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Surprise n° 2

Publié le 15 février 2011 par Egea

La première surprise est donc réelle : il s'agit de ce qui se passe au Maghreb et, peut-être, au Machrek (deux manifestants tués aujourd'hui à Bahreïn).

Surprise n° 2

Merci à tous ceux qui m'ont envoyé des scénarios. La surprise stratégique, essayons tout d'abord de la qualifier :

  • elle doit être plausible : elle doit donc s'appuyer sur des données objectives, des faits, des situations observables dès à présent. Ainsi, quand oodbae suggère que la France gagne la coupe du monde de foot en 2018, c'est clairement impossible ! le scénario ne tient donc pas.
  • elle doit surprendre : et donc, heurter le sens commun, de façon qu'on se dise "comment était-ce possible?" et que des cuistres expliquent aussitôt "c'était hautement prévisible".

En avant, donc, pour une deuxième surprise.

1/ Les États-Unis, en mai 2013, viennent de lancer leur plan de Quantitative Easing 7, ordonné par Ben helicopter Bernanke. Derrière le nick name et l'intitulé jargonnant, il s'agit, encore une fois, de faire marcher la planche à billet, ce dont la majorité républicaine s'accommode fort bien. En effet, un amendement à la Constitution a été adopté, le 27ème, qui affirme : "le dollar est notre monnaie mais votre problème".

Surprise n° 2

2/ Toutefois, les choses ne se passent pas comme prévu. Les marchés sont tout d'abord déçus (j'adore cette personnification des marchés qui, subitement, ont des états d'âme) : le plan ne prévoit que 700 millions de dollars d'emprunt, ce qui est jugé trop peu pour relancer l'économie et la consommation des ménages. La bourse perd 1,3%. La Chine, qui a gagé une partie de ses obligations sur le cours du Footsie, décide de marquer elle aussi son mécontentement, et se met à vendre un paquet de 50 M$ de bons du trésor.

3/ Les choses s'accélèrent alors : malgré tous les coupe-circuits, une mécanique infernale se met en place et le dollar implose. En quelques jours, le trésor américain est obligé de se déclarer en faillite. L'hyper inflation gagne immédiatement l'économie mondiale, et tout d'abord les puissances émergentes d'Asie orientale (Chine et petits dragons) et méridionale. L'Euro devient une valeur refuge et la Grèce lance des OAT à cinq ans à 2,7 %, sur lesquelles se précipitent les milliardaires à la recherche de valeurs rassurantes.

4/ La faillite économique se traduit immédiatement en crise politique américaine. Les Tea Party, concentrés dans le sud et dans le Middle west, affirment ne pas vouloir lier leur sort à tous les métèques washingtoniens et chicanos. Le Sénat de Louisiane vote une motion extrêmement forte (dite du Lac Ponchartrain) par laquelle il admoneste solennellement les immigrés asiatiques de quitter le pays. Face à ce qui est considéré comme un ultimatum, les Etats de la côte ouest (Californie, Orégon, Washington, auxquels se rallient le Nevada et l'Arizona) font sécession et se déclarent confederation of Eastern Pacific (CEP). Une autre confédération s'organise aussitôt, réunissant tous les Etats à l'ouest du Mississipi (confederation of the purest Americans : COPA). Les deux confédérations entrent en guerre. Des exodes de population s'organisent à travers le pays, les purs de l'Ouest passant en COPA, les latinos et chinois de l'Est fuyant vers la CEP.

5/ Les Etats-Unis d'Amérique subsistent au travers de la trentaine d'Etats de la côte Est et du sud, réunissant tous ceux qui ont participé, en fait, à la première guerre de sécession, celle de 1864 : cette histoire commune, première guerre totale et industrielle, leur a appris à se méfier des aventures guerrières. Ces nouveaux Etats unis d'Amériques (les new USA ou NUSA, comme chacun les appelle désormais) sont très fiers d'accueillir le siège des Nations Unies : les NUSA deviennent un promoteur de la conciliation multilatérale et s'intéressent aux expériences nordiques de maintien de la paix. Délaissant les excités "de l'intérieur du continent", ils proposent aux Européens, devenus l'hyperpuissance mondiale, une alliance transatlantique post-historique.

réf : pour s'amuser, on lira ces variations d'un scénario originel : ici, ici ou ici.

O. Kempf


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