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Cinquante centimes

Publié le 14 février 2011 par Malesherbes

Vous allez peut-être penser que je radote mais, indigné par les justifications de la classe au pouvoir, je reviens ici sur cette constante confusion entre public et privé entretenue par ceux qui prétendent précisément faire respecter le droit à la vie privée.

J’ai lu quelque part que les parents de Monsieur Ollier, chargé des relations avec le Parlement, étonnamment discret à l’Assemblée nationale lors des questions posées à sa compagne, se trouvaient eux aussi dans l’avion du si bienveillant Monsieur Miled. Si ceci est bien exact, qu’y faisaient-ils donc ? Seraient-ce des économiquement faibles qui ne peuvent financer seuls leurs vacances ? A-t-on déjà ouvert cette nouvelle branche de la Sécurité Sociale pour couvrir le risque de dépendance ?

Au cours de ma carrière professionnelle, j’avais pu observer que, en hiver, des commerciaux avaient régulièrement des rendez-vous en clientèle du côté de Grenoble le vendredi ou lundi, afin de faire payer par l’entreprise les déplacements de leurs week-ends de ski. Ils ont fait des émules : il y a deux ans, samedi 14 février 2009, Nicolas Sarkozy s’était fait un devoir d’assister à Val d’Isère à l’épreuve slalom dame des Championnats du monde de ski. De là, sans aucun égard pour sa précieuse vie privée, nos hélicoptères avaient transporté son petit monde à Megève pour un petit week-end de détente, avant son allocution télévisée du 18. Et, si l’on en croit Le Canard Enchaîné du 9 février de cette année, notre Président vient « de partir en week-end privé à New-York à bord d’un jet de la République payé au prix d’un vol régulier ». Pourquoi bénéficier du prix d’un vol régulier, et à quel tarif, quand on se déplace sur un avion privé, c’est-à-dire avec le confort d’un tel appareil et un horaire déterminé par le voyageur ?

La droite servile aura tôt fait de dire que cela ne met pas en péril les finances de l’État. Voire, après la crise que nous avons (paraît-il) traversée ! Et ce sont les mêmes qui n’hésitent pas, pour sauver la Sécu, à taxer de cinquante centimes la boîte de médicaments, ignorant sans doute que trop de Français sont à quelques euros près.

Et le vertueux Fillon, qui vient nous chanter qu’il s’agissait pour lui d’honorer une invitation réitérée du Président Moubarak ! Pourquoi a-t-il brisé le mur de son intimité en emmenant sa famille ? Et, comme je n’imagine pas un seul instant que nos services secrets ne l’avaient pas informé du risque d’une chute du dictateur, il n’y a qu’un pas à franchir pour penser qu’il s’est dépêché d’accepter cette invitation tant que l’hôte était encore en place. Mais, naturellement, je ne le franchirai pas.


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