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Quand le mouvement "on ne paye plus" devient "on a plus rien pour payer"

Publié le 11 février 2011 par Parisathenes


On s'étonne que des mouvements de protestation s'étendent sur tout le territoire,


Mais le mouvement "on ne paye pas" n'est que le miroir de l'inquiétude nationale. Oui, on refuse de devenir la vache à lait ; on lève les barres des péages ; on refuse l'augmentation de 40% des transports en commun dans la capitale, on s'échange ses billets à la sortie du métro ; on s'énerve après le système de santé publique.
Les routes nationales à péages (l'autoroute à la grecque) : pourquoi payer un droit de circuler sur une route qui est mal entretenue ? la plupart des routes nationales quand elles ne sont pas dangereuses, ne sont pas à la hauteur du prix qu'on en demande. Même si il y a quand même, il faut le dire, depuis quelques années une nette amélioration...
Vous n'avez pas le choix entre les routes à péages et les départementales puisqu'il n'y a pas d'alternative aux routes payantes ou trop peu.
Les transports en commun de la capitale : au 1er février on a imposé une augmentation de 40% sur le prix du billet. Si le métro a depuis sa création notamment amélioré la vie des Athéniens, il reste encore beaucoup à faire pour satisfaire les besoins en transport en commun de la capitale.
Le métro n'est pas présent partout, on a encore recours au bus et nous sommes tributaires des aléas de la circulation de la ville.
Les bus ne sont jamais à l'heure et sont lents. Ne parlons pas du trolley et encore moins du tram.
Le train de banlieue, proastiakos, devrait désenfler les routes mais c'est un moyen de transport qui encore loin d'être terminé et qui a de nombreuses lacunes. La plus importante est que le nombre de train par heure n'est pas digne d'une capitale européenne. Pour exemple, je vous donnerai la ligne Ano Liossia-Le Pirée avec un seul et unique train par heure pendant la semaine et les heures de pointe !
Le système de santé publique et les fameux médecins de l'IKA (sécurité sociale hellénique).  Une vraie honte pour le pays. Il est quasi impossible d'obtenir un rendez-vous dans la semaine qui suit, il faut parfois attendre 3 mois et parfois plus pour obtenir un rdv. Les médecins ne sont jamais à l'heure, sont désagréables et le pire bien souvent incapables. Ils ne sont abonnés qu'à établir des ordonnances. Quand il s'agit d'ausculter les patients, là mieux vaux doubler notre visite par celle chez un médecin privé, par sécurité.
Il y a une médecine à deux et même trois vitesses : une visite à l'IKA chez les médecins du travail, ou moyennant paiement à l'hôpital public chez ceux qu'on appelle les médecins spécialistes. Le troisième choix, si financièrement vous pouvez le supporter, les médecins privés.
Sur ce dernier point, un changement majeur a été amorcé mais très mal organisé. A la va-vite, le ministère de la santé a annoncé une réforme, vendredi dernier, qui donne le droit désormais à tous les assurés de l'IKA de prendre rendez-vous également auprès de médecins agréés, sauf que le système n'a pas suivi. Un vrai capharnaüm ! en pleine période de grippe, les patients se ruaient vers ces médecins de secours, les uns par ce qu'ils étaient souffrants, les autres en mal d'ordonnance.
et tout cela dans une Grèce en souffrance, où on demande aux plus pauvres de se serrer encore plus la ceinture, où ceux qui auraient du payer sont toujours en liberté.
  

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