'on travaille ! »
21h15, Pernaut coupe Sarkozy et lance un micro-témoignage d'une mère précaire, divorcée, avec 3 enfants. Pour rebondir sur le pouvoir d'achat, Sarkozy attaque les fonctionnaires : « je ne peux pas donner la priorité aux salariés sous statuts.» L'assistance le regarde, le visage sombre.
Affaires ?
Pernaut sort sa première question d'internaute masqué, sur le « grand train de nos dirigeants » et leurs voyages de luxe. « Ces questions sont toutes légitimes » reconnaît Sarkozy. Mais, précise-t-il, « pas un centime d'argent public n'a été détourné », et « la politique étrangère de la France n'a pas été impactée» par les voyages de MAM et Fillon à Noël. Il ressasse ses consignes de la veille, on voyagera en France.
« Pas de faute, pas d'erreur, pas de sanctions ? » insiste Pernaut. « Ecoutez, j'essaye d'être très honnête... si je pensais qu'il y a avait une faute, j'aurai sanctionné.» répond Sarkozy. Mais « je considère que ça a choqué et donc il faut l'encadrer.» Il s'excuse. « je sais bien qu'il y a des choses qu'on rate, des choses qu'on ne voit pas. (...) Les ennuis ne viennent jamais de là où on les attend. (...) C'était sans doute une erreur
Chômage
Claudine, commerciale, mère célibataire anciennement au chômage, témoigne de ses difficultés à retrouver un emploi. Elle bégaye un peu à cause de l'émotion. 50 CV, 3 entretiens, elle ne comprend pas les réticences des employeurs. Pernaut évoque la hausse du chômage en 2010.
Sarkozy prend l'air grave : « Entre la sécurité et le chômage, ça dit être pour nous, le gouvernement, les deux domaines de priorité absolue.» Il repromet le retour à la croissance, se félicite de la création de pôle emploi. Claudine l'interrompt. « Je n'ai pas du tout parlé de ça. »
Sarkozy annonce une hausse de 500 millions d'euros du budget de l'emploi. Xavier Bertrand sera ravi. Enfin une nouvelle promesse ! Ce demi-milliard servira à recevoir tous les chômeurs de longue durée dans les trois mois, développer l'apprentissage et augmenter le nombre de contrats aidés (y compris pour les jeunes des quartiers).
« Cette décision, nous l'avons prise aujourd'hui.» ... Comme par hasard, juste avant de venir à TF1. Sarkozy est confiant, comme en janvier 2010 : « la croissance est revenue, les signes sont encourageants, ça va marcher.» Il faut être patient :
« dans un monde qui est devenu un village, on ne peut pas inverser des tendances en quelques mois. »

Sur l'apprentissage, il promet de « mettre sur place dès maintenant un système de bonus/malus » pour les entreprises de plus de 250 salariés qui dépasseront ou n'atteindront pas les 3% d'apprentis obligatoires.
Dépendance
Pernaut sert le sujet sur un plateau doré : la dépendance. Ted, 80 ans, témoigne rapidement de la maladie de sa femme. Il critique le plan Alzheimer de Sarkozy, trop lent, trop tardif, alors que la situation des aidants est déjà « dramatique ». Pas question de parler des retraites.
Sarkozy boit du petit lait. La dépendance, c'est son chantier ! ça permet d'éviter de parler santé et déremboursement, retraites et pénibilité. Il évoque les 300 millions d'euros mobilisés pour la recherche sur la maladie. Sarkozy s'enfonce dans la compassion. « problème essentiel », « humanité », « chiffres extra-ordinaires » du vieillissement.
Il rappelle, cet été , la création d'une cinquième protection pour la dépendance. Mais « il va falloir trouver des moyens de financement » Et tout est possible : assurance, reprise sur succession, jour férié en moins, CSG). « Après avoir réglé la question des retraites », Sarkozy promet de régler la dépendance... en 6 mois. De qui se moque-t-il ? Il n'a rien réglé.
