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Le problème avec les surveillantes ou vie privée, vie publique.

Publié le 15 février 2011 par Yann Frat / Un Infirmier Dans La Ville

Depuis ma note sur mon parcours à l'ifsi je sens que certains s'étonnent (et moi aussi d'ailleurs...) de mon rapport conflictuel avec les surveillantes et les enseignantes... J'ai pris trois minutes pour y penser et je crois que la solution (enfin une partie) tiens dans mon refus absolu de laisser qui que se soit entrer dans ma vie privée... Je m'explique...

Pour moi c'est très clair dans ma tête et ça l'a toujours été: infirmier c'est un métier qui a un début et une fin, une seconde peau que j'enfile et que je retire. Dans le cadre du travail je ne parle donc que travail et dans le cadre du privé, pas du tout...

Or, nombre de surveillantes et d'enseignantes ont tenté avec moi de passer cette limite... Le but il n'est pas très compliqué, c'est le pouvoir, le pouvoir de vous faire des fleurs et donc vous tenir, de vous rendre redevable donc manipulable. C'est d'ailleurs une technique assez répandue chez nos amis les cadres en général et on appelle ça le "coaching émotionnel" (on fait semblant de faire tomber les limites privé/public pour te presser comme un citron, "ouais man on est une famille").

Sauf que je ne supporte pas ça et les rares qui ont tenté une approche se sont fait éconduire vite fait et sont reparties vexées comme des poux. A l'école ou au boulot le problème a donc souvent été là : pour moi je sais parfaitement pourquoi je suis là (bosser) et j'attends de mon cadre une aide pour bosser mieux plus efficace, plus précis ou plus moderne. A partir du moment ou je remplis ma part du contrat (et on m'a reproché des milliards de choses mais jamais mon manque d'investissement dans le job) j'attends en retour la même chose.
Sauf qu'en face c'est pas comme ça que ça passe et ce n'est pas ça qu'on attend. En face on préfèrera toujours quelqu'un de moins investi mais de plus malléable,si possible qui vient se confier sur sa vie privée et qui se laisse manipuler (pour son bien evidemment ;)) ).

Et donc en gros les conversation à l'école donnaient ça:
"- Pourquoi vous changez les heures de cours sans nous prévenir?
-Quel énervement Yann, je vous en souffrance...
-Oui je suis en souffrance car mes enseignantes sont incapable de respecter un planning "(pauvre conne)

Donc ce fut passablement rock and roll, vous imaginez bien... Jusqu'au paroxysme où une prof m'a carrément pris a part à la fin d'un cours où elle avait enfilé des absurdités (non mais vraiment!) et où elle me dit "yann des fois j'ai l'impression que vous me prenez pour une conne"...
Hem...

Et donc ça a été et c'est toujours la même histoire, je m'entends parfaitement bien avec tous ceux qui viennent bosser pour bosser et progresser (et il y en a quand même beaucoup heureusement) et c'est la guerre avec tous ceux qui viennent pour "autre chose" ou qui cachent leur incompétence sous des manipulations faciles (surtout qu'en plus elles ont toutes eu les mêmes cours vite fait de pnl et analyse transactionnelle et dés qu'on st un peu formée on peut les repérer a 20 km, bref...)...

Accessoirement cette histoire de vie privée lève aussi un beau lièvre das les équipes soignantes, je m'explique...
Une équipe soignante ce sont des personnes avec qui vous passez vos journée, vos soirs, vos week-end tout le long de l'année. Ce sont vos seuls interlocuteurs "sains" et vous voyez tout le temps les mêmes personnes dans le même cadre tous les jours... Le réflexe habituel est alors en général de lâcher peu à peu des bouts de sa vie privée (en couple ou pas, ce que vous faites pendant vos soirées, comment vont vos parents, vos enfants ou vous habitez etc...) toujours dans cette idée assez naturelle de "on est une famille puisqu'on vit tout le temps ensemble"...
Or pour ma part je pense exactement l'inverse: parce que justement on est appelés à passer beaucoup de temps ensemble il est plus que jamais essentiel de protéger jalousement sa vie privée... Et la pire connerie à faire est de mélanger vie privée et vie pro parce que vous êtes sur de tomber sur une catastrophe à plus ou moins long terme  (peut on engueuler une "copine" même si elle bosse comme une merde?) catastrophe à base de non-dits et de refoulé qui font le sel si particulier des équipes de soins... et qui finit inévitablement par bousiller l'équipe de travail...

Ceci dit, bien evidemment, une question reste en suspend dans ma tête: ce que je décris là est-il le fait de toutes les équipes quelles qu'elles soient ou bien est-ce propre aux équipes en majorité féminines? Alors pour voir, puisque pas mal de femmes passent ici je propose un test essentiel et surprenant :

Sincèrement messieurs dames vous préférez quoi : Bosser avec une amie incompétente ou bien avec une conne ultra professionnelle?

Pour moi inutile de préciser que le choix est vite fait et puis de toutes façons il est hors de question de bosser avec une amie... Et vous?


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