Ted insiste sur le manque de moyens. Sarkozy confirme. « Nous avons besoin de plus de moyens. » Pas de promesses précises, sauf une belle phrase pompeuse : « Ma conception de mon rôle de président de la République, c'est de régler les problèmes, pas de les commenter. »
Santé
Simone, médecin de campagne, s'inquiète du maintien du service au public, et de la difficulté de recruter des médecins. Sarkozy s'enthousiasme : «Votre coin, c'est l'Ardèche ? C'est magnifique.»
«Nous n'avons jamais eu autant de médecins en France. (...) Il y a trop de médecins dans certaines villes. Et il y a un manque de médecins dans certaines spécialités. » Sarkozy reprend quasiment mot pour mot son argumentaire d'une précédente visite de terrain sur le sujet. Mais,  « je ne crois pas à la coercition »... Il préfère les bourses, 400 prévues cette année. Simone l'interrompt : le problème, c'est le manque de services publics et d'emplois en zone rurale. Sarkozy relit ses fiches. « Il faut redonner du temps médical au médecins. Il passe leur temps à remplir des formulaires.» Il aimerait aussi que les médecins de campagne soient rémunérés plus chers qu'en zone urbaine.
Pernaut évoque le scandale du Mediator. Sarkozy enfonce quelques portes ouvertes (« il faut des médicaments utiles »). Puis il s'embrouille : on ne peut pas refuser le progrès.» Quelle curieuse formule pour réhabiliter les labos ! « Nous sommes en train de réfléchir à de nouvelles formules » de pharmaco-vigilance
Il est 22H11, et nombre de sujets n'ont pas été évoqués.
Multiculturalisme
« Ne trouvez vous pas que le multicuralisme est un échec ?» relaye Pernaut. Sacrée question d'un internaute masqué. Sarkozy adore. « Bien sûr, le multiculturalisme est un échec. (...) Si on vit en France, on accepte de se fondre dans une seule communauté qui la communauté nationale.» Il dénonce les exemples anglais et américains. « Nous ne voulons pas de cela. (...) Cela pose la question de l'islam et de nos compatriotes musulmans ». Et paf ! Nous voici reparti dans le débat sur l'identité nationale.
« « On s'est trop préoccupé de l'identité de celui qui arrivait en France, pas assez de l'identité du pays.» 
 Ou encore : « Nos compatriotes doivent pouvoir pratiquer leur religions (...) mais il ne peut s'agit que d'un islam de France et non pas d'un islam  en France. » Sarkozy insiste sur la laïcité. « Nous ne voulons pas en France d'un prosélytisme religieux quel qu'il soit. » Sarkozy redécouvre la laïcité contre l'islam, après s'être fait l'apôtre catholique que l'on sait.
Fatiha intervient, et dénonce les ghettos : « comment voulez vous qu'ils s'intègrent si on les laisse ensemble ? » Sarkozy a sa réponse : c'est la faute aux « régularisations à tour de bras » des décennies précédentes ! La belle affaire !
Agriculture
C'est au tour de Mickaël l'agriculteur. « J'ai été certainement maladroit, mais vous avez été un peu méprisant. » Il ajoute : l'alimentation est un thème clé. Il dénonce que le retrait de la sphère publique dans le soutien aux agriculteurs. Sarkozy se couche : « Vous n'aviez pas pas à vous excuser ! Vous n'étiez pas maladroit. » Il fait dans la langue de bois : « il n'y a pas un métier qui ait plus d'avenir que l'agriculture. » Il critique les importations de produits étrangers qui ne respectent pas les règles de traçabilité définis en Europe: « la sécurité a un prix. » Il rappelle : « nous avons décidé de taxer les terres agricoles qui deviennent des terres à bâtir. » Et la division par deux du crédit bio ?
« C'est solennel (...) Il n'est pas question que nous acceptions le démantèlement de la PAC. » Mickaël s'énerve:  « ce n'est pas la question. » Il dénonce l'instabilité des marchés, et l'absence de prévisions et connaissances des stocks. Sarkozy reprend son monologue : « Nous venons de décider que la 20% de la restauration collective de l'Etat soit bio. » Il promet un triplement des surfaces bio d'ici 2012. « Le thème de la régulation, le seul pays qui le défend, c'est la France.» Et il évoque la présidence française du G20.
« Je ne sais pas si je vais réussir.»

PME
Pernaut s'impatiente. Il faut qu'on parle d'emploi. « Dans 10 minutes, on rend l'antenne. » Stéphanie évoque les PME. « Nous avons des difficultés à maintenir notre production en France. Pour toutes les entreprises à fort taux de main d'oeuvre en occident, la clé pour pérénniser nos entreprises, c'est d'acheter à l'étranger notre bas de gamme. » Elle continue : « Etre chef d'entreprise aujourd'hui, c'est très difficile.» Pernaut lui souffle : « à cause du coût du travail ? » Elle acquiesce. Les statistiques affichées sur l'écran sont fausses. Sarkozy abonde. Il faut réhabiliter le chef d'entreprise. Elle s'inquiète des charges et des normes.
Sarkozy rappelle le gel des prélèvements obligatoires qui nuisent à la compétitivité. Et, ô surprise, la promesse du jour : « il faut favoriser le capitalisme familial.» Et le voici qui défend ... la future réforme du fiscalité du patrimoine, « de façon à privilégier les gens comme vous qui investissez dans votre entreprise.» Sarkozy dérive sur la TVA sociale, une « école intéressante », « ce n'est pas une mauvaise idée », mais « je ne souhaite pas une augmentation de la TVA qui nuirait au pouvoir d'achat.» Sarkozy ajoute sur la taxation des plus-values sur la résidence principale, une idée défendue à l'UMP.
Education
Lina, professeur d'école en court préparatoire, silencieuse depuis le début, a quelques minutes pour parler éducation. Il est 22h42. Lina n'est pas contente des 16.000 suppressions de postes annoncées pour la rentrée, l'augmentation du nombre d'élèves, ses 50 heures de travail par semaine, les élèves en difficultés à cause de la crise, la dégradation des conditions de travail. « C'est de votre responsabilité
« Est-ce que l'éducation est une priorité ? C'est le premier budget de la nation.» Sarkozy ressort ensuite la statistique habituel : « depuis 1990, la France a embauché un million de fonctionnaires de plus. Deouus 35 ans, la France a présenté un budget en déficit. (...) Nous avons pris des engagements de réductions des déficits, nous les tiendrons.» il parle devoir, rigueur, déficit. TF1 sert la soupe. Pernaut montre une jolie courbe : depuis 1989, 500.000 élèves de moins, mais 34.000 d'enseignants supplémentaires. Merci Pernaut ! Les enseignants, « on a besoin d'eux », il rappelle la revalorisation des rémunérations oubliant le gel des salaires dans la fonction publique. Sarkozy joue la compassion, le « qualitatif contre le quantitatif », et promet de rencontrer les organisations syndicales.
Edouard, l'étudiant, souhaite que les imams français et républicains soient formés. Pernaut le coupe. « Parlez d'éducation. » Edouard réclame de pouvoir faire des stages. Sarkozy embraye, sans répondre, sur la grande réussite de l'autonomie des universités. « Le changement est colossal. Et dans quelques années, nous aurons les meilleurs universités d'Europe ! » Sarkozy y croit. Sur le problème des moyens, « les moyens de l'université française ont augmenté de 28% depuis 2007. »
Pernaut laisse quelques secondes à Sarkozy pour commenter la quasi-retraite du président Moubarak, Sarkozy se félicite du regain démocratique en Egypte.
« Pardon d'avoir été un petit peu long pour ceux qui attendent la série qui suit. » conclue Jean-Pierre Pernaut.
Il est 23 heures, c'est fini. Enfin.
Le Président des Riches s'en est bien sorti.
On n'a pas parlé de ses amis du Fouquet's.


